Le gouvernement du Venezuela a décidé de mettre en place un rationnement de l’électricité face à une demande accrue liée à une forte chaleur. Le vice-président Jorge Arrazea a annoncé que le rationnement est « préventif », destiné à éviter les coupures de courant. Et bien sûr, il a profité de l’occasion pour dire que si le Venezuela – producteur de pétrole pourtant – en arrive là, c’est en raison du « réchauffement climatique ». L’accusation est facile : les « réchauffistes » la brandissent chaque fois qu’une vague de chaleur pointe son nez. (Les vagues de froid, c’est une autre histoire. Elles ne sont sauraient être témoin d’un refroidissement climatique…)
Pour rationner l’électricité, le Venezuela met en place plusieurs mesures. Ainsi, les fonctionnaires voient leur temps de travail réduit à six heures par jour pendant une période indéterminée. Les mauvaises langues diront que cela ne changera pas grand chose – ou bien que les employés de l’Etat socialiste y prendront goût. Mais le symbole est fort, et il pèsera sur la vie quotidienne des gens qui ont besoin des services des dits fonctionnaires. Il faut que chacun se sente concerné !
Venezuela : le rationnement de l’électricité s’accompagnera de contrôles policiers
Les secteurs « nécessaires » des services dirigés par l’Etat continueront de fonctionner à plein, a déclaré le ministre de l’énergie, Jesse Chacón : l’éducation, la santé, la sécurité, le ramassage des ordures.
Pour ce qui est des entreprises privées, elles risquent de recevoir la visite d’unités spéciales de la police qui viendront vérifier si chacune respecte les quotas qui lui auront été attribués, soit en moyenne 10% de moins qu’à l’ordinaire, sans exception a priori. C’est la police du réchauffement climatique : une première ?
Le Venezuela socialiste n’en est pas à sa première pénurie. On y manque de lait, de lessive, d’huile végétale… Et il reconnaît implicitement les limites de l’étatisation : les secteurs publics et privés ainsi que les particuliers ont été encouragés par le vice-président Arrazea à recourir à l’électricité « auto-générée » pour éviter de peser sur le « Système national ». Pour le Wall Street Journal, il pourrait bien s’agir d’une manœuvre visant à augmenter la demande, et donc le prix du pétrole produit localement, pour alimenter les générateurs que les Vénézuéliens ont en effet installés en masse au fil des ans pour pallier le système public défaillant. Le prix actuel du pétrole tourne autour de 2 cents de dollar par litre…
Jorge Arrazea accuse le réchauffement climatique mais encourage les générateurs privés polluants
La vague de chaleur, le rationnement de l’électricité et surtout le réchauffement climatique ne seraient dès lors que des prétextes.
En tout cas, les déclarations alarmistes de Jorge Arrazea en prennent une autre couleur. Il a affirmé que la crise de l’énergie et le rationnement de l’électricité sont « liés au réchauffement global et à l’industrialisation du capitalisme, qui ne s’arrête jamais, et qui ne s’est jamais arrêtée en raison des effets qu’elle peut avoir sur le climat, sur la société et sur la Terre Mère ». Encourager dans le même souffle tous les secteurs de l’économie et de la société à se tourner vers des générateurs supposés « polluants » parce qu’ils fonctionnent à l’énergie fossile ne manque pas de piquant.