De tous côtés, les engagements des gouvernements se multiplient pour imposer à court terme les voitures électriques aux citoyens occidentaux. Ce qui fait hurler à la fois les consommateurs, pris de court face à cette technologie onéreuse qui manque de fiabilité, le monde de l’automobile dont les emplois vont s’écrouler, et les chercheurs comme le prouve cette dernière analyse de l’Institut Fraser, au Canada. Pour ces derniers, c’est tout le réseau électrique qui pourrait s’effondrer, en ce qu’il est non adapté et incapable de l’être dans les délais impartis brandis par le Premier ministre Justin Trudeau. Comment comprendre, décidément, cette fuite en avant sous prétexte d’un moindre dommage (non avéré) de pollution, eu égard au changement climatique ? La Chine, elle, a tout compris, qui a annoncé, fin décembre, l’interdiction de l’exportation des technologies liées aux métaux stratégiques dont elle a raffiné les 9/10 de la production mondiale en 2022… Le sacre des « véhicules zéro émission » (VZE) est aussi celui de l’empire communiste de Xi Jinping. Mais de quel métal sont faites les œillères de l’Occident, dans cette marche forcée ?
Un risque non négligeable pour les réseaux électriques
En décembre dernier, les autorités canadiennes annonçaient l’interdiction des ventes de voitures thermiques dès 2035, supposant donc que, en l’espace d’une grosse décennie, la transition complète du pays vers les voitures à moteur électrique pourrait être effectuée. Un fantasme, une billevesée et même un danger pour le célèbre think tank conservateur canadien, qui a étudié la quantité d’électricité supplémentaire qui sera nécessaire dans toutes les plus grandes provinces du Canada.
Pour l’atteindre, l’analyse, publiée le 14 mars, estime qu’il faudrait augmenter la production actuelle d’environ 15,3 % et donc construire, en un temps record, « l’équivalent de 10 nouveaux méga-barrages ou de 13 nouvelles centrales à gaz ». Si l’on transpose en pur langage vert, cela signifierait quelque 5.000 nouvelles éoliennes, devant bien sûr toutes être soutenues par des centrales de pointe au gaz naturel en raison de leur capacité productive foncièrement intermittente et variable.
Tout cela n’est ni réaliste, ni réalisable. L’Institut Fraser rappelle qu’« il a fallu environ 10 ans pour planifier et adopter des réglementations environnementales, et une décennie supplémentaire » pour construire le nouveau barrage hydroélectrique du site C de la Colombie-Britannique, à ce jour non terminé… Et puis, demeurera la contrainte de la réglementation fédérale qui impose une certaine proportion de sources d’énergie renouvelables pour cette nouvelle production électrique. L’impact sur les provinces et donc les contribuables sera forcément en conséquence.
Entre les pannes de courant garanties et l’accès limité des communautés rurales et nordiques aux infrastructures de recharge publiques, la situation peut devenir ubuesque. Surtout que le froid canadien n’arrangera pas les choses, imposant une plus faible autonomie et de longs temps de charge ! Quand on pense que le Canada possède les troisièmes plus grandes réserves de pétrole au monde…
Un tableau occidental vertement électrique
Mais la situation est semblable aux Etats-Unis, premier producteur mondial de pétrole, où Joe Biden vient d’annoncer, ce mercredi, une nouvelle réglementation fédérale environnementale, à savoir que la majorité des voitures neuves vendues sur le marché américain, soit 56 %, devront être des véhicules électriques ou hybrides d’ici à 2032 : elles n’ont constitué que 7,6 % des ventes totales de voitures, en 2023.
Une marche forcée, alors que la satisfaction des consommateurs n’est pas au rendez-vous. Une enquête de Consumer Reports publiée l’année dernière a révélé que les Américains signalaient environ 80 % de problèmes supplémentaires avec les véhicules électriques par rapport aux voitures à essence traditionnelles, que ce soit en raison de soucis liés à la batterie lithium-ion ou au manque de bornes de recharge. Les ventes ne décollent pas.
Et puis l’étendard de la dictature verte se prend des impacts réguliers ! Ce moyen de transport n’étant pas soumis aux taxes sur les carburants, il sera davantage utilisé et consommera donc davantage, tout en abîmant davantage les infrastructures routières. Et il exigerait un réseau de production d’énergie entièrement vert !
Les avantages en matière de réduction des émissions sont également loin d’être aussi grands que prévu. Une étude publiée en 2022 par Emissions Analytics, reprise il y a quelques jours par le Wall Street Journal, indiquait que les voitures électriques émettraient plus de particules polluantes que les véhicules thermiques, à cause de l’usure plus intense des pneus, causée par le poids plus élevé des véhicules électriques…
La Chine aura-t-elle raison de la voiture électrique occidentale ?
Trump a eu raison de parler, ce week-end, dans l’Ohio, d’« un bain de sang ». Non seulement pour toutes ces raisons, mais plus particulièrement pour l’impact sur l’industrie automobile américaine et sur la sécurité nationale que ces politiques pseudo-vertes pourraient sacrifier, au profit de la Chine. La gauche démocrate s’est peut-être esclaffée devant cette expression, mais c’est pourtant bien celle qu’a employé, il y a une semaine, dans une lettre à ses employés, le CEO de XPeng Motors, He Xiaopeng, comme l’a rapporté CNBC : la lutte des entreprises américaines contre l’industrie automobile chinoise pourrait bien finir dans « un bain de sang ». Et c’est pourquoi Trump réclame des droits de douane sévères.
Les travailleurs américains du secteur ne sont pas inquiets pour rien : non seulement la production des véhicules électriques nécessite beaucoup moins de main-d’œuvre, mais la chaîne d’approvisionnement des véhicules électriques équipés de batteries lithium-ion est bel et bien contrôlée par la Chine. Une Chine qui caracole dans cette industrie de l’automobile où elle peut se targuer, ainsi qu’elle l’a annoncé à la fin janvier, d’être le premier exportateur mondial, en particulier grâce à son virage vers la voiture électrique.
Et pour sceller son avance, elle a annoncé fin décembre l’interdiction de l’exportation de technologies de traitement des terres rares, ces métaux entre autres indispensables aux batteries des voitures électriques. Un mini-séisme, en réalité. Car si la Chine ne possède pas l’ensemble des gisements mondiaux de ces métaux stratégiques (elle en possède environs le tiers), elle a pris une avance considérable et dans leur extraction (70 % de l’extraction mondiale en 2023), et dans leur traitement (plus de 89 % du raffinage en 2022).
Un préjudice économique et sociétal, un avantage environnemental sans doute non négligeable, et une dépendance accrue à l’égard du Parti communiste chinois. Quoi de mieux ? Et tout ça à cause du changement climatique…