Pour la première fois, un collège féminin de Cambridge sacrifie à la théorie du genre et s’ouvre aux… hommes qui se sentent femmes

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Comment réintroduire la mixité dans les collèges féminins non mixtes, sans qu’ils deviennent mixtes pour autant ? A Cambridge, ils ont trouvé l’astuce. Accepter tout étudiant, et donc accessoirement tout homme, qui, au moment de la candidature, s’identifierait en tant que femme… C’est le collège Murray Edwards qui est à l’origine de ce tour de passe-passe ridicule et affolant.
 
Le genre progresse. Non content d’en enseigner la théorie, on en réclame des exemples en chair et en os…
 

Au collège Murray Edwards de Cambridge, une politique d’admission qui aime le genre

 
Jusqu’à cette année, le collège Murray Edwards de l’université de Cambridge exigeait que tous les candidats soient « légalement définis comme femmes », suivant la même politique que les deux autres collèges féminins de Cambridge, Newnham et Lucy Cavendish : toute demande devait être reconnue en vertu de la Loi sur la reconnaissance des sexes – les individus de sexe masculin étaient personna non grata.
 
Mais il y a eu une mise à jour, ou plutôt une mise au goût du jour. Le Conseil du collège a déclaré qu’il prendrait en compte les dossiers des étudiants « identifiés comme hommes à la naissance, et ayant pris des mesures pour vivre comme femme, ou ayant été légalement reconnus comme femme ».
 
Donc des transgenres, en pleine « réassignation sexuelle » ou ayant accompli leur « réassignation génitale ». Qui pourront accéder aux cours, vivre avec les étudiantes et se rendre en leur compagnie dans tous les espaces sanitaires du campus. Chaque cas fera bien sûr, rassure le collège, l’objet d’une étude personnalisée, basée sur « l’intérêt de la personne » – mais apparemment pas sur l’intérêt des autres.
 
Un siècle et demi d’éducation séparée vole en éclat. D’autant que les deux autres et derniers collèges féminins de Cambridge, Newnham et Lucy Cavendish, viennent, cette semaine, de donner la même dérogation à leur politique d’admission.
 

Les féministes trouvent ça « ridicule »

 
Et le faire en prétendant garder l’idée de non mixité révolte passablement certaines féministes anglaises… D’autant qu’on ne pourrait réaliser la réciproque, le dernier collège masculin à Oxford ayant ouvert ses portes aux femmes en 2015 !
 
Germaine Greer, féministe convaincue et ancienne conférencière au Newnham College, qualifie la décision de « ridicule ». « C’est une situation stupide » a-t-elle déclaré à The Daily Telegraph. « Si [Murray Edwards] ne croit vraiment pas que le genre est binaire, alors ils ne devraient vraiment pas être un collège de sexe unique. Leur position est ridicule. La seule chose saine à faire est de cesser de discriminer sur la base du genre assigné de toute nature. » Seulement, la nature n’existe plus… ou ne doit plus exister.
 
Ce faisant, Murray Edwards trahit son propre objectif, à savoir d’offrir aux femmes un espace unique où elles puissent s’épanouir. Pour le professeur Joanna Williams de l’Université du Kent, cette décision marque « la fin des espaces réservés aux femmes ». « Apprendre que vous partagez votre dortoir, votre salle de bain avec quelqu’un qui est biologiquement masculin est une infraction à votre droit de jouir du bon environnement éducatif que vous avez choisi ».
 
Les premiers collèges non mixtes furent créés, comme Girton en 1869 à Cambridge, pour soutenir l’éducation des jeunes femmes et leur permettre d’accéder à la même formation que leurs homologues masculins. Restaient quelques irréductibles… qui prétendent toujours l’être : « Avec tant d’inégalités entre les sexes encore dans le monde, il est important qu’un collège puisse se concentrer sur les jeunes femmes remarquables, leur apprentissage et leurs compétences pour la vie » dit encore le site du collège Murray Edwards.
 

« Toutes les femmes, quel que soit leur sexe né » : donc femmes et hommes

 
Ce qui est fantastique, c’est que l’établissement assume parfaitement cette contradiction. Et la justifie par cette affirmation : « La façon dont nous définissons les femmes change »…
 
« Notre position est très claire : nous voulons être ouverts à toutes les jeunes femmes exceptionnelles, et nous avons estimé que la société évolue et qu’il y a une meilleure compréhension des complexités entourant le genre (…) Les identités de genre étroites nuisent aussi bien à la société qu’aux individus. Il est absolument juste que toutes les femmes aient la chance d’étudier ici, peu importe le genre auquel elles ont été assignées à leur naissance (…) Ce n’est pas seulement la prochaine étape naturelle, mais la bonne chose à faire ».
 
Intéressant de voir comment le discours mélange « société » et « nature », « justice » et « assignation », réalité et objectif déclaré… Les transgenres sont véritablement le troisième sexe rêvé qu’il faut faire advenir, pour bouleverser les impératifs de la création – et donc la volonté de Dieu. Vouloir les faire rentrer dans les tout derniers établissements non mixtes, alors que les établissements mixtes pullulent, est un vraiment un signe d’acharnement machiavélique.
 
Au Royaume-Uni, ils sont quand même des champions.
 

Clémentine Jallais