Babadook, le démon sorti d’un film d’horreur devenu une « icône gay »

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Comment un personnage d’un film d’horreur, qui terrorise et possède ses victimes, a-t-il pu devenir un symbole de la lutte pour les droits LGBT ? Si la genèse de cette histoire semble se perdre dans l’ineptie d’une plaisanterie potache sur Tumblr, la réalité est là : le « Babadook », le démon d’un film australien de 2014 est devenue une « icône gay » comme ils disent. Volontaire ou non, l’affaire est finalement très symbolique de la dictature de l’idéologie du genre.
 
Et de manière non moins symbolique, les journaux de la grande presse s’extasient devant cette mode qui leur fait déclarer toute leur admiration pour l’affreux monstre.
 
De nombreux journaux anglophones, depuis le Guardian jusqu’au New York Magazine reprennent actuellement l’histoire. C’est la saison des Gay Prides et il ne manque pas de participants pour se déguiser en Babadook : « C’est magnifique », assure Buzzfeed. Vox résume : « Comment le Babadook est devenu l’icône LGBTQ dont nous avions besoin sans le savoir : comment le fait de terroriser une famille australienne blanche est devenu un acte de défi queer. »
 

Babadook, un démon qui s’impose et pousse au mal

 
L’histoire du Babadook n’a a priori rien à voir avec la culture gay. Tout commence avec une femme que son mari emmène à l’hôpital pour y accoucher de leur petit garçon : un accident de la route cause la mort du jeune papa et elle se retrouve seule pour élever son enfant. Quand celui-ci a six ans, il commence à présenter des troubles du comportement en même temps qu’il est obsédé par un monstre imaginaire. Celui-ci prendra corps d’abord dans un livre dont le héros, Babadook, un homme inquiétant à la mine patibulaire, tourmente ses victimes dès lors que celles-ci se rendent compte de son existence. Le petit Sam se persuade que le monstre existe vraiment. Et peu à peu, la mère, Amelia, commence à éprouver toutes sortes d’expériences bizarres, de plus en plus violentes, jusqu’au moment où le monstre prend possession de sa personne et la pousse à vouloir tuer son propre enfant. Dans l’histoire, plus elle nie son existence, plus il devient agressif. Pour finir, elle réussira à enfermer le Babadook dans sa cave et lui apporte des vers de terre à manger.
 
Mais en quoi est-il donc symbolique de la cause homosexuelle ? A l’origine, on peut supposer que le monstre était supposé personnifier la tristesse et la dépression d’une femme devenue veuve au moment de donner la vie. Voilà qui se prête bien au genre du film d’horreur.
 
Mais il a suffi d’une plaisanterie initiale par laquelle un internaute a fait courir un « buzz » disant que bien sûr, le Babadook est gay – « Vous ne le saviez pas ? » – pour que l’internet LGBT s’enflamme.
 

Les gays se déguisent en ce personnage effrayant de film d’horreur

 
Steve Skojec de OnePeterFive observe qu’il n’est pas nécessaire d’aller chercher bien loin : il n’est pas si difficile d’y voir un thème récurrent chez les gays, qu’il résume ainsi : « Vous ne pouvez pas nier l’existence des gays. Si vous essayez de nous ignorer nous nous affirmerons davantage. Vous pouvez essayer de fuir en courant, mais avec le temps, vous serez happé par notre cause, que vous le vouliez ou non. Vous ne pourrez jamais nous remettre dans l’armoire. »
 
Pour lui, c’est la seule explication rationnelle pour que le mouvement gay adopte un symbole aussi répugnant – et il le fait très sans état d’âme, associant l’image horrible du Babadook avec des slogans sur « l’amour ».
 
Quoi qu’il en soit, le Babadook est devenu le symbole du « voyage » de la communauté gay vers la reconnaissance. Et Skojec y voit une logique : pourquoi avoir recours à un symbole terrifiant et mauvais pour représenter une cause dont il a fallu d’abord faire admettre qu’elle n’était ni terrifiante mauvaise ? Réponse : « Le Babadook n’est pas un casse-pieds. Il n’est pas mignon. Il n’est même pas un monstre ordinaire. C’est une menace active qui terrorise une veuve et son jeune fils, il est cause de violence. Il va finir par prendre possession d’un être humain, en l’obligeant à faire des choses horribles. En d’autres mots, c’est essentiellement un démon. »
 

Les gays et Babadook leur icône : de la plaisanterie au symbole

 
« Et voilà qu’un mouvement qui fait la promotion de la sodomie et d’autres dépravations, qui cherche à corrompre la jeunesse avec son idéologie, vient de choisir comme icône une créature qui ressemble à un démon et agit comme tel, torturant les innocents », observe encore le bloggueur qui ne comprend cette sorte de franchise de la part du mouvement homosexualiste que dans la mesure où celui-ci, victorieux, se moque bien désormais de se montrer tel qu’il est.
 
Il conclut, rappelant l’horreur du monde gay telle qu’elle a été racontée par bien des convertis, en invitant à voir cette identification au monstre Babadook comme un appel à prier pour ceux qui sombrent dans un monde bien plus noir et terrifiant que celui d’un film d’horreur.
 

Jeanne Smits

 
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