Alors que la totalité de la croissance démographique britannique est désormais due aux naissances d’enfants d’étrangers et à l’arrivée de migrants, c’est au tour de l’Italie de démontrer qu’elle subit de plein fouet le « grand remplacement » ethnoculturel. La conjonction d’un taux de fécondité autochtone calamiteux et d’une immigration massive va réduire la population italienne de souche à un pourcentage de plus en plus faible de la population globale. Un rapport du Centro Machiavelli intitulé « Comment l’immigration modifie la démographie italienne » (« Come l’immigrazione sta cambiando la demografia italiana ») met les pieds dans le plat en dénonçant en particulier le fait que le taux de fécondité en Italie soit aujourd’hui la moitié de ce qu’il était en 1964, à 1,5 enfant par femme alors que le taux de remplacement, permettant une stabilité démographique, exige 2,1.
Les chiffres de l’immigration : cinq millions de résidents étrangers, une hausse de 270 % depuis 2002
Parallèlement, au début de cette année, l’Italie hébergeait 5 millions d’étrangers résidents, une hausse de 25 % par rapport à 2012 et une explosion de 270 % en quinze ans. En 2002, les étrangers ne représentaient que 2,38 % de la population alors qu’ils en représentent 8,33 % aujourd’hui. De plus, et comme au Royaume-Uni ou en France, les enfants nés en Italie de migrants sont surreprésentés, le taux de fécondité chez les femmes immigrées étant considérablement supérieur à celui des femmes italiennes de souche, relève l’étude. Il n’est ainsi pas surprenant que les régions italiennes qui présentent le plus fort taux de fécondité, poursuit-elle, ne soient plus les régions du Mezzogiorno, comme jadis, mais les régions du Nord et le Latium, la région de Rome, parce qu’elles présentent les plus fortes concentrations d’immigrés.
Le grand remplacement en Italie : en 2065, près de 40 % de la population serait d’origine étrangère
Ainsi, si les tendances actuelles se poursuivent, le rapport établi qu’en 2065 le nombre d’immigrés de première et deuxième génération atteindra les 22 millions d’individus, soit près de 40 % de la population totale italienne – à supposer que cette dernière reste stable à 61 millions. L’effet de ciseaux est saisissant : la population autochtone diminue par un excédent de décès sur les naissances et la population allogène et sa descendance augmentent, la population globale restant peu ou prou stable. Le grand remplacement est là.
Ce qui est frappant en Italie est la violence du phénomène, « fait sans précédent dans l’histoire », relève l’étude. C’est seulement en 2001 que le pourcentage d’étrangers a dépassé le chiffre ridicule de 1 % de la population. Ce qui est frappant aussi c’est la nature du remplacement : des immigrés issus pour une forte proportion d’un nombre réduit de pays d’origine, ce qui entraîne la formation de « communautés homogènes, fermées, qui ne parviennent pas à s’intégrer dans la société d’accueil ». En 1970, les dix premiers pays d’origine représentaient seulement 12,8 % du total des immigrés en Italie alors qu’ils en représentent 64 % aujourd’hui. La majorité de ces populations sont musulmanes, durcissant encore la fermeture de leurs communautés. Ce que le pape François, dont la position idéologique favorable à l’immigration de masse a choqué nombre d’Européens, a appelé la « ghettoïsation », en la déplorant tardivement.
Un taux de fécondité déprimé : l’Europe, 22 % de la population mondiale en 1950, 7 % en 2050
Toute l’Europe est frappée. D’après les extrapolations, les Britanniques de souche ne seront plus majoritaires au Royaume-Uni d’ici 2065. En Allemagne, 36 % des nouveau-nés sont issus de parents immigrés, annonçant un basculement démographique majeur pour la prochaine génération, d’autant que le taux de fécondité global outre-Rhin reste aussi l’un des plus bas d’Europe. L’Europe précisément, qui représentait 22 % de la population mondiale en 1950, ne devrait plus en représenter que 7 % en 2050. Et encore cette population devrait-elle être composée pour une large partie de population d’origine extra-européenne. En France, depuis des années, le premier prénom donné aux bébés en Seine-Saint-Denis est celui de Mohamed.