Le jour du dépassement : une humanité à crédit ?

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« La totalité des ressources que la planète est en mesure de renouveler en un an aura été consommée jeudi, plaçant l’humanité dans une dette écologique d’ici au 31 décembre, un phénomène qui s’accélère, selon l’ONG Global Footprint Network. » Tel est, en résumé, l’affirmation reprise par l’ensemble des agences de presse et autres media depuis vingt-quatre heures. On appelle désormais cette date « le jour du dépassement » (overshoot day), c’est-à-dire la date à partir de laquelle l’idéologie écologiste accuse l’humanité de consommer à crédit aux dépens de la Terre.
 
Située en Californie, l’ONG Global Footprint Network dresse – par on ne sait quelle autorité… – ce « bilan » tous les ans, et note que le jour du dépassement intervient de plus en plus tôt. En 1970, il le situait encore le 23 décembre. Mais depuis, tout s’est accéléré : 3 novembre en 1980, 13 octobre en 1990, 4 octobre en 2000, 3 septembre en 2005, 28 août en 2010… et 19 août l’année dernière.
 

Le jour du dépassement

 
L’ONG déplore donc qu’il n’ait fallu qu’à peine huit mois, cette année, à l’humanité pour « consommer toutes les ressources naturelles renouvelables que la Terre peut produire en un an ». Qui précise qu’il faudrait désormais 1,6 « Terre » pour subvenir aux besoins actuels de l’humanité. Et de deux « Terre » à l’horizon 2030.
 
Bref, voilà qui va remplir d’aise François Hollande (qui prépare ardemment – du fait du réchauffement climatique, sans doute… – sa COP21) et Barack Obama (quasiment « canonisé » depuis sont récent discours sur la protection de l’environnement). Et quelques autres…
 
Curieusement, tout le monde prend le calcul de Global Footprint Network pour argent comptant. Il faut dire qu’il sert bien l’idéologie climatique actuelle.
 
Or, si l’on veut bien y réfléchir un instant, on peut se demander sur quelle base repose ce calcul.
 
L’ONG affirme prendre notamment en compte l’empreinte carbone, les ressources consommées pour la pêche, l’élevage, les cultures, la construction, l’eau, etc. établissant une comparaison entre les demandes humaines et la capacité de la planète à régénérer ces ressources.
 

Une humanité à crédit ?

 
Mais cette équation n’est pas réaliste – encore moins réelle. Comment quantifier la consommation humaine, à partir de celles d’un homme d’affaires du Texas, d’un Inuit du Groenland, ou de l’évêque de Rome ?
 
On voit bien que ce système ne peut reposer que sur un système, un modèle mathématique, dont l’aspect abstrait permet de tirer à peu près ce que l’on veut des chiffres, des moyennes, des statistiques que l’on accumule. Et qui ne semble pas tenir compte, si l’on veut bien nous permettre cette remarque iconoclaste, de la durée de vie d’une boîte de conserve…
 
C’est bien pire, si l’on peut dire, si l’on se penche ensuite sur la capacité de notre planète à régénérer ses ressources. A moins qu’il ne faille dire « nos » ressources ?
 
Car la réalité est que le prétendu pillage de nos ressources naturelles relève, lui aussi, de l’idéologie écologiste. Certes, et il ne faut pas le nier, il y a des pollueurs et des destructeurs – qui sont d’ailleurs bien souvent au service des grands groupes internationaux qui nous chantent, par ailleurs, le bel hymne de l’écologie pure et mondiale. L’idéologie est une chose ; mais l’argent, c’est sérieux…
 
« L’exploitation excessive des ressources naturelles » évoquée par la Charte de l’Environnement n’est, de fait, qu’un doux rêve. Ainsi, durant des siècles, le pétrole n’a eu aucune valeur, jusqu’à ce que la technique, rapidement appuyée par l’économie, lui en attribue une. Autrefois, c’était le silex ; aujourd’hui, c’est plutôt le silicium – c’est-à-dire, principalement, le sable.
 
C’est donc l’inventivité humaine qui crée les ressources naturelles – et jusque dans notre assiette : sans les paysans, la terre ne donnerait que peu. Et c’est l’économie qui lui donne une valeur. C’est sans doute pour cela que nous achetons plus facilement de nos jours un quelconque outil de mauvaise qualité arrivant de Chine, mais qui a l’immense avantage de brûler beaucoup de pétrole pour parvenir jusqu’à nous.
 

La Terre… grâce à l’homme

 
Sans l’homme – qui est la véritable ressource – il n’y a donc pas de ressources « naturelles ». De Pascal Bernardin – dans son Empire écologique (1998) – à Mgr Michel Schooyans, membre (notamment) de l’Académie pontificale des sciences sociales, le mécanisme a été démonté à de multiples reprises. Et nombre de savants, qu’on opposera sans succès médiatiques aux défenseurs du réchauffement climatique et de la couche d’ozone, affirment que la terre pourrait, sans souci, nourrir les cinquante milliards d’être humains auxquels les bien-pensants écologistes sont tout prêts à vendre les adresses IP suffisantes de leurs futurs ordinateurs. Une fois de plus, l’argent, c’est sérieux…
 
En clair, cette « capacité porteuse » de la terre est donc toute relative. Mgr Schooyans observe ainsi – en donnant l’exemple de l’Inde qui nourrit plus facilement aujourd’hui, grâce à des programmes adéquats, son plus d’un milliard d’habitants, quand ses trois cents millions d’habitants souffraient régulièrement de la famine il y a cinquante ans – qu’il est « heureusement impossible d’assigner une limite quelconque à la capacité d’intervention de l’homme dans le monde ».
 
Mais il faut bien satisfaire, sans qu’on sache trop pourquoi, ces écologistes fous qui, ne pouvant trouver cette 1,6 « Terre » qu’ils affirment nécessaire, préfèrent réduire, à coup de stérilisation, contraception et avortement, la présence de l’homme sur notre bonne vieille Terre…
 

François le Luc