La représentante spéciale pour les migrations de l’ONU, Louise Arbour, se félicite des migrations massives qui transvasent la population du Sud au Nord et l’argent du Nord au Sud. Cette révolution démographique et économique contribue selon elle au développement durable. Ecologisme et mondialisme avancent ensemble.
C’est sûr, les peuples d’Europe se trompent. Bien que l’apport des migrations « surpasse largement leurs coûts », ils pensent le plus souvent le contraire. « De telles perceptions du public influencent négativement les choix politiques en matière de migrations », vient d’affirmer Louise Arbour à l’occasion d’une série de consultations sur la question qui a lieu en ce moment au siège de l’ONU à New York. C’est la quatrième d’un ensemble de six consultations thématiques qui doivent nourrir la réflexion préparatoire à l’Entente pour des migrations régulières dans l’ordre et la sécurité (GCM, sigle anglophone) qui doit être conclue en 2018.
Les migrations sont bonnes, les migrations sont bonnes…
Toute la rhétorique de l’ONU et des tenants du mondialisme vise à faire admettre, par une répétition permanente, que les migrations sont un facteur net de progrès social et économique dans le monde, tant pour les pays d’émigration que pour ceux d’immigration. Aussi Louise Arbour a-t-elle ressassé la nécessité d’une pédagogie de l’ONU contre les ressentis erronés et peccamineux des peuples : « Cela doit être renversé de manière que la politique soit fondée sur des faits et des preuves, et non plus conduite par des perceptions fausses (…) qui rendent le recours à des politiques appropriées beaucoup plus difficiles ». L’Entente, qui résulte de la déclaration de New York de 2016, sera le premier accord intergouvernemental négocié préparé sous les auspices de l’ONU et visant à couvrir tous les aspects des migrations internationales d’une « manière compréhensive ».
Louise Arbour répète inlassablement la rhétorique de l’ONU
La consultation en cours, où entrent des représentants des Etats membres, des agences de l’ONU, de la société civile, des migrants et de leur diaspora, examine les effets économiques et sociaux des migrations sur les pays de départ et d’arrivée. Louise Arbour a affirmé qu’en 2016 les immigrés disséminés dans le monde entier ont envoyé 429 milliards de dollars à leurs pays d’origine et que cela constitue « une des contribution les plus tangibles » pour atteindre les buts alloués au développement durable (sustainable development goals) dans les pays en voie de développement. L’ONU évalue ce pactole à trois fois l’aide officielle au développement. Plus stable que les autres flux de capitaux privés, elle aurait tiré « des millions de familles » de la pauvreté. Des chiffres assénés tranquillement, un flou assumé, mais une idée très claire : accueillir des migrations n’est pas seulement une obligation morale, c’est la solution économique la plus intelligente et la moins douloureuse pour assurer le développement du tiers monde dans le respect de la planète.
Ecologisme et mondialisme font la révolution main dans la main
En même temps, par le biais des objectifs du développement durable, le mondialisme se trouve lié structurellement à l’écologisme, et les migrations à l’environnement et au climat. On s’est moqué en France d’Emmanuel Macron lorsqu’il a lié le terrorisme au climat, mais il ne fait que régurgiter le discours de l’ONU, puisque le terrorisme est lié aux migrations, et que les migrations sont liées au développement qui empêche le climat de se dégrader, CQFD. Mais ce n’est pas tout. Louise Arbour a également affirmé que les migrations apportent aussi des bienfaits substantiels aux pays d’accueil, que ces pays appartiennent aux pays en voie de développement ou aux pays développés, en particuliers grâce à la contribution des travailleurs immigrés.
L’ONU planifie les migrations pour faire la révolution
Ca n’a rien de neuf, c’était déjà la vulgate de l’ONU dans les années 1990 lorsqu’elle recommandait à l’Europe d’accueillir d’ici à 2050 des dizaines de millions de migrants. Ce qu’il y a de plus clair et manifeste aujourd’hui, c’est que le mondialisme et l’écologisme ne se cachent plus de marcher la main dans la main : un José Bové, lorsqu’il défie le gouvernement d’ouvrir nos frontières aux migrations, répond à la demande de l’ONU et aux dissertations d’Emmanuel Macron. Ils se placent tous dans un processus planifié à long terme, dont le directeur général de l’Organisation Internationale des Migrations, William Lacy Swing, a rappelé la nécessité aux yeux de l’ONU, en jugeant nécessaire que « les migrations soient prises en compte dans la planification du développement ». Selon lui, le mondialisme et l’écologisme doivent s’assurer que les migrations soient traitées en tenant compte de « tous les aspects du développement humain, y compris les droits de l’homme ».Voilà de quoi rassembler la droite et la gauche dans un même devoir écologiste et mondialiste, dans une démarche très macronienne.