Nouvelle confusion autour du pape François : faut-il donner la communion aux luthériens dans des mariages mixtes ?

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Le pape François, qui a rendu visite dimanche dernier à une église évangélique luthérienne de Rome, a de nouveau semé la confusion en répondant de manière sibylline à une femme luthérienne qui lui faisait part de sa « douleur » de ne pouvoir « partager » la « Cène du Seigneur » avec son mari, catholique. Le pape a déclaré qu’il « n’osait » pas lui donner la « permission de faire cette chose », cela n’étant pas de sa compétence. Mais il l’a encouragée à considérer que, catholiques ou luthériens nous avons « une foi, un baptême, un Seigneur ». Surtout dans un mariage mixte.
 
« A partir de là, tirez les conséquences », a déclaré le pape, encourageant cette femme a « parler avec le Seigneur », et à « aller de l’avant ». « Voyez, vous. »
 

Le pape François sème la confusion sur la communion avec les luthériens

 
La presse anglophone a largement commenté cet événement. Si la communion eucharistique n’a pas été explicitement évoquée au cours de l’échange, en effet, il est difficile de croire qu’il se soit agi d’autre chose – à savoir la simple assistance de l’époux ou de l’épouse à la « Cène du Seigneur », chez l’autre. Pour l’ensemble des commentateurs, le message, quoique non explicite, est clair : si le pape n’a pas donné la « permission » à cette femme de communier chez les catholiques, c’est qu’il ne le peut pas, mais il l’a dirigée vers son for interne, sa conscience, sa réflexion personnelle pour trouver une issue et il a ajouté qu’elle devait « aller de l’avant ».
 
C’est d’autant plus plausible que le pape a parlé de la communion comme d’un « viatique qui nous aide à cheminer » en rejetant toute affirmation sur sa nature et les différences doctrinales qui séparent luthériens et catholiques vers la compétence des « théologiens » et « ceux qui comprennent ».
 

Les mariages mixtes, nouveau champ de bataille pour la réception des sacrements

 
Avant de répondre sur le fond, le pape avait même expliqué que ce ne serait « pas facile » pour lui, « surtout devant un théologien comme le cardinal Kasper ». « J’ai peur ! », dit-il. Or le cardinal Kasper est celui qui a lancé l’idée de la communion pour les divorcés « remariés » qui estiment pouvoir y accéder en conscience.
 
Il a déclaré ensuite : « Lorsque vous enseignez à vos enfants qui est Jésus, pourquoi Jésus est venu, ce qu’a fait Jésus, vous faites la même chose, que ce soit dans la langue luthérienne ou dans la langue catholique. Mais c’est la même chose. »
 
A l’occasion de cette visite, le pape François a offert au pasteur de l’église un calice semblable à ceux qu’il a offerts aux archevêques de Washington, de New York et de Philadelphie lors de son récent voyage aux Etats-Unis. Façon de rapprocher la vision de la « Cène » des luthériens et le sacrifice eucharistique auquel ils ne croient pas du tout. Confusion supplémentaire…
 

Anne Dolhein