Au sommaire :

• Agriculture : Le Foll parle, l’Euramérique avance
• Khalid Skah : l’islam complique les divorce
• L’Ukraine et ses juges
• Faites la guerre, pas du théâtre

Agriculture : Le Foll parle, l’Euramérique avance

Les déclarations du ministre de l’agriculture sont confuses, puisqu’il loue la viande française, la profession paysanne, l’indépendance des Etats en matière d’OGM tout en louant l’Europe. Ses paroles ne pèseront rien de toute façon devant les négociations transatlantiques qui préparent une zone de libre échange d’où tous les garde fous seront balayés. Le Foll parle, l’Euramérique avance discrètement.

On trouve à boire et à manger dans les propos de Stéphane Le Foll, comme à un stand du salon de l’Agriculture. Il estime par exemple que la reconnaissance de la profession d’agriculteur passe par l’enseignement agricole, ce qui est faux. Quant à ses vertueuses déclarations sur les OGM, et le droit d’un Etat de défendre sa propre loi en la matière, on voit qu’elles entendent faire plaisir aux écologistes et à l’opinion publique, majoritairement opposée aux OGM, mais elles se trouvent en contradiction avec la pratique de l’Europe bruxelloise.

L’Europe ouverte aux OGM et aux hormones

A l’origine, la PAC a promis monts et merveilles aux paysans, et un système très compliqué d’aides, de primes, de subventions, leur a permis de survivre, au prix d’une sujétion totale et d’un endettement organisé avec le Crédit Agricole, de sorte que l’agriculture française se trouvait pieds et poings liés quand la bise des accords commerciaux internationaux fut venue. Surtout, l’accord transatlantique récemment annoncé à Washington par Hollande et Obama pour faire pendant à l’accord transpacifique prépare une zone de libre-échange qui aura des effets facilement prévisibles. La baisse des barrières tarifaires et non tarifaires provoquera une invasion du marché européen par les produits venant du continent américain, avec une baisse de la qualité, notamment des viandes aux hormones et des céréales OGM. Et la libéralisation des investissements aura pour conséquence le rachat d’une bonne part de l’agroalimentaire français par des groupes transatlantiques. Pendant que Le Foll parle pour rassurer les naïfs, l’Euramérique avance ses pions, ce qui signifiera à terme la ruine de l’agriculture française, puis une fusion politique progressive qui aboutira à la fin de l’indépendance nationale, et même continentale.
 
 

Khalid Skah : l’islam complique les divorce

Le tribunal de Paris l’a décidé, l’ancien champion de demi-fond marocain Khalid Skah devra attendre le deux avril pour savoir s’il sera extradé vers la Norvège à la demande de son ex-femme Anne Cecile Hopstock, avec qui il se dispute leurs deux enfants, Selena et Tarik, dans un vrai sac de nœud juridique : l’islam complique les divorces.

Rien n’est jamais clair avec Khalid Skah, à part l’admiration que lui porte son avocate. Sa médaille d’or du dix mille mètres à Barcelone en 1992 lui a été retirée, son concurrent kényan ayant été gêné, puis rendue, sous les huées de la foule. Il a épousé ensuite une Norvégienne dont il a eu deux enfants âgés aujourd’hui de 18 et 21 ans. Divorcé en 2006 il les a gardés avec lui à Rabat pendant qu’Anne Cecile regagnait Oslo. En 2009, craignant pour leur sécurité, ils se réfugiaient à l’ambassade de Norvège, d’où ils étaient exfiltrés avec l’aide de deux militaires norvégiens « hors de leurs heures service ». Khalid Skah accusait alors la Norvège de les avoir enlevés illégalement, alors qu’ils affirment être partis de leur plein gré et que sa fille l’accuse de les avoir torturés. Depuis, c’est Anne Cécile qui l’accuse d’avoir séquestré les enfants. Et comme il vit en France, une demande d’extradition est actuellement jugée à Paris, où l’on assure que les rôles sont aujourd’hui surchargés. Et c’est ainsi que l’islam complique les divorces, et occupe la justice française.