Le harcèlement sexuel dans les universités atteint des records

harcèlement sexuel universités
Université d’Oxford

 
De nouveaux records dans les universités : c’est ce que rapports et enquêtes nous disent à propos du harcèlement sexuel dans l’enseignement supérieur. Associations et collectifs montent au créneau, les organes d’État pondent d’énièmes résolutions, chartes et vademecums… Feu la galanterie, encore plus l’amour courtois, a laissé place à une approche légèrement moins légère et plus directe, qui se manifeste principalement dans la relation enseignant/élève – rapport d’autorité oblige – mais aussi entre enseignants.
 
Maintenant, faut-il s’étonner dans une société qui a fait reine la pornographie ? Non. En revanche, il faut s’étonner de ce « politiquement correct » envahissant – auquel on peut rajouter toute la promotion du genre neutre dans les mêmes universités – alors même qu’on n’en finit pas de nous assommer de droits sexuels tous azimuts.
 
A moins qu’ils ne soient plus pour les hétéros ?
 

Des centaines de plainte pour harcèlement sexuel

 
Les incidents de harcèlement et de violence sexuels ont donc atteint des niveaux « épidémiques » dans les universités britanniques, selon de nouvelles recherches. Des centaines d’étudiants et de membres du personnel ont porté plainte.
 
Un article du Telegraph nous donne les chiffres de ces universités britanniques. Celle d’Oxford remporte la palme, avec plus de vingt plaintes des membres de son personnel enseignant. L’enquête a également révélé que trente-huit membres du personnel avaient quitté ou changé leur emploi, une partie sûrement pour ces raisons-là.
 
C’est un fait : 32 % des universités admettent qu’elles n’ont aucune politique concernant les relations étudiant-personnel enseignant. Et seul un petit nombre d’entre elles enregistrent le nombre des relations survenant entre les deux parties.
 
La majorité des incidents ont été réglés, visiblement, en interne. Les étudiants racontent avoir été découragés de déposer des plaintes officielles contre leurs agresseurs présumés. Mieux, ils sont parfois payés : cinq universités ont financièrement compensé des étudiants « victimes » de harcèlement et autres formes d’inconduites – jusqu’à plus de 220.000 € pour Goldsmiths College : question de réputation…
 
Pour l’avocate Ann Olivarius, les chiffres sont donc bien en-dessous de la réalité. Il manque clairement, selon elle, un « mécanisme efficace » de dissuasion.
 

Des universités à la pointe de la lutte….

 
Partout, l’on entend la même ritournelle.
 
Une vaste enquête dévoilée à la mi-janvier à l’Université du Québec à Montréal démontrait que plus du tiers des 9.284 personnes interrogées, dans six universités différentes, disent avoir été victimes de violences sexuelles – le harcèlement en faisant partie. Et que 9 victimes sur 10 n’ont pas porté plainte contre leur agresseur auprès des autorités universitaires, la plupart pensant que la situation n’était pas assez grave…
 
Aux États-Unis, la question des agressions sexuelles et du harcèlement sur les campus est au cœur des préoccupations des universités. Selon un rapport de la Maison Blanche, d’avril 2014, une étudiante sur cinq est victime, pendant sa scolarité, d’une agression sexuelle, et la plupart de ces faits ne sont pas déclarés.
 
Plus près de nous, à Genève et à Lausanne, des associations ont exigé des rectorats, en décembre, la mise en place « de politiques plus efficaces de prévention et de prise en charge », dénonçant les attitudes déplacées de certains enseignants envers des chercheuses et des étudiantes : certains avaient l’audace et le machisme de les appeler « ma petite », « ma belle » ou « ma chérie »…
 

Le « neutralement correct » ?!

 
Il y a comme une effluve de « politiquement correct » dans tout ça.
 
De « sexuellement correct », ou plutôt de « neutralement correct ».
 
Tout ce qui peut faire ressortir la profonde altérité du rapport homme-femme, leur profonde différence, fondatrice, doit disparaître. En témoignent les dernières lubies de la « Cardiff Metropolitan University » qui propose de bannir un certain nombre de mots à connotation dite sexiste, pour mieux embrasser « la diversité culturelle » : « gentlemen’s agreement », qui signifie « un accord informel entre deux ou plusieurs parties », sera remplacé par « unwritten agreement » ou « housewife », femme au foyer, par « homemaker » qui signifie la même chose…
 
Le harcèlement sexuel est une réelle plaie sociétale, certes. Seulement, ceux qui veulent l’étouffer parfaitement, jusqu’à certaines stupides extrémités, le font dans une idéologie précise.
 
Bizarrement, ce sont les mêmes qui prônent à outrance les droits sexuels de tout acabit et laissent la pornographie pourrir des générations d’hommes et de femmes… Le paradoxe n’en est pas un.
 
Comme dit quelqu’un, « on vit désormais décidément une époque épatante ».
 

Clémentine Jallais