Son nom restera pour toujours lié à la loi dépénalisant l’avortement sous l’euphémisme ravageur, « Interruption volontaire de grossesse ». Simone Veil n’était certes pas seule dans cette entreprise de mort dont les loges – Pierre Simon en tête – ont revendiqué la paternité, et il peut sembler de mauvais goût de n’évoquer que cela dans cette petite « nécro » très parcellaire.
Mais enfin, c’est un aspect de sa vie que la presse dans son ensemble juge déterminant pour lui « tresser des couronnes » aujourd’hui (l’expression franc-maçonne convient bien, je pense…) et elle-même n’a jamais exprimé de regrets. Au contraire, elle a avec quelque mépris souligné dans son autobiographie que les évêques de France étaient probablement plus soucieux de leur sécurité sociale à l’époque, en 1974, que d’une mobilisation générale contre une loi qui, parmi les premières en Occident, a donné une justification légale à l’assassinat des enfants dans le ventre de leur mère, moyennant force conditions qui ont été mollement appliquées, voire pas du tout.
A raison de quelque 200.000 victimes par an, mal an mal an, on arrive à près de 8,5 millions de petites vies supprimées avec la bénédiction du législateur, et donc de la législatrice, sans compter les effets épouvantables sur les femmes qui ont cru qu’avorter, cela ne se faisait sans doute pas « de gaieté de cœur » mais que c’était une sorte de droit.
Peut-être Simone Veil a-t-elle, au fil des ans, regretté que cela devienne de plus en plus un droit légalement affirmé par l’élargissement constant des possibilités d’accès à l’IVG, à tel point que l’opposition à l’avortement pour des raisons morales est de plus en plus assimilée à une pression indue sur les femmes, et pénalisée. L’avortement devait être réservé aux cas graves et rester « exceptionnel », assurait-elle en 1974. D’emblée, il n’en a pas été ainsi. Et jamais, elle n’a refusé d’être considérée comme « l’icône » de ce combat.
Cela est terrible. Il serait aussi terrible de l’occulter, alors que Simone Veil vient de quitter ce monde, au nom des convenances et du respect. La seule attitude réellement, profondément charitable aujourd’hui est d’en prendre acte, et de supplier la Très Sainte Trinité de lui accorder sa miséricorde et son pardon, acquise d’avance pour le pire des crimes mais pour laquelle il faut au coupable reconnaître et regretter sa responsabilité. Une femme douée d’une âme immortelle et appelée à voir Dieu face à face vient de mourir : il s’agit donc de prier pour qu’elle ait eu la grâce de la contrition et de la conversion, car rien n’est impossible à Dieu.
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Le communiqué de Marine Le Pen en réaction du décès de Simone Veil
Je viens de prendre connaissance du communiqué de presse de Marine Le Pen, Présidente du Front national :
« Nous apprenons ce matin le décès de Madame Simone Veil, une femme qui aura incontestablement marqué de son empreinte la vie politique française.
« Je présente à sa famille et à ses proches mes condoléances les plus sincères. J’ai aussi une pensée pour sa famille politique, avec qui Simone Veil a défendu ses convictions avec constance. Je salue enfin le combat pour la Mémoire qui fut celui de toute sa vie. »
Ou l’art d’occulter, de passer sous silence ce pour quoi Mme Veil est déjà entrée dans les livres d’histoire, et ce pour quoi on la glorifie. Pourquoi ce vide ? Pourquoi retenir l’histoire de la Shoah, et non celle du massacre des innocents ?
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Il est aujourd’hui de bon ton, pour pouvoir avancer en politique sans totalement renier ses convictions, de réclamer au nom du respect de la vie, le « retour à la loi Veil » et à l’application de ses conditions restrictives. Mais affirmer le droit de tuer cet enfant plutôt que celui-là, à cette condition plutôt que celle-là, c’est toujours donner un permis légal de tuer un membre de l’espèce humaine. Et de fait, le nombre d’avortements, malgré quelques variations et malgré les « progrès » de la contraception, est resté globalement stable.