La vie du petit Alfie Evans, 14 mois, est entre les mains des médecins, comme on a coutume de le dire. Mais vraiment, pour le coup. Tout à fait comme Charlie Gard – va-t-on vers une nouvelle affaire à retentissement mondial ? – ce bébé hospitalisé à Liverpool en Angleterre est l’otage du corps médical qui refuse son transfert aux Etats-Unis pour un traitement expérimental.
Le petit garçon est victime d’une maladie mystérieuse qui l’a laissé dans le coma en décembre dernier, date à laquelle il est entré à l’unité des soins intensifs à Alder Hey Children’s Hospital. Il souffre de convulsions. Ventilé comme Charlie Gard, le bébé est sous le coup d’un arrêt de mort de la part des médecins qui veulent stopper tous les moyens de maintien en vie.
Alfie Evans : une nouvelle affaire Charlie Gard ?
Cela ne veut pas dire qu’Alfie Evans soit en fin de vie. Des vidéos de l’enfant ont été diffusées qui le montrent en train de bouger ou sucer sa tétine. Ses parents, Tom Evans et Kate James, veulent tout faire pour lui donner toutes ses chances de survie et ils ont obtenu, selon le père, une douzaine de propositions d’hôpitaux américains prêts à apporter leur aide.
Devant le refus de l’hôpital de laisser transférer Alfie, les parents ont alerté les réseaux sociaux et lancé une pétition qui a obtenu d’ores et déjà au moins12.000 signatures. Objectif : permettre aux parents d’Alfie de faire examiner le bébé pour obtenir un diagnostic plus précis, et en tout cas pour qu’il puisse obtenir les soins dont il a besoin.
Hospitalisé en décembre, Alfie a été vite jugé irrécupérable par les médecins de la NHS – les services de santé socialisés du Royaume-Uni – qui ont suggéré dès le jour du Nouvel An de retirer son ventilateur. Comme l’explique la pétition : « Les médecins ont dit qu’Alfie n’avait peut-être que quelques heures à vivre et donc, son père et sa mère l’ont baptisé. Son pouls ralentissait et il était froid de la tête aux pieds. Miraculeusement, Alfie a réussi à s’en tirer ! »
En Angleterre, les médecins prennent des décisions de vie et de mort contre les parents
Face au refus des parents de voir retirer le ventilateur de leur fils, les autorités de l’hôpital leur ont dit de se trouver « des avocats » afin de présenter leur demande devant la justice – avec tout ce que cela comporte de frais et de difficultés. A ce jour, Tom et Kate ont réussi à lever un peu plus de 7.000 livres pour faire face.
Leur cas est dramatique puisqu’ils ne savent même pas de quoi souffre leur enfant : c’est son état comateux qui « justifie » le refus des médecins d’aller plus loin au nom de la théorie des « soins futiles ». Comme l’explique le Dr David Prentice, vice-président du Charlotte Lozier Institute, il s’agit d’une situation « très inquiétante » dans le cadre du « développement d’un système autocratique où des décisions de vie et de mort sont prises par l’Etat et par les médecins d’un système de santé nationalisé, plutôt que par des parents aimants ».
« Les soins sont futiles, dans l’esprit des médecins, précisément parce qu’ils le maintiennent en vie », a-t-il commenté.
Une page Facebook a été ouverte pour le petit Alfie.