Affaire Clinton, Khan, Trump : le patriotisme, moyen ultime du mondialisme

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Khizr Khan et son épouse.

 
Hillary Clinton a monté un coup contre Donald Trump autour du musulman Khizr Khan, immigré pakistanais musulman et père d’un militaire mort en Irak, avec l’aide des médias et de l’établissement républicain. Le paradoxe de l’affaire est que Clinton est la candidate du mondialisme, Khan un apparatchik de l’immigrationnisme aux USA, et qu’ils instrumentalisent tous deux le patriotisme américain pour parvenir à leurs fins.
 
La presse mondiale n’a pas de mots trop durs pour Donald Trump. En France, par exemple, elle déplore « son énième dérapage » et nous assure qu’il « s’en est pris violemment »  (L’Obs ajoute « en insultant ») à la famille d’un officier musulman de l’armée américaine « tombé au champ d’honneur ». L’officier – un capitaine – se nommait Humayun Khan, et son père, Khizr Khan a prononcé « un émouvant discours » à la convention démocrate où Hillary Clinton a été choisie pour candidate, applaudi par son épouse Ghazala Khan, qui est aussi la mère du soldat disparu. Après « l’attaque » de Donald Trump, Khizr Khan a déclaré sur CNN : « Cette personne est totalement incapable d’empathie (… elle) a l’âme noire ». Et il a appelé le parti républicain à « répudier » Donald Trump.
 

Hillary Clinton débauche chez les républicains

 
Il a été entendu par certains. La famille Bush a fait donner Jeb, ancien gouverneur de Floride, la chambre des représentants son président Paul Ryan, le Sénat le chef de la majorité républicaine Mitch McConnel. Parmi ses anciens concurrents, John Kasich l’a fermement condamné. Hillary Clinton qui a souhaité, dans son discours d’investiture de Philadelphie, être « la présidente des démocrates, des républicains, des indépendants », aimerait que ces condamnations morales se transforment en défections, et que des élus républicains importants rejoignent les quelques transfuges qu’elle a déjà ralliés. Par exemple, l’ancien conseiller à la sécurité à la sécurité nationale de Bush père, Brent Scowcroft, l’ancien secrétaire d’Etat adjoint de Bush fils, Richard Armitage, et son ancien secrétaire au trésor, Hank Paulson, Michaël Bloomberg, l’ancien maire de New York, républicain devenu indépendant, ou encore Richard Hanna, le premier député républicain à la chambre des représentants qui ait annoncé qu’il voterait pour elle.
 
En somme l’actuelle campagne contre Donald Trump fait partie d’une entreprise classique de débauchage des républicains modérés par Hillary Clinton. Pour la contrer, selon la chaîne NBC, un groupe de poids lourds du parti républicain mené par Rudolph Giuliani, un autre ancien maire de New York, s’apprêterait à aller voir Donald Trump pour lui remonter les bretelles. Le message est clair. Et John Mac Cain, ancien candidat du GOP l’a exprimé sur un ton sentencieux : « Il est temps pour Donald Trump de donner l’exemple à notre pays et au parti républicain. »
 

Les « violentes attaques » de Trump contre Khan

 
Mais au fait, de quel « dérapage » de quelle « attaque violente » Donald Trump s’est-il rendu coupable sur la malheureuse et digne famille Khan ? Voici les faits : lors de la convention démocrate, Khizr Khan, le père, est monté à la tribune pour critiquer le programme de Trump en matière d’immigration. Il a prétendu que son projet d’interdire temporairement l’accès des Etats-Unis aux immigrés musulmans venant de pays dont il est établi qu’ils favorisent le terrorisme islamiste était « contraire à la constitution des Etats-Unis », en l’espèce à l’article 14. Et il l’a accusé de n’avoir « jamais lu la constitution ». Tel fut le contenu politique de son « émouvant discours », dont l’excipient était le rappel des faits d’armes en Irak de son fils Humayun, « le héros », dont une photo géante ornait la scène derrière lui.
 
En réponse, Donald Trump a twitté « M. Khan, qui ne me connaît pas, m’a attaqué vicieusement depuis l’estrade du parti démocrate et continue maintenant à le faire partout à la TV – Sympa ! » Et, sur la chaîne ABC, il a eu le malheur d’ajouter : « Regardez l’épouse de Khan, elle se tenait debout sans rien dire. Peut-être n’avait-elle pas la permission de dire quoi que ce soit ». Cette allusion à la place de la femme dans l’islam a été décrite aussitôt comme un « propos antimusulman » et une « moquerie contre la mère d’un héros ». Voilà. C’est toute « l’escalade verbale » à laquelle s’est livrée Donald Trump, le seul fondement factuel de la polémique et des condamnations qu’il a subies. Il fallait rappeler la ténuité des faits et la façon dont l’affaire a été montée avant d’examiner à quoi elle sert, au fond – le débauchage des républicains n’étant qu’un des objectifs, non le plus important.
 

Qui est Khan et pourquoi Clinton l’utilise-t-elle ?

 
Il faut maintenant examiner qui est Khizr Khan, mise à part sa qualité de père d’un « héros mort au champ d’honneur ». La presse anglo-saxonne est moins pudibonde que la nôtre, elle produit à ce sujet quelques éléments savoureux. Khizr Khan a travaillé sept ans, de 2000 à 2007 pour le cabinet d’avocats Hogan and Hartson, qui a pris depuis le nom de Hogan Lovells LLP, qui travaille pour l’ambassade d’Arabie saoudite aux Etats-Unis. C’était une figure de l’entreprise et lorsque son fils est mort en 2004 elle a pris le deuil. Or l’Arabie saoudite  a donné plus de dix millions de dollars à la fondation Clinton et les amis de l’Arabie saoudite entre un et cinq. 
 
Telle est la première raison de l’utilisation de Khan contre Trump, celui-ci l’ayant vivement attaquée au sujet de ce financement en écrivant sur Facebook en juin : « L’Arabie saoudite et d’autres pays qui ont donné de grosses sommes à la fondation Clinton mettent les femmes en esclavage et tuent les homosexuels. Hillary doit rendre l’argent à de tels pays. » Bien sûr, la candidate Clinton n’a pas rendu à ce jour un argent si précieux pour sa campagne, elle a jugé plus expédient de faire donner de bons musulmans, les Khan, pour déconsidérer Donald Trump.
 

Un lobbyiste actif de l’immigration et du mondialisme

 
Mais Khizr Khan a son propre cabinet d’avocats, qui, selon son site web, s’occupe de clients désireux de s’installer aux Etats-Unis et qui achètent des visas pour cela. En particulier, toujours selon le site internet, des « E2 Treaty Investors, EB5 Investment and Related Immigration Services ». Je ne suis pas trop calée en droit des affaires américain, mais le sénateur Chuck Grassley, membre de la commission judiciaire du Sénat américain, estime que le programme EB5 d’immigration est « pourri de défauts et de corruption ». Il en a dressé une liste impressionnante d’où il ressort que rien n’est transparent, ni les autorisations, ni les financements, on ne sait pas qui finance quoi, ni où va l’argent. Sans compter qu’il donne lieu à « des violations sérieuses de la sécurité nationale » américaine. Des Iraniens s’en seraient servi pour entrer illégalement aux Etats-Unis. De tout ceci bien sûr il n’a pas été dit un mot dans le « discours émouvant » de Khizr Khan à la convention démocrate, ni dans aucun autre discours. On n’a pas parlé non plus de l’information donnée par Shoebat.com, selon laquelle Khizr Khan serait un promoteur de la Charia, et le cofondateur du Journal of contemporary issues in muslim law (Journal des questions contemporaines dans la loi islamique). Un détail perturbant chez un homme qui assure que les terroristes islamiques « n’ont rien à voir avec l’islam » et qui ajoute même que les musulmans « sont la solution au terrorisme ».
 

Les Khan, entre islamisme et sentimentalisme

 
En outre, Khizr Khan a exprimé son « estime pour une icône de la fraternité musulmane », en l’espèce pour Saïd Ramadan, « qui a écrit pour le mouvement musulman de la jeunesse, organisation qui promeut la renaissance islamique en Malaisie, et l’endoctrinement des jeunes afin de les recruter pour le Jihad ». Ledit Saïd Ramadan est le gendre d’Hassan al Banna, fondateur de la fraternité musulmane à laquelle appartient Ahmed Bahefzallah, le patron de Huma Abedin, un des assistants d’Hillary Clinton.
 
Voilà qui incline à prendre avec précaution les attaques de Ghalaza Khan contre Trump, lesquelles visent à la présenter elle-même comme une musulmane modérée victime d’un odieux raciste. Si elle est restée silencieuse et en retrait, ce serait selon elle à cause de l’émotion : «  Quand je suis entrée en scène à la convention, avec cette grande photo de mon fils derrière moi, je pouvais à peine me retenir. Juste en parler est difficile pour moi en permanence ». On notera que Humayun Khan est mort en 2004 et que ses parents sont venus volontairement sur la scène de la convention démocrate pour exploiter politiquement cette mort, en tant que Gold Stars, parents de militaires morts « héroïquement » pour les Etats-Unis. Le couplet sentimental de Ghazala Khan n’est pas forcément crédible et sonne comme une justification a posteriori. De même, on ne sera pas forcé de la croire lorsqu’elle affirme : « Lorsque Donald Trump parle de l’islam, il est ignorant. S’il étudiait le vrai islam et le coran, toutes les idées qu’il se fait à cause des terroristes changeraient. »
 

Khan piétine la constitution américaine pour attaquer Trump

 
Ici, on est en pleine propagande islamiste, ce qui est le cœur du militantisme de Khizr Khan. L’avocat musulman ne s’est pas contenté en effet d’attaquer Trump, il l’a attaqué par pure idéologie, et ses accusations sont sans fondement. L’éditorialiste américain Byron York a démonté son discours dans une analyse sans complaisance. C’est à tort que Khan a prétendu que « le rejet par Trump de l’immigration musulmane et son projet de mur à la frontière mexicaine sont inconstitutionnels ».  Quant à la « protection égale » et à la « liberté » garanties par la Constitution américaine, York reproche à juste titre à Khan d’avoir mal lu l’article 14. Il s’applique aux « personnes nées ou naturalisées » aux USA, aucunement aux « personnes étrangères nées à l’étranger ». Rappelant les précautions prises durant la seconde guerre mondiale contre les ressortissants allemands ou japonais, York estime évident que limiter ou interdire l’accès de certains en fonction de leurs origines est  un droit fondamental de la Nation Américaine. Et le New American conclut sur ce sujet : « En fait, avoir la maîtrise de qui entre sur notre sol est tellement vital pour la sécurité nationale que l’idée que l’on doive nous interdire de le faire pourrait être considérée comme une trahison ». On voit ici toute la portée du message porté par Hillary Clinton à travers Khizr Khan : c’est la promotion d’un monde sans frontière, la fin de la souveraineté nationale, l’obligation de se soumettre au mondialisme.
 

Comment le mondialisme instrumentalise le patriotisme

 
Mais le piquant de l’affaire, le paradoxe dialectique, c’est que cela s’est fait au nom du patriotisme. Dans ses réponses à Donald Trump en effet,  Ghazala Khan s’est prévalue de son statut de Gold Star, de mère de « héros mort au champ d’honneur ». Les Américains tiennent encore le patriotisme et le soutien à leur armée pour des choses importantes – disons même sacrées. La manœuvre en cours vise à faire croire que Donald Trump crache dessus. C’est important pour Hillary Clinton, car elle a été mise en cause dans l’affaire libyenne, où elle a montré une imprudente maladresse en tant que secrétaire d’Etat, et elle a eu très chaud (sauvée de justesse par le FBI) dans l’affaire des courriels officiels qu’elle envoyait de sa boîte personnelle, mettant gravement en danger la confidentialité de documents intéressant la défense nationale américaine. Il lui fallait donc contre attaquer pour se tirer de ce mauvais pas, contre attaquer dans le domaine du patriotisme : Hillary Clinton avait esquissé la chose en accusant la semaine dernière Trump de faire une « complète allégeance » à Poutine, elle peaufine avec l’affaire Khan.
 

Hillary Clinton embrigade les héros contre Trump

 
L’ancien candidat à la présidentielle John Mac Cain a été enrôlé dans cette manœuvre de haut vol. En 2008, quand il affrontait Barack Obama, nos médias le présentaient comme « un faucon », un homme aux idées « radicales » (entendons, presque extrêmes), voire « simplistes ». Pour les besoins de la cause, il est devenu aujourd’hui « un héros de la guerre du Vietnam où il a subi des années de torture ». Il a bien sûr remercié la famille Khan « d’avoir immigré aux Etats-Unis » avant de dire, la main sur le cœur à l’américaine : « Votre fils était ce que l’Amérique a de meilleur et la mémoire de son sacrifice va faire de nous une nation meilleure, il ne sera jamais oublié ». Fermez le ban. Puis il s’est retourné contre Trump : « Bien que le parti l’ait nommé, cela ne lui donne pas le droit de diffamer les meilleurs d’entre nous. » Et pour faire bonne mesure, Caroline Mac Cain, la petite fille de l’ancien candidat, a jugé « impardonnables » les propos de Donald Trump, qu’elle a traité au passage de « lâche », avant d’annoncer qu’elle voterait pour Hillary Clinton le 8 novembre prochain. Dans une mise en scène millimétrée, la grande scène de l’acte V amène une chute sans surprise.
 

Le fin mot de l’affaire

 
Hillary Clinton, qui est la candidate du mondialisme, et Khizr Khan, lobbyiste de l’immigration islamique qui va faire exploser les Etats-Unis, jouent donc sans complexe sur le patriotisme et ont embarqué la presse américaine, avec quelque caciques du parti républicain dans leur manœuvre. C’est bien plus efficace que de montrer Mme Trump en tenue d’Eve lorsqu’elle était mannequin dans sa jeunesse. Présenter Trump en grande gueule antisystème entouré de jolies femmes peut être contreproductif pour les démocrates, mais en faire un lâche qui crache sur le patriotisme peut détacher de lui sa base populaire. C’est pourquoi Hillary Clinton fait donner les autorités morales pour inciter le GOP à le lâcher. Paul Krugman, prix Nobel d’économie et éditorialiste au New York Times fait la leçon aux « dirigeants républicains (…) qui soutiennent activement un candidat alors qu’ils savent qu’il représente un danger pour la nation ». La nation en danger ! Là encore, c’est au patriotisme, au sens de la responsabilité nationale que l’on s’adresse pour éliminer Trump, candidat de l’Amérique, au profit d’Hillary Clinton, candidate du mondialisme. De la même façon qu’en France Hollande et Valls jouent pour justifier le maintien de leur politique antinationale sur « l’unité nationale »  et se défendre contre les critiques de la droite nationale. Le patriotisme est la ruse et le moyen ultime du mondialisme.
 

Pauline Mille