La confiscation des armes, un prélude à la confiscation des terres des fermiers blancs en Afrique du Sud ? Faut-il craindre un génocide ?

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Le président américain Donald Trump écrivait le 23 août sur Twitter qu’il avait demandé à son secrétaire d’État Mike Pompeo de s’intéresser à la question « des saisies et expropriations de terres et de fermes et des meurtres de fermiers blancs commis à grande échelle » en Afrique du Sud. L’Australie et la Russie ont déjà offert à ces fermiers blancs des possibilités d’émigration, et une pétition lancée sur le site Change.org – après la proposition par le parti de l’extrême gauche raciste noire EFF d’une résolution du parlement en faveur des expropriations sans compensation – demande au président américain de faciliter lui aussi l’émigration des Boers vers les États-Unis. À ce jour, cette pétition a déjà recueilli plus de 23.000 signatures. C’est dans ce contexte que le journal libéral-conservateur américain The New American se demande si la possibilité donnée par la Cour constitutionnelle au gouvernement sud-africain de procéder à la saisie de 300.000 armes à feu détenues par des particuliers n’est pas un prélude à l’expropriation violente des fermiers blancs ou, pire encore, à un génocide.
 

Une décision de la Cour constitutionnelle qui pourrait favoriser l’expulsion violente ou même le massacre des fermiers blancs en Afrique du Sud

 
Le jugement de juin confirme en effet la conformité à la constitution sud-africaine des lois stipulant que toute personne souhaitant renouveler la validité de la licence pour son arme à feu doit le faire au moins 90 jours avant son expiration. S’il ne le fait pas, l’arme doit être remise à la police. Or l’on estime à 300.000 environ le nombre de propriétaires d’armes à feu qui n’ont pas renouvelé leur licence et c’est autant de personnes qui vont pouvoir être désarmées par les autorités dans un contexte de multiplication des attaques violentes contre les fermes détenues par les Blancs et des appels plus ou moins voilés au massacre des Blancs de la part d’organisations noires d’extrême gauche comme l’EFF et la branche dure de l’ANC. Selon l’association des chasseurs d’Afrique du Sud (SAHA), la loi ne permet pas de renouveler les licences déjà expirées.
 

La saisie des armes risque-t-elle de faciliter un génocide ?

 
Est-ce exagéré d’y voir un prélude aux saisies forcées de fermes et peut-être à un génocide ? Peut-être, mais l’association Genocide Watch estime que l’Afrique du Sud est déjà en phase 6 ou 7 (polarisation, préparation) d’un processus génocidaire qu’elle a divisé en 9 étapes.
 
En novembre 2016, Julius Malema, le leader de l’EFF (Economic Freedom Fighters – combattants pour la liberté économique), le parti qui a poussé le président Ramaphosa et le reste de l’ANC à accepter le principe d’expropriations sans compensation, déclarait devant un tribunal : « Nous n’appelons pas au massacre des Blancs, du moins pour le moment ». En juin dernier, cet homme qui se présente sur son compte Tweeter comme « Commandant en chef des combattants pour la liberté économique (EFF) et militant révolutionnaire pour un changement radical en Afrique » et qui a affirmé dans le passé vouloir « égorger la blanchitude » répondait « Peut-être que oui, peut-être que non » à un internaute lui demandant s’il avait organisé des meurtres de fermiers blancs. Dans ses manifestations, l’EFF affiche régulièrement des slogans anti-Blancs et des appels à la révolution et à la violence. Avec les voix de l’EFF au parlement, l’ANC dispose de la majorité nécessaire pour modifier la constitution en vue de permettre les expropriations sans compensation. Le 31 juillet, le comité exécutif du parti qui gouverne en Afrique du Sud depuis la fin de l’apartheid décidait justement de modifier la constitution dans ce sens, comme le demande l’EFF.
 
Malgré cela, en visite au Cap mardi, le premier ministre britannique Theresa May apportait son soutien à la « réforme agraire » engagée par le président Cyril Ramaphosa, de l’ANC, du moment qu’elle était légale et transparente et qu’elle était décidée de manière démocratique. Réaction de Gerard Batten, le dirigeant de l’UKIP : « » Que Mme May soit aux côtés du dirigeant d’un pays qui adopte ces politiques racistes est condamnable. Ce gouvernement [celui de Theresa May, NDLR] n’a absolument aucune crédibilité quand il parle de protéger les droits de l’homme […]. Les fermiers blancs voient leurs terres confisquées, ils sont attaqués et assassinés pour la simple raison qu’ils sont blancs. Ce devrait être le devoir des dirigeants internationaux d’élever la voix contre ce qui est une forme d’épuration raciale, au lieu de cautionner cela avec des références alambiquées à la légalité ».
 

Olivier Bault