Les désavantages du marché unique : les assureurs britanniques sont en train de quitter l’Europe

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Le marché unique européen a été vanté comme un puissant facteur de progrès économique, de croissance et de mobilité trans-frontalière – y compris et peut-être surtout dans le secteur financier. En réalité il n’en est rien, et alors que le Royaume-Uni devrait pouvoir se prononcer sur le maintien ou la manière de son adhésion à l’Union européenne par référendum, on s’aperçoit que les grosses compagnies d’assurance britanniques sont déjà en train de quitter plusieurs pays de l’UE, en raison des réglementations européennes à la fois lourdes, nombreuses et peu claires. De leur point de vue, l’Europe représente le contraire de la liberté et les désavantages du marché unique dépassent les bénéfices qu’ils en espéraient.
 
Les hauts responsables des compagnies d’assurances britanniques – et le Royaume-Uni en compte plusieurs de tout premier plan – en sont même à dire que le marché unique est une vaste tromperie.
 

Le marché unique de l’Europe plein de désavantages pour les assureurs britanniques

 
Les nouvelles réglementations européennes du secteur de l’assurance, Solvency II, visent officiellement à les rendre plus sûres et à minimiser les risques, tout en unifiant les conditions de la concurrence à travers l’Union : les nouvelles normes visent la tenue de compte, le capital, la gouvernance, etc.
 
La crise de 2008 a incité les régulateurs à renforcer les normes, notamment pour les produits liés au versement d’annuités sur une longue durée et qu’il faut traduire en créances à payer. Dans les faits, les différents pays utilisent des modes de calcul et imposent des contraintes différentes : c’est le cas pour Axa en France et Allianz en Allemagne qui peuvent déjà se vanter de respecter les normes de Solvency II et qui s’attirent, de ce fait, des parts de marché. Pour autant, signale Ben Wright du Daily Telegraph, faire le calcul des différences induites par les normes qu’elles respectent, chacune de son côté, relève du casse-tête quasi insoluble. Voilà pour la clarté et l’unité : elles sont absentes.
 

Comment on quitte l’Europe en raison de l’Union européenne

 
Ces compagnies ont su utiliser les normes à leur profit, et par rapport à leurs concurrents britanniques, elles affichent une meilleure valeur de leurs actions.
 
Que ce soient Legal and General ou Prudential, les Britanniques se retirent quasiment partout en Europe : au lieu de favoriser la concurrence « au bénéfice du consommateur », comme le disait la rhétorique officielle du marché unique, l’UE est en train de la détruire. Les deux majors anglo-saxons se tournent de plus en plus vers l’Asie et les Etats-Unis.
 
On apprécie ou on n’apprécie pas le principe du marché unique. Ce qui est sûr, c’est que le marché unique ne tient pas même ses propres promesses.
 

Anne Dolhein