Les avortements forcés sont toujours à l’ordre du jour en Chine

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La politique de l’enfant unique a peut-être été abandonnée en Chine, mais c’est un changement de degré, et non de nature. Dans sa nouvelle version qui concède deux enfants par famille, sous le contrôle étroit de l’Etat, elle fait toujours la part belle à la coercition, tyrannique en l’occurrence puisqu’elle s’en prend à un droit fondamental des familles et s’exerce toujours par le biais des avortements forcés.
 
Le rapport de la Commission exécutive sur la Chine du Congrès des Etats-Unis vient de publier son rapport 2017 qui atteste de cet état de choses sous le chapitre « contrôle de la population ».
 
« Les autorités chinoises continuent de promouvoir activement et de mettre en œuvre des politiques de planification de la population coercitive et qui violent les normes internationales », affirme le rapport. Ces règles, rappelle-t-il, « comporte des dispositions exigeant des couples qu’ils soient mariés pour pouvoir avoir des enfants et qui limitent leur droit de procréer a deux enfants », tandis que le contrôle étatique reste au cœur du dispositif.
 

La politique des deux enfants n’a pas mis fin aux avortements forcés

 
« Les agents de l’Etat continuent d’imposer le respect des objectifs de la planification de la population au travers de méthodes qui comprennent de lourdes amendes, le licenciement, la détention arbitraire et l’avortement forcé », constate le rapport américain.
 
Il apparaît ainsi que dans certaines provinces, les règles officielles de la planification donnent explicitement l’ordre aux fonctionnaires du planning familial de procéder à des « mesures correctrices » pour les grossesses « hors plan » ou illégales, un euphémisme évident pour l’avortement, renforcer encore par l’expression utilisée dans certaines provinces qui contraint les fonctionnaires à « utiliser tous les moyens nécessaires » à la mise en œuvre des règles de la politique des deux enfants.
 
Aux termes du rapport, il apparaît également que l’avortement sélectif des filles continue au vu des chiffres de naissance publiée par le gouvernement chinois : le déséquilibre criant attestent du fait que les autorités chinoises, tout en dénonçant la pratique de l’avortement des petites filles, n’ont rien fait d’utile pour y mettre fin.
 

La Chine communiste continue ses pratiques génocidaires

 
Au contraire, souligne le rapport du Congrès américain, il apparaît que la pratique de l’élimination des filles « répond aux limitations des naissances imposées par le gouvernement, dans le cadre d’une préférence culturelle traditionnelle pour les fils ». On observe en effet en 2015 une proportion de 113,5 naissances garçons pour 100 naissances de filles ce qui ne peut s’expliquer que par l’avortement sélectif. Le déséquilibre de population – il y a en Chine entre 33 et 37 millions d’hommes de plus que de femmes – produit déjà des effets néfastes, favorisant la traite sexuelle qui fonctionne par l’importation de femmes depuis l’étranger, mais aussi « les mariages forcés et l’exploitation sexuelle commerciale », selon le rapport.
 
Le Congrès américain a entendu à plusieurs reprises ces dernières années et les témoignages de Chinois, et même de femmes chinoises ayant personnellement subi un avortement forcé. Grâce notamment aux efforts de Women’s Rights Without Frontiers et de sa présidente, Reggie Littlejohn, cette barbarie est connue et dénoncée outre-Atlantique. Cela est nettement moins vrai en France…
 
Selon le Département d’Etat des Etats-Unis, le nombre annuel d’avortements en Chine a atteint les 23 millions en 2015, dont 10 millions d’avortements chimiques. Un génocide à part entière qui frappe délibérément des enfants à naître juger indigne de vivre selon les lois du pays.
 

Jeanne Smits