Barack Obama n’a « aucune intention » de renvoyer des immigrés clandestins, selon les patrouilles aux frontières

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La police des frontières américaine près du Rio Grande, au Texas en 2013.

 
Le président du Conseil national des patrouilles aux frontières des Etats-Unis, Brandon Judd, a témoigné devant le Congrès du fait qu’un haut responsable du Département de la sécurité intérieure a donné à celle-ci l’ordre de relâcher les clandestins arrêtés lors de leur tentative d’entrer sur le territoire, afin de ne pas « encombrer les tribunaux ». L’administration Obama est donc à la source de cette politique d’« attrapez-les, relâchez-les » qui ressemble fort à une sorte d’amnistie systématique.
 
Les illégaux ne se voient même pas remettre un « ordre de comparution » qui normalement déclenche le processus d’expulsion.
 
L’ordre de relâcher les clandestins s’applique même dans certains cas à ceux qui sont soupçonnés de crimes ou de délits, a déclaré Brandon Judd, lundi, devant le comité judiciaire de la Chambre des représentants.
 

Le moral des patrouilles aux frontières des Etats-Unis est en berne

 
Alors que le principe imposé par Obama est de ne renvoyer que les clandestins arrivés depuis janvier 2014, les patrouilles sont seulement censées demander à ceux qu’ils appréhendent s’ils étaient là en janvier 2014, sans réclamer la moindre preuve sur la réalité de leur séjour.
 
Les patrouilles ont également reçu l’ordre verbal de ne poser aucune question aux mineurs qui entrent aux Etats-Unis depuis le Mexique – de plus en plus nombreux, évidemment.
 
La politique actuelle du Département de la sécurité intérieure consiste selon le même témoignage à demander aux patrouilles des frontières à se focaliser sur les « pires des pires » : interpellé, son secrétaire délégué Alejandro Mayorkas leur a expliqué que la mise en place de « priorités » permettant de choisir les clandestins à déporter permettait d’alléger la charge qui repose sur un système judiciaire déjà surchargé. Le retard de traitement des dossiers est d’entre trois et six ans, a-t-il souligné.
 

Barack Obama et sa politique d’accueil aux immigrés clandestins

 
Brandon Judd a souligné devant les élus américains que le moral des troupes est au plus bas parmi les patrouilleurs des frontières qui sont les membres des forces de l’ordre fédérales les plus atteints sur ce chapitre.
 
Son témoignage accuse l’administration Obama de n’avoir aucune intention de renvoyer les clandestins, tout en envoyant par sa politique un signal de bienvenue que les candidats à l’immigration entendent haut et clair : c’est un « encouragement », a-t-il déclaré : « Autant abolir nos lois sur l’immigration. Ces lois ressemblent davantage aujourd’hui à de simples suggestions. »
 
L’encouragement d’Obama aux clandestins fait irrésistiblement penser à celui d’Angela Merkel – et de l’Union européenne – aux « réfugiés ». C’est la même politique. Avec des effets sans doute plus dramatiques de ce côté de l’Atlantique en raison des plus grandes différences culturelles entre autochtones et nouveaux arrivants.
 

Anne Dolhein