Califat d’Irak, travail le dimanche : l’Occident combat l’archaïsme


 
Après la décapitation du journaliste américain James Foley par le califat d’Irak, c’est le tollé en Occident. L’esprit moderne déclare la guerre à un tel archaïsme barbare. Et, en mineur et dans un tout autre registre, c’est la même pulsion qui s’exprime dans la loi sur le travail le dimanche. Un rapprochement éclairant.
L’Occident s’émeut de la décapitation de James Foley par le califat d’Irak. François Hollande en est « révolté ».
Laurent Fabius dit que la barbarie de celui-ci est supérieure à toutes les autres, « probablement ».
Obama proclame que le califat d’Irak « n’a plus sa place au vingt et unième siècle ».
 

La morale de l’Occident moderne érige le califat d’Irak en mal absolu

 
Bref, la morale moderne a trouvé en lui un ennemi absolu.
Accessoirement les horreurs d’Irak font opportunément oublier celles de Gaza. En même temps, on appelle « les musulmans modérés » de France à manifester pour se désolidariser du califat.
Et le grand mufti de Ryad, Abdel Aziz El-Cheikh, vient le nommer celui-ci « ennemi numéro 1 de l’islam ».
Cette stratégie a-t-elle un sens ? L’Arabie saoudite est un royaume sunnite rigoriste qui a soutenu partout le terrorisme islamique : en quoi diffère-t-elle du califat d’Irak ?
Significativement, les musulmans de Mossoul ont accueilli les miliciens du califat à bras ouverts et les ont aidés à chasser les chrétiens.
Quant aux musulmans modérés de France, leur tentative de manifester en 2012 pour condamner Mehra, le tueur de militaires et de juifs, fut un échec.
Sans doute y a-t-il des musulmans sympathiques comme il y a des chrétiens odieux, mais le coran et les hadits autorisent la lecture qu’en fait le califat, c’est même la lecture la plus naturelle, l’Evangile, non.
La question réelle n’est pas celle de la barbarie – en quoi une décapitation serait-elle plus barbare que l’utilisation du napalm, une prétendue frappe chirurgicale qui tue des dizaines de civils ou un avortement de confort ? – mais de l’incompatibilité entre islam et monde chrétien.
 

L’économie utilisée contre l’archaïsme du travail le dimanche

 
Cependant le point de vue de la modernité représentée par Hollande, Fabius et Obama, est inverse : pour lui il s’agit de réduire toutes les manifestations d’archaïsme en soumettant les « grandes religions » aux lois de la république maçonne, afin qu’elles servent de supplétives à la « politique de civilisation ». C’était déjà le projet explicite de Sarkozy lorsqu’il a lancé sa laïcité positive.
Dans cette perspective, le califat est un épouvantail idéal, et les chrétiens un troupeau qu’on bat ou abat.
En Irak on les tue ou on les chasse.
En France on les bouscule.
Le projet de loi autorisant le travail le dimanche en est une énième illustration. François Hollande est parti en djihad contre le dimanche dont le repos s’oppose selon lui à la relance. Sous couleur de soutenir l’activité et de défendre la liberté, on fait plaisir aux communautés qui ne chôment pas le dimanche, et l’on détruit, avec la cohésion sociale, ce que la société française doit encore à ses origines chrétiennes. Il est à noter que sous un président socialiste des économistes hyper libéraux la justifient au nom de leur dogme, alors que son incidence sur l’emploi sera négligeable.
Pour faire avancer la mentalité moderne, l’humanisme, l’Etat de droit, le vingt et unième siècle, bref, la maçonnerie, nos princes invoquent en Irak la lutte contre la barbarie, en France la libération de l’économie. La morale et l’économie sont les chevaliers blancs préposés à nous défendre du démon de l’archaïsme sous deux masques étonnamment conjoints, les djihadistes et le dimanche, le jour du Seigneur.