Il y a 50 ans, un rapport scientifique publié par le très mondialiste Club de Rome, The Limits to Growth qu’on a rapidement appelé « le rapport Meadows », prévoyait que la croissance et la consommation effrénées, sans considération des coûts environnementaux, pourraient entraîner l’effondrement de la société. Pauline Mille l’évoquait dans nos pages.
Aujourd’hui, le même Club de Rome, toujours aussi mondialiste, toujours aussi menteur et manipulateur, nous soutient encore que le ciel va nous tomber sur la tête, mais nous propose en sus, tel un sauveur qui prétendrait calmer la peur qu’il a propagée, des portes de sortie. Et pas n’importe lesquelles, bien évidemment : ses solutions miracles riment avec décroissance et collectivisme.
Ne plus posséder, ne plus manger de viande, ne plus se déplacer : le contrôle pluripotent serait la solution à tout ce désastre potentiel. Notons que l’ONU, l’Agence européenne pour l’environnement et le Hot or Cool Institute ont apporté leur concours à ce groupe de travail – pour le meilleur, mais surtout pour le pire.
Garantir l’équité sociale et la résilience économique, au nom du changement climatique
Deux ingrédients sont toujours inhérents au discours mondialiste : le mensonge et la peur. Le maintien d’un message catastrophiste présenté comme une vérité incontestable, est une nécessité au changement, à leur changement, à leur nouveau modèle.
« L’économie conventionnelle ignore la nature », peut-on lire dans le communiqué du Club de Rome : « Notre façon de consommer les matériaux, au-delà de la capacité de régénération de la planète, est au cœur de ce problème. (…) La sécurité de notre bien-être collectif est en jeu si nous poursuivons ce système économique mondial intrinsèquement extractif. (…) Il s’agit de transformer notre approche de la consommation et de la production. »
Et de nous proposer, avec la générosité apparente de ceux qui vous embrassent comme Judas, des pistes de réflexion qui se transformeront, in fine, en recommandations bien concrètes destinées à inspirer les décideurs politiques, les entreprises et la société civile. Il faut provoquer, imposer un grand mouvement d’ensemble qui aille dans le même sens, celui d’un système économique mondial contraint.
Le groupe de travail s’appuie sur trois rapports : le premier, des Nations unies, est intitulé Perspectives mondiales des ressources 2024. Le second provient de The Hot or Cool Institute, un jeune think thank écologiste : Rapport sur les modes de vie à 1,5°. Le troisième, Des données aux décisions : l’empreinte matérielle dans l’élaboration des politiques européennes, est publié par l’Agence européenne pour l’environnement.
Le média en ligne The Sociable a épluché ces trois dossiers et sa conclusion est sans appel : « On constate que l’objectif est de microgérer presque tous les aspects de nos vies en limitant ce que nous sommes autorisés à consommer, sous prétexte de sauver la planète. »
Trois grands points y reviennent de manière systématique : la société doit évoluer vers une économie circulaire où l’on ne possède rien et où l’on loue tout ; la société doit abandonner la consommation de viande et adopter une alimentation végétale ; enfin, la société doit réduire la possession de voitures particulières et s’installer dans des villes à 15 minutes.
De la fin de la propriété des biens au profit de l’« usage des services »
« Vous ne posséderez rien. Et vous serez heureux » assène le rapport de l’ONU. Cette phrase qui semble tout droit sortie des Béatitudes, a été prononcée en réalité, à l’origine, par Ida Auken, cette parlementaire danoise communiste dont Anne Dolhein nous a déjà parlé sur RiTV. « Faux idéal monacal » qui veut que les biens ne soient plus que partagés, car sans cesse recyclés et infiniment re-prêtés – et contrôlés par l’oligarchie.
« Le modèle économique de l’économie circulaire, basé sur le produit en tant que service, transforme tous les produits en services. Ainsi, vous ne possédez jamais rien et devenez locataire à vie », explique The Sociable. C’est à la fois une pratique de sobriété et un intérêt personnel (du moins pour eux) puisque vous profiterez uniquement du bénéfice, sans vous soucier du reste, car vous n’êtes plus propriétaire.
Ainsi, les émissions liées aux biens seront réduites. Et bien sûr, cela vous comblera d’aise. Vous trouverez même normale l’idée de « rationnement de carbone ». Sachant très bien que cette dernière lubie ferait du mal aux pays tout juste sortis de la pauvreté grâce aux combustibles fossiles, The Hot or Cool Institute envisage évidemment « des politiques de soutien supplémentaires » : ce qui signifie une redistribution des richesses, une ré-égalisation de économies. En clair : le socialisme.
Plus de viande : un « régime alimentaire optimal pour l’environnement est presque entièrement végétal »
En revanche, les rations de viande, exit ! « Le carbone étant le principal obstacle, les trois rapports affirment que la consommation de viande est néfaste pour le climat, et que ce qui est néfaste pour le climat est également néfaste pour la santé. Par conséquent, pour avoir une “alimentation optimale sur le plan environnemental”, il faut être végétarien ou au moins pescétarien, et limiter drastiquement sa consommation de viande, voire la supprimer complètement », écrit The Sociable.
Vous pouvez opter pour la consommation de légumineuses ou privilégier l’apport des graisses, des huiles et des œufs : l’embarras du choix !
Selon The Hot or Cool Institute, cette alimentation durable « permet non seulement de réduire l’empreinte carbone personnelle, mais aussi d’être plus saine et associée à des taux de mortalité plus faibles, une espérance de vie plus longue et une diminution des risques de maladies cardiaques et de diabète ». Autrement dit, cesser d’être carnassier sauvera et votre carcasse et la planète.
Enfin, il faut réduire les déplacements. Le rapport des Nations unies envisage très clairement un avenir où il serait interdit de posséder un véhicule, de prendre l’avion et de quitter son ghetto à plus de 15 minutes de distance. Il faut une consommation à faible impact !
Le rapport du Hot or Cool Institute préconise également de réduire la possession de véhicules particuliers et les distances autorisées à parcourir. Ils appellent cela la suffisance : « L’application des principes de suffisance à la mobilité nécessite de considérer la mobilité comme un service à fournir dans le cadre du budget carbone limité par habitant afin d’éviter le dépassement de l’objectif de 1,5 °C. » Ainsi la mobilité, aussi, devient un service. Dès lors, vous n’êtes plus vraiment libre.
Le Club de Rome redit The Great Reset
Comme le faisait remarquer The Sociable, la similarité est frappante avec le programme de Great Reset (« grande réinitialisation ») du Forum économique mondial (FEM), qui vise à repenser tous les contrats sociétaux et l’économie mondiale, en reprenant les mêmes mots-clés : résilience, durabilité, ESG (les critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) et justice sociale.
En intégrant « l’utilisation des ressources naturelles au modèle économique qui nous guide », comme l’écrit le communiqué du Club de Rome, ils imposent surtout un contrôle multifonctions – et le degré de température obtenu n’est pas la première de leurs priorités, il est seulement leur vitrine d’exigence auto-proclamée.
Lors du Sommet de la finance durable à Montréal, à la mi-mai, l’économiste et chercheuse néerlandaise Gaya Herrington, elle-même membre du Club de Rome, a redit l’actualité et l’urgence du Rapport Meadows, tout en assénant que « la fin de la croissance sera intentionnelle ou catastrophique » ; autrement dit, nous n’avons pas d’autre choix que de marcher dans les pas qui nous sont indiqués. Etes-vous prêts ?