En Chine, la burqa déclarée « vêtement de l’extrémisme »

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Shewket Imin, haut responsable au sein du Comité du Parti communiste chinois pour la région autonome ouïgoure du Xinjiang, a défendu jeudi l’interdiction de la burqa dans cette région, indiquant que ce voile n’était ni folklorique, ni musulman, mais un « vêtement de l’extrémisme ».
 
Cette déclaration a été faite lors d’une conférence de presse pour présenter un livre blanc sur le développement du Xinjiang, intitulé « Témoignage historique de l’égalité, de l’unité et du développement ethniques au Xinjiang ». Publié à la veille du 60e anniversaire, le 1er octobre prochain, de la fondation de la région autonome ouïgoure du Xinjiang, ce livre entend vanter les vertus de l’autonomie régionale des régions à forte concentration ethnique. Pékin semble en accord avec cette appréciation des autorités locales, puisque Yu Zhengsheng, président du Comité national de la Conférence consultative politique du Peuple chinois, se rendra aux festivités marquant cette occasion à la tête d’une délégation du gouvernement central.
 

Une région de Chine contre la burqa

 
A propos de l’islam, ce livre blanc souligne que le Xinjiang compte aujourd’hui 24.400 mosquées et 28.600 membres du personnel clérical. Shewket Imin a en outre précisé que le gouvernement avait adopté une série de mesures pour sauvegarder la liberté de croyance religieuse au Xinjiang, et, en ce qui concerne l’islam, en envoyant plusieurs milliers de pèlerins musulmans vers l’Arabie saoudite, ou en accordant des subventions au personnel clérical.
 
Cependant, l’organe législatif du Xinjiang vient d’approuver un règlement interdisant la burqa. Le représentant du Comité du Parti communiste chinois justifie ce fait en affirmant que l’utilisation de la burqa, qui dissimule l’identité de la personne qui la revêt, est source de problèmes. Il a notamment évoqué le cas d’enlèvements d’enfants par des hommes dissimulés sous une burqa.
 

« Vêtement de l’extrémisme »

 
« En couvrant les yeux des personnes, la burqa représente une régression, a encore affirmé Shewket Imin. Nous, les Ouïgours, n’aimons pas voir les femmes porter ce type de vêtements. » Et cela pour diverses raisons, dont le fait que les femmes doivent travailler et rester en contact avec la société.
 
« Notre position sur la liberté de croyance religieuse est claire, a-t-il poursuivi. Nous défendons les activités légales tout en luttant fermement contre l’extrémisme et les activités illégales. »
 
L’affirmation est claire. Elle a été faite en Chine, par un responsable du Parti communiste chinois. Heureusement pour son auteur…
 

Hubert Cordat