Toujours qualifiée par beaucoup de « pays émergent », la Chine semble aujourd’hui un pendule agité de mouvements de plus en plus frénétiques. Alors que l’on parle régulièrement de la hausse importante de son économie une partie non négligeable de sa population vit dans une pauvreté dramatique. De même, sa réputation de produits de contrefaçon et de mauvaise qualité se concilie mal avec l’investissement de ses nouveaux riches dans les sociétés et produits de luxe, un peu partout dans le monde, et notamment en Europe.
De fait, les relations entre la Chine et ses éventuels partenaires européens – et notamment la France – sont pour le moins paradoxales. Ainsi, une majorité de Français considèrent que les produits chinois sont de mauvaise qualité. Mais, dans le même temps, le déficit commercial de la France à l’égard de la Chine a dépassé, l’année dernière, les 25 milliards de d’euros. De fait, la Chine n’est aujourd’hui que le septième client de la France, alors qu’elle est son second fournisseur – derrière l’Allemagne.
Plusieurs interrogations
Ce déséquilibre amène à se poser deux questions : pourquoi – ou plus précisément, pour quelles raisons politico-économiques – achetons-nous autant chinois ? Et pouvons-nous nous passer de la Chine – à une époque où la plupart des observateurs considèrent que la Chine pourrait très bien se passer de nous ?
Les rapports économiques pourraient donc évoluer très vite. Mais pas nécessairement dans le sens supposé. Car le géant chinois cache de plus en plus mal certaines faiblesses. Ainsi, au mois d’août, l’économie chinoise a donné un signe très net de ralentissement, avec un fléchissement marqué de sa production industrielle.
Voilà qui ne devrait pas améliorer la situation (et donc les rémunérations) des 48 % de la population chinoise, qui vivent encore dans cette image d’Epinal faite de rizières et de champs, et dont les revenus représentent à peu près un tiers de leurs frères citadins.
En définitive, la Chine est-elle réellement un nouvel empire ? Ou un tigre de papier ?