POLICIER
Le crime de l’Orient-Express ♠


 
Le crime de l’Orient-Express est un des plus célèbres romans policiers d’Agatha Christie. Ce film en est donc une énième adaptation. Nous reconnaîtrons volontiers un effort dans la reconstitution du train mythique de la première moitié du vingtième siècle et en particulier de ses wagons luxueux et uniques. Mais, avec la meilleure volonté du monde, c’est tout ce que nous trouvons à constater de positif dans ce film. Certes, les très grandes lignes du roman initial sont respectées. Qui a assassiné un trafiquant, à l’évidence plus que douteux, mafieux, dans le train au départ d’Istanbul et circulant dans les Balkans ? Les lecteurs d’Agatha Christie le savent déjà, ce qui diminue d’autant l’intérêt du film. En outre, osons tout de même l’avouer, la solution proposée par l’auteur est à la fois un peu tordue et facile, avec cette impression d’une montagne accouchant d’une souris. Le réalisateur Kenneth Branagh a rajouté à l’intrigue de base des considérations relevant du politiquement correct le plus caricatural, en introduisant par exemple un couple racialement mixte qui doit se cacher afin de ne pas être la victime d’un supposé racisme général ambiant…C’est pour le moins peu fin, caricatural, et une trahison d’Agatha Christie (1890-1976), elle-même personnage de roman, grande voyageuse, archéologue, mais certainement pas grande progressiste engagée…
 

Le crime de l’Orient-Express est décidément complètement raté

 
La réalisation s’avère particulièrement faible. Les comédiens, qui forment pourtant un panel de très grands acteurs renommés, sont manifestement livrés à eux-mêmes et ne savent pas s’ils doivent rester dans un registre sérieux ou au contraire partir dans l’humour noir parodique. Tout sonne donc faux dans cette adaptation. On pourrait croire à un atelier de théâtre de lycéens, acteurs amateurs peu doués s’amusant dans un musée ferroviaire… Les effets spéciaux, mal intégrés, n’impressionnent pas du tout. Dans la version originale en anglais, le faux accent français du détective belge Hercule Poirot, interprété par Kenneth Branagh lui-même, est un sommet, probablement involontaire, de ridicule. Le crime de l’Orient-Express est décidément complètement raté ! Que dire de plus ? Nous conseillerons aux cinéphiles l’adaptation du roman infiniment supérieure et, elle réussie, de Sidney Lumet, un très grand réalisateur, de 1974.
 

Hector JOVIEN

 
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