Fusillade de San Bernardino : Donald Trump veut fermer les frontières des États-Unis aux musulmans

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Après la récente fusillade de San Bernardino perpétrée par un jeune couple de musulmans radicalisés, Donald Trump a annoncé sa volonté de fermer totalement les frontières des Etats-Unis aux musulmans. C’était lors d’un rassemblement à Mount Pleasant, en Caroline du Sud. Cette interdiction de territoire américain concernerait aussi bien les nouveaux immigrants que les visiteurs de confession musulmane et s’appliquerait « tant que nos gouvernants n’auront pas fait la lumière sur ce qui est en train de se passer ».
 

La fusillade de San Bernardino comme déclencheur

 
Les partisans de Donald Trump ont applaudi à ce discours ferme. Le candidat à l’investiture républicaine met en garde contre « une situation qui va empirer ». Il a dit s’attendre à d’autres attentats spectaculaires dans la veine de celui du 11-septembre, si les Etats-Unis ne font rien pour démasquer les terroristes et dévoiler leurs véritables intentions.
 
Donald Trump n’hésite pas à franchir un pas supplémentaire de taille par rapport à ses rivaux républicains, qui avaient déjà préconisé des restrictions à l’endroit des réfugiés syriens – certains souhaitant que la préférence soit donnée aux chrétiens – et un processus de filtrage plus draconien. D’ailleurs, ses rivaux, que ce soit Jeb Bush, John Kasich ou le plus modéré Ted Cruz, sont quasi unanimes pour le qualifier de « détraqué », arguant qu’une telle position est « anti-républicaine, anticonstitutionnelle, et qu’elle ne ressemble en rien aux Etats-Unis », selon les propos de Jennifer Horn, présidente du Parti républicain du New Hampshire.
 

Fermer les frontières des Etats-Unis aux musulmans

 
Même si Donald Trump souligne, dans une interview donnée à Fox News, que l’interdiction de territoire ne s’appliquerait pas à ceux vivant dans le pays ou encore aux musulmans des troupes armées américaines stationnées à l’étranger, certains ont des doutes quant à l’applicabilité d’une telle politique, à l’instar de Leti Volpp, experte en matière de lois sur l’immigration à l’Université de Californie. Elle souligne qu’il n’existe aucun précédent permettant de déterminer une politique d’immigration sur un critère religieux, même si le Congrès a déjà voté, à la fin du 18e siècle, des lois contre l’immigration chinoise. Pour Leti Volpp, la proposition de Donald Trump visant à interdire l’accès aux Etats-Unis à pratiquement un quart de la population mondiale selon un critère exclusivement religieux n’obtiendra jamais l’approbation du Congrès.
 

Les musulmans contre Donald Trump

 
Le directeur exécutif du Conseil national sur les relations américano-islamiques, estime pour sa part que « Donald Trump ressemble davantage à un meneur d’une bande de lyncheurs qu’à un leader d’une grande nation comme la nôtre ». Et d’ajouter qu’il fait davantage le jeu de l’Etat islamique qui cherche à diviser les Américains.
 
Tout ce qui est excessif est insignifiant, et joue en l’occurrence en faveur d’une dialectique dont on sait l’utilité pour faire advenir les grands bouleversements.
 

Nicklas Pélès de Saint Phalle