Enseignement des religions au Royaume-Uni : vers “l’humanisme” ?

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L’enseignement de la religion dans le système éducatif secondaire britannique est en voie de profonde transformation, avec une double idée : « préparer les élèves à la vie dans le Royaume-Uni moderne », et reconnaître la multiplicité des religions. Les nouveaux programmes prévoient qu’ils choisissent d’approfondir deux religions sur six : bouddhisme, christianisme, hindouisme, islam, judaïsme, sikhisme – tout en apprenant que « les traditions religieuses de la Grande-Bretagne sont, en général, chrétiennes ». Mais ce relativisme ne suffit pas à certains : une enseignante de la matière, Maxine Beech, vient de publier une tribune où elle préconise l’enseignement prioritaire de l’« humanisme ».
 

L’humanisme, résultante de la multiplicité des religions

 
La jeune femme a elle-même utilisé un programme « humaniste » subventionné par le Farmington Institute qui promeut l’enseignement religieux à dominante chrétienne mais à visée œcuménique, au nom de la paix dans le monde. « Cela a transformé ma manière d’enseigner », assure-t-elle. Confrontée à 77% de ses quelque 300 élèves de 11 à 17 ans qui affirment « ne pas croire en dieu », elle pense avoir comblé leur ignorance quant à leur vraie identification : l’« humaniste », bien sûr.
 
Ce qui « fonctionne » si bien dans le cours, précise Maxine Beech, c’est que ces huit jeunes sur dix qui en cours de religion n’entendaient parler que de ce qui ne leur correspondait pas, ont découvert qu’ils ont des croyances et des pratiques qui les relient à un grand nombre de personnes à travers le monde.
 

Les maçons à la base de l’enseignement du Royaume-Uni

 
Il s’agit bel et bien d’un spiritualisme mondialisé, sans Dieu et sans transcendance, qu’une grande majorité d’adolescents britanniques dans une école secondaire lambda reconnaissent comme correspondant à leurs valeurs, valeurs largement partagées parce qu’elles ont été prêchées et inculquées. Par les médias et par l’éducation. Comment comprendre, sinon, ce quasi unanimisme ?
 
Maxine Beech déplore que les nouveaux programmes « envoient aux élèves le message du traitement égal de tous les systèmes de croyance, à l’exception des systèmes de croyance non religieuses (…) Eh bien, mes élèves athées et agnostiques ne sont pas dans une sorte de système “alternatif” : ils constituent la majorité et ils ont le droit d’étudier une manière de vivre qui reflète la leur », écrit-elle.
 
En bon français, cela s’appelle le laïcisme, ou la religion laïque qui est à la racine du système éducatif public français. Mais « l’humanisme » que Mme Beech appelle de ses vœux en dit un peu plus, en faisant le lien avec le spiritualisme relativiste propre à la maçonnerie, dont les progrès parmi les esprits sont montrés ici au grand jour.