Laurent Fabius prend la présidence du Conseil constitutionnel et dénonce le président syrien et la Russie…

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On le croyait parti ; il est toujours là. Laurent Fabius a quitté le quai d’Orsay, et se prépare à prendre la présidence du Conseil constitutionnel. Le temps pour lui de passer les auditions devant les commissions de l’Assemblée nationale et du Sénat. C’est donc toujours en tant que ministre que Laurent Fabius s’exprimait ce jeudi matin sur RTL. Un dernier exercice politique où il a dénoncé le président syrien Bachar el-Assad. Et le jeu de la Russie.
 
« Le président de la République envisage de nommer M. Laurent Fabius président du Conseil constitutionnel. » En annonçant publiquement hier son intention, François Hollande a mis fin à la vie politique de Laurent Fabius. Répondant à certaines questions ce matin sur RTL, le ministre en partance s’est félicité de son activité au cours de ces quarante années de vie politique. Avec, en points d’orgue, la COP21 et l’accord iranien sur le nucléaire.
 

Le bilan de Laurent Fabius

 
On pourrait remarquer que l’accord sur le nucléaire, quoi qu’il en soit par ailleurs, ne vaut pas par le seul poids de la France. Quant à la COP21, son accord ne vaut que par le respect que les pays y attacheront. Laurent Fabius le reconnaît d’ailleurs à demi-mots, lorsqu’il avoue qu’il va falloir mettre du contenu dans cet accord. Ce qui sera sans doute surtout le travail de la COP22…
 
Mais ça ne peut pas faire de mal de mettre à l’actif de son curriculum vitae que « la planète restera vivable dans les siècles qui viennent »… Mais, là encore, le poids de la France – et par conséquent de Laurent Fabius – reste à déterminer réellement.
 
Et puisqu’il faut bien répondre aux questions, Laurent Fabius est contraint de revenir sur ses échecs. On glisse rapidement sur le scandale du sang contaminé, bien que la justice, explique-t-il, n’ait rien retenu contre lui, au contraire.
 

L’attaque facile contre le président syrien, et contre la Russie

 
En revanche, l’on s’appesantit sur la Syrie. C’est facile, il y a des coupables : le président syrien et son appareil, des complices : les Russes ; et si l’on n’est parvenu à rien, c’est en définitive la faute aux Américains qui, en 2013, ont changé d’optique.
 
Apparemment, l’idée que la Maison-Blanche aurait quelque mal à tenir une ligne dure en Syrie alors qu’il fallait monnayer un accord en Iran ne le touche pas. Si d’aucuns sourient des propos de Fabius, lui s’en tient à son discours qui est d’affirmer l’indépendance de la France. Sans certitude de convaincre désormais ses auditeurs…
 
Donc, Fabius tonne contre Assad, qu’il rend responsable de 260.000 morts. Et accuse la Russie de ne pas s’attaquer à Daesh, l’Etat islamique, mais aux populations civiles pour mieux soutenir le président syrien.
 
On s’étonne qu’un ministre, même sortant, des Affaires étrangères tienne un discours aussi peu réaliste. Mais il est vrai que, si l’on commence à poser trop de questions, il va falloir évoquer les responsabilités occidentales dans la situation syrienne. Et là, effectivement, il convient de mieux tourner la page…
 
En assénant une dernière fois que « l’objectif, c’est d’avoir une Syrie qui soit libre alors qu’elle ne l’est pas et que chacun, quelque soit sa religion et son ethnie, puisse développer ses idées ».
 
Il paraît que c’est impossible avec Bachar el-Assad – dont « l’ONU dit que c’est un criminel contre l’humanité ». Même si le président syrien n’est évidemment pas un petit saint, on aime à voir comment Fabius affirme l’indépendance de la France…
 

La présidence du Conseil constitutionnel : un bâton de maréchal

 
Peu importe tout cela dorénavant. Récompensé de ses bons et loyaux services – donc, si l’on a bien compris, essentiellement les visions mondialistes à la COP21 et en Iran –, Laurent Fabius va hériter d’un des postes les plus prestigieux, et les plus essentiels, de la République : la présidence du Conseil constitutionnel. A Laurent Fabius, la République (française ?) reconnaissante…
 
Un dernier point. Pour cet homme à la longévité soulignée, la présidence du Conseil constitutionnel est encore un projet de survie. A l’heure où le pouvoir hollandien semble en mauvaise posture, un poste valable neuf ans, alors qu’on s’apprête à devenir septuagénaire, ce n’est pas à dédaigner…
 

François le Luc