DRAME SOCIAL/POLICIER Dheepan ♥♥


 
Dheepan a reçu la Palme d’Or à Cannes. Ce prix n’est en lui-même aujourd’hui nullement gage de qualité cinématographique. Il offre plutôt un label de conformité idéologique aux normes de la gauche française et internationale, qui ne sont évidemment pas celles du catholicisme. Il ne s’agit certes pas d’un scandale évident comme l’ode au saphisme de la Vie d’Adèle, mais néanmoins d’un objet tiré a priori du moule idéologique imposé : les mésaventures de la famille de Dheepan, réfugié tamoul en France. On imaginerait pourtant à tort les gentils tamouls victimes de l’affreux racisme supposé de la bourgeoisie française. Dans un souci de réalisme, et dans la lignée de sa précédente grande œuvre, Un Prophète, le réalisateur Audiard traduit justement l’ambiance des banlieues françaises, milieu guère réjouissant.
 

Dheepan

 
Ces réfugiés tamouls souffrent en France du règne violent des trafiquants de drogue dans la banlieue parisienne où ils ont été logés, Dheepan ayant obtenu un travail de gardien. Les Français d’ascendance gauloise y sont des plus rares. Plaindre le sort de ces derniers, qui demeurent – malgré tout – parfois encore sur ces territoires, aurait été qualifié de raciste, etc. Le malheur de Tamouls de bonne volonté, fort déçus de leur séjour en France, passe bien en revanche. Et ce d’autant mieux après le rappel du drame réel, vécu par ces Tamouls du nord du Sri Lanka : leur armée des Tigres a perdu en 2007-2009 la guerre totale menée contre les forces singhalaises de Colombo. Pourtant les critiques désinformateurs n’ont pas aimé : ce serait donc ça les merveilleuses banlieues françaises ? Le règne de délinquants, et des codes sociaux tel le voile des femmes, musulmanes ou non…
 
Dheepan vaut donc par toutes ces touches réalistes, justes, présentes tout au long du parcours de la fausse famille du héros. Car le dossier pour recevoir l’asile en France est complètement faux, certifié avec la complicité de l’interprète, lui aussi Tigre. Le film souffre toutefois d’un rythme un peu trop lent, seul défaut notable. L’ensemble reste de qualité, et positivement surprenant.
 

Hector Jovien