La forêt amazonienne attaquée à la tronçonneuse au nom de la COP 30

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Les alarmistes du climat et promoteurs du « net zéro » auraient-ils un problème avec les arbres ? Les Parisiens sont fondés à le penser, puisque sous la férule d’Anne Hidalgo, sous prétexte de « végétalisation », on ne compte plus les arbres abattus. Mais de manière encore plus spectaculaire, la forêt amazonienne est désormais menacée par les tronçonneuses « vertes », puisque l’abattage en série d’innombrables arbres est en cours afin de construire une quatre voies pour faciliter l’arrivée des participants à la prochaine COP 30 à Belém, au Brésil.

Les photos d’une forêt dévastée font désormais la une de journaux comme le New York Post, qui titrait le 13 mars : « Sauvez la planète ! Bulldozez la forêt ! » Il y a des écosystèmes que l’on peut sacrifier sur l’autel de la bien-pensance écologique – en tout cas lorsque les plus grosses huiles de la clique qui la diffusent doivent converger par milliers vers un point où leur idéologie sera proclamée pour la énième fois.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que leurs actions contredisent leurs discours, quoi qu’on en pense par ailleurs.

 

Une autoroute dans la forêt amazonienne pour rejoindre la COP 30

L’an dernier, pour rejoindre Bakou en Azerbaïdjan pour la COP 29, les seuls fonctionnaires de la Banque mondiale ont consommé 1.500 tonnes métriques de carbone pour se rendre en avion au sommet sur le climat et en revenir, aux dires du même New York Post. Soit autant que 200 foyers américains sur un an.

Rappelez-vous l’époque du covid, où l’on vantait les confinements et les conférences zoom comme bon moyen de mettre fin à de nombreuses émissions carbone. Le discours s’adapte aux actes.

Etait-il indispensable d’organiser la COP 30 en plein cœur de l’Amazonie ? Certes non. Le Brésil est suffisamment grand pour proposer d’autres lieux de rendez-vous parfaitement desservis par voie aérienne, routière, et même par les transports en commun. Dont on comprend cependant qu’ils sont méprisés par les grands de ce monde.

C’est le président brésilien socialiste Lula da Silva qui a insisté pour que la conférence « sur » l’Amazonie se tienne « dans » l’Amazonie.

Mais au-delà du symbole, note The New American, Il y a peut-être d’autres motivations moins avouables du point de vue des idéologues du net zéro.

 

Et les peuples autochtones de la forêt amazonienne ?

Le percement de cette autoroute en plein cœur de la forêt tropicale était déjà à l’ordre du jour en 2012 lorsque le gouvernement de l’Etat de Pará proposait ce gigantesque projet d’infrastructure routière en vue du développement économique. Pourquoi pas ? Mais enfin cela ne devrait pas passer la barre des sectateurs de la Terre-Mère. Et en tout état de cause, alors que l’on clame partout les droits des peuples autochtones, n’est-il pas absurde de s’en prendre ainsi à leur habitat et à leurs sources de revenus ? Interrogé par la presse, un habitant local se plaint de ce qu’il a perdu, du fait des abattages, sa source de revenus, la récolte de baies d’açaï.

A plus grande échelle, les discours sur le net zéro et la préservation de la nature qui justifie tant de règles tatillonnes affectant la vie quotidienne, le logement, les déplacements, le coût de l’énergie et autres exclusions de zone à trafic limité est contredit par la réalité du terrain dès lors que de très gros intérêts sont en jeu.

 

La tronçonneuse, outil privilégié de l’« énergie verte »

The New American propose l’exemple du Central Maine Power corridor, récemment ouvert grâce à la déforestation massive dans la plus grande forêt américaine à l’est du Mississippi pour permettre le transport d’énergie « verte » depuis le Québec jusqu’au Massachusetts.

En Allemagne, la célèbre forêt des contes de Grimm, la forêt domaniale du Reinhardswald, est actuellement attaquée, des chênes de 600 ans et des hêtres vieux de quatre siècles y sont passés à la tronçonneuse… pour faire place à des champs d’éoliennes.

La climatocratie, c’est le règne de l’hypocrisie.

 

Jeanne Smits