Fusillade de Grasse : l’arbre médiatique cache la forêt des lycées

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Le lycée Alexis de Tocqueville de Grasse (Alpes-maritimes), théâtre d’une fusillade le jeudi 16 mars 2017.

 
L’affaire de Grasse est l’objet d’une mayonnaise médiatique, témoin le choix du mot « fusillade » pour désigner quelques coups de feu tirés par un seul tireur. Cet arbre cache une forêt inquiétante, celle de la multiplication des violences dans les lycées de France.
 
Une semaine avant les événements survenus à Grasse, Reinformation.tv sonnait l’alarme sur la série de bagarres et agressions dont les lycées de banlieue, des grandes villes et de Paris même, sont le théâtre, et qui a causé mort d’homme. Un phénomène dont le changement de la population et celui des mentalités est la cause principale. L’extraordinaire battage médiatique autour de la « fusillade » de Grasse cache opportunément cette tendance inquiétante.
 

La fusillade de Grasse cache les poignardés des autres lycées

 
La meute médiatique s’est jetée sur l’événement de Grasse comme sur un vulgaire Fillon. Certes, l’affaire n’est pas mineure, un lycéen de 17 ans armé d’un fusil de chasse et d’armes de poing a tiré sur des condisciples et le proviseur, mais, enfin, le nombre des blessés est faible et les blessures sont heureusement peu graves, les armes employées ne sont pas de guerre, etc. Or, le ministre s’est déplacé, les présidents des conseils régional et général étaient graves, on a surjoué la tragédie nationale, et BFMTV a consacré à la chose des heures de bavardage sans autre contenu que « l’héroïsme » du proviseur, le « sang froid » des lycéens, etc. Toute une mise en scène de la chose qui contraste avec la discrétion qui accompagna la mort d’un jeune poignardé devant l’un des lycées professionnels de l’est parisien, rue Ligner, le trente janvier de cette année, ou celle du lycée Poinso-Chapuis à Marseille en décembre dernier.
 

La mise en scène médiatique vise un but politique

 
Pourquoi cette différence de traitement ? Les médias dominants, et singulièrement BFMTV du milliardaire Patrick Drahi, qui soutient l’immigrationniste Macron, ne le diront évidemment pas : mais il est clair que la forêt que cache et qu’a pour mission de cacher la surmédiatisation de Grasse est l’actuelle prolifération de rixes dans les lycées, conséquence de la conquête du territoire scolaire par des bandes allogènes.
 

L’arbre qui cache la forêt la révèle en même temps

 
C’est d’ailleurs pourquoi on insiste abondamment sur le fait que le père du tireur (entendu sur BFMTV : du «tueur ») est membre du conseil municipal de Grasse, que c’est un adolescent certes « fragile » et perclus de « problèmes psychologiques », mais normalement intégré. Soumis « comme énormément de jeunes qui ne passent pas à l’acte pour autant » au bombardement d’images violentes transmises par la télévision et internet, il semble avoir pris goût à cette imagerie macabre, à en juger par ses comptes internet et une photo de « clown pervers ».
 
Mais cette opération de diversion est maladroite : tout en répétant que « l’acte fou d’un jeune homme fasciné par les armes à feu » n’a, au contraire des simples « bagarres entre lycéens », pas tué, il faut noter que le responsable de la fusillade, comme les poignardeurs des autres lycées, participe d’un même laisser aller, d’un même malaise moral français, produit conjoint de la décadence et de l’invasion, d’un grand remplacement à la fois démographique et spirituel. L’arbre qui cache la forêt la révèle en même temps.
 

Pauline Mille