Giscard favorable au « Grexit »

Giscard favorable Grexit
 
Pour l’ancien président de la République Valéry Giscard d’Estaing, une sortie de la Grèce de la zone euro, autrement appelée « Grexit », serait la meilleure solution pour mettre un terme à la crise actuelle. VGE rappelle qu’il n’était d’ailleurs pas favorable, en 2001, à l’entrée de la Grèce dans la zone euro, qui fut, selon lui, « une erreur évidente ».
 

Giscard pose à son tour la question d’un « Grexit »

 
Répondant aux Echos, VGE observe que le programme économique de l’actuel gouvernement grec ne peut être mis en œuvre « avec une monnaie aussi forte que l’euro ». Et il poursuit en enfonçant le clou : « La Grèce ne peut régler ses problèmes aujourd’hui que si elle retrouve une monnaie dévaluable. Il faut donc envisager ce scénario très calmement, à froid, dans l’intérêt de la Grèce elle-même. Il est absurde de dire qu’il s’agirait d’un échec de l’Europe. (…) La Grèce a toute sa place dans l’Union européenne. (…) cette sortie lui permettrait de préparer un éventuel retour, plus tard. (…) C’est ce que j’appellerais une friendly exit, une sortie dans un esprit amical. » Faute de quoi, on risquerait de déboucher, analyse l’ancien président, sur « une crise encore plus sévère ».
 
Il estime, à rebours d’un certain nombre d’autres politiques, que cette sortie n’aurait pas de répercussion dans le reste de l’Europe, où « il n’y a, à l’heure actuelle, aucune agitation particulière ». Et ce, parce que « la situation de la Grèce est singulière et extrême ».
 
La chose est effectivement claire. Mais le propos de l’ancien président a néanmoins le tort, pour certains analystes, de ne considérer la situation que du point de vue économique, en méconnaissant – volontairement peut-être ? – la structure politique de l’Union européenne. Et, de fait, il va de soi que la pression anti-européenne de plus en plus forte dans certains pays mettrait ces gouvernements dans une situation pour le moins délicate si, demain, Athènes retrouvait sa monnaie nationale. La question des « bénéfices de l’euro » se poserait avec plus de force encore dans tous les pays, dont la France, qui souffrent d’un euro trop fort.
 

Athènes cherche des coopérations favorables

 
En attendant, le premier ministre grec tente de raccrocher son wagon au train européen, malgré l’opposition très nette de Berlin. Cependant, comme Alexis Tsipras n’est manifestement pas homme à mettre tous ses œufs dans le même panier, il appelait jeudi, lors d’une cérémonie autour de la marine chinoise au port du Pirée, à un renforcement de la « coopération stratégique » avec Pékin.