Gouvernance globale : un nouveau sommet du G7. Pour quoi faire ?

Gouvernance globale Sommet G7
 
Angela Merkel recevait, ces dimanche et lundi en Bavière, ses comparses du G7, pour, initialement, discuter du climat. Ce nouveau sommet de la gouvernance globale devait, en réalité, voir défiler toutes les difficultés de l’heure présente : Ukraine, Grèce, etc. On se demande cependant pour quoi faire véritablement le G7 tient une nouvelle réunion quand tant d’autres ont été consacrées à ces sujets sans aboutir à de réels résultats.
 
Au départ, cette réunion du G7 devait principalement porter sur la question du climat, à six mois de la conférence COP21 qui se tiendra à Paris. François Hollande, qui subit à ce sujet la pression des écologistes et d’une partie de la gauche, a bien essayé de convaincre ses partenaires de la nécessité de parvenir à un accord sur la question à l’occasion du G7.
 

Un nouveau et énième sommet du G7

 
Le président français aura rencontré, dimanche, la plupart de ses partenaires sur cette question sans parvenir, malgré ce qu’il affirme (mais il n’est pas leur porte-parole) à beaucoup les intéresser à la question. Et de fait, hormis pour François Hollande dont la politique est en panne, et qui espère bien profiter de cette question pour se relancer, le climat n’apparaît pas être une priorité pour ses partenaires, qu’inquiètent davantage un certain nombre de dossiers de l’actualité politique.
 
François Hollande a donc dû faire contre mauvaise fortune bon cœur et admettre que le G7 se concentre sur d’autres priorités. Le Premier ministre britannique, David Cameron, a proposé que l’on évoque la corruption, à travers le scandale de la Fifa. Mais, en définitive, ce sont surtout la Grèce et l’Ukraine qui occupe les esprits du G7.
 
Etait-ce manière de se venger ? Selon l’entourage de François Hollande, la question grecque n’aura cependant pas été « centrale » : « On a parlé de la dette grecque, mais plutôt en incidente des questions sur le commerce international, comme si le G7 voulait montrer qu’il ne cède pas à la panique face à la menace d’un défaut de paiement de la Grèce. »
 

Pour quoi faire ?

 
Est-ce sous cette influence que Michel Sapin, notre ministre des Finances, affirmait lundi matin sur les ondes qu’il voulait croire encore à la possibilité d’un accord, mais que ce ne serait pas un drame si la Grèce quittait, finalement, la zone euro ?
 
Sans doute pas un drame économique : le seul avantage de la crise actuelle, c’est que plus rien ne peut être perçu comme un drame par nos dirigeants. Mais un drame politique, très certainement, pour Bruxelles, qui ne pourrait manquer d’y voir un échec.
 
En réalité, c’est surtout l’Ukraine – l’Ukraine qui, par le retrait de la Russie, a réduit le G8 à n’être plus qu’un G7 – qui a été au centre des discussions. L’Ukraine, et la fermeté affichée face à la Russie, assure-t-on. Le président américain Barack Obama a ainsi clairement appelé à faire face à « l’agression russe en Ukraine ».
 
Mais cet appel, répété pour la énième fois, marque surtout, plus que la fermeté occidentale, la détermination russe. En face, c’est au terme d’une réunion entre Angela Merkel et Barack Obama qu’a été prise la décision de maintenir les sanctions contre Moscou tant que le Kremlin ne bougerait pas. Tant pis pour les autres.
 

La gouvernance globale partagée entre Obama et Merkel. Le climat, c’est bon pour François Hollande…

 
François Hollande a aussitôt rétorqué : «  C’est trop rapide, cela ne fonctionne pas ainsi. » Non qu’il s’inquiète beaucoup de la Russie, l’affaire des frégates est là pour le prouver. Mais il ne supporte pas d’être, une nouvelle fois, la cinquième roue du carrosse, et que les décisions se prennent en dehors de lui.
 
Ainsi, avant même qu’il soit achevé, on peut tirer deux enseignements de ce nouveau G7. Le premier est qu’il ne sert à rien – ou presque, si ce n’est à préparer les peuples à la « gouvernance globale » et à mettre en place progressivement ses institutions. Des divers sujets évoqués, tous ont été l’objet de sommets, de conférences, de réunions divers et variés, comprenant plus ou moins les mêmes intervenants, sans que cela amène quelque résultat que ce soit – hormis grever davantage notre économie. Gageons qu’il en sera de même aujourd’hui.
 
Le second concerne la France. François Hollande est, bien sûr, convié à la photo de famille. Mais dès qu’il s’agit de discuter sérieusement, cela se fait entre Angela Merkel et Barack Obama. Le président français, lui, est tout juste bon à parler de la pluie et du beau temps… Pardon ! du climat.
 
François le Luc