Royaume-Uni : un réseau pédophile impliquant des hommes politiques britanniques protégé pendant des décennies

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Nouveau scandale au Royaume-Uni : nombre de hauts fonctionnaires britanniques ont une longue histoire de protection de pédophiles, parmi lesquels des personnalités très influentes du pays. Il vient d’être mis en lumière par le Daily Beast qui dénonce une pratique qui a perduré pendant des décennies. L’histoire remonte aux années 1980, et implique selon le journal des hommes politiques, des juges, des officiers du renseignement, du personnel des palais royaux, des responsables d’écoles prestigieuses, de grosses entreprises et même certains membres de l’Eglise anglicane. Sans compter que plus de 100 documents gouvernementaux sur des réseaux pédophiles ont mystérieusement disparu…
 
Ce scandale s’ajoute à celui des gangs musulmans qui pratiquaient leur trafic sexuel d’enfants depuis quinze ans, protégés par le silence des autorités britanniques, lui aussi mis au jour récemment.
 

Des documents sur un réseau pédophile impliquant des officiels britanniques confisqué par la police

 
Le Daily Beast explique : le rédacteur en chef d’un journal détenait la preuve qu’un haut responsable chargé de faire appliquer la loi savait qu’il existait un réseau de pédophiles VIP à Westminster, au cœur du gouvernement britannique. Ce qui s’est passé pendant l’été 1984 explique pourquoi certaines allégations choquantes de viols et de meurtres contre certains hommes très puissants du pays n’ont pas été rendues publiques alors – et comment ce silence a été maintenu pendant des décennies.
 
Moins de 24 heures après avoir commencé son enquête sur le dossier remis par un homme politique du parti du Labour, le rédacteur en chef a reçu la visite d’un parlementaire menaçant et furieux qui réclamait les documents. « Il bavait, criait et me crachait au visage », explique Don Hale : « Il se tenait devant moi comme un lion et était prêt à me jeter contre le mur ».
 
Don Hale tint bon, refusant de remettre les documents qui révélaient notamment que Leon Brittan, le secrétaire d’Etat de Margaret Thatcher et futur commissaire européen, connaissait l’existence d’un réseau pédophile impliquant certains politiciens de haut rang. Résistance inutile : le lendemain, la police anti-terroriste et chargée du renseignement venait saisir le matériel, menaçant Don Hale d’arrestation en cas de publication des documents…
 

Parmi les politiques britanniques, le député Cyril Smith faisait partie du réseau pédophile protégé par Leon Brittan

Le parlementaire qui était venu hurler dans le bureau de Don Hale était Cyril Smith, du Liberal Party.
 
140 plaintes ont été déposées contre lui pour pédophilie, mais il a réussi à échapper à la justice jusqu’à sa mort naturelle, à 82 ans. Même chose pour son vieux copain, Jimmy Savile. En 2011 – il avait 84 ans – on apprenait que l’ancien de la BBC était pédophile, mais également gérontophile et même – nécrophile… Rien n’était sorti: la personne qui aurait pu transmettre le dossier n’était autre que Leon Brittan, ministre de l’Intérieur, lui-même accusé de viol sur une femme et sur plusieurs garçons. Celui-ci est également mort libre, l’an dernier, à l’âge de 75 ans.
 

L’héroïsme de certains hommes politiques malgré l’omerta imposée sur l’existence d’un réseau pédophile VIP

 
Certains ont malgré tout fait preuve d’héroïsme : c’est le député Barbara Anne Castle qui avait rassemblé tous les documents transmis à Don Hale, alors rédacteur en chef du journal local Bury Messenger. Le député Geoffrey Dickens a rassemblé il y 30 ans un dossier « explosif » contenant les noms de plusieurs pédophiles très bien placés dans la haute société britannique. Aucune poursuite n’avait été engagée, et son fils Barry a révélé à la BBC que le dossier avait disparu, avec quelque 114 autres documents détenus par le gouvernement.
 
Le dossier avait été remis à… Leon Brittan, en 1983.
 
Dan Hale se souvient que le ministre de l’Intérieur voulait alors que tout passe par lui, et pour cause.
 
Barbara Anne Castle avait été la seule à se méfier de Leon Brittan puisque son nom apparaissait dans les documents. Elle avait contacté plusieurs médias effrayés par l’enquête, avant de s’en remettre à Dan Hale.
 

L’enquête sur le réseau pédophile VIP reprend alors que la plupart des protagonistes sont morts

 
Le groupe secret de pédophiles faisait régulièrement campagne pour abolir la limite d’âge du consentement sexuel, mais également pour la légalisation de l’inceste… Il était si bien protégé qu’il a également pu échanger des mails en toute sécurité.
 
Bloquée par l’intervention policière dans le bureau de Don Hale, l’enquête reprend aujourd’hui, alors que la majorité des personnes citées dans les documents (volatilisés) sont mortes.
 
L’enquête révèle que la police avait eu interdiction d’enquêter ou d’arrêter Cyril Smith, alors même que de nombreuses images indécentes avaient été retrouvées dans son véhicule. Un autre homme politique, Tim Fortescue, avait d’ailleurs avoué en 1995, lors d’un entretien accordé à la BBC, qu’un accord avait été passé pour couvrir leurs collègues, avec la promesse que les faveurs seraient rendues en temps venu.
 

Les services de renseignements britanniques également complices du réseau pédophile

 
Le Daily Beast révèle que les services de renseignements britanniques étaient également complices.
 
Aucune surprise non plus, puisque celui qui en fut longtemps le directeur, Peter Hayman, était lui-même accusé de pédophilie, avant d’être arrêté avec du matériel « sexuellement explicite » en 1978 – sans jamais être poursuivi. Il est mort, comme les autres.
 
L’information est arrivée en haut lieu, puisque c’est le Premier ministre Margaret Thatcher elle-même qui avait ordonné que « sa dépravation soit dissimulée au public »…
 
Un ancien ministre de Thatcher, Norman Tebbit, a reconnu l’année dernière qu’il y que le gouvernement avait adopté la tactique des singes chinois : « ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire ».
 

L’actuelle secrétaire d’Etat Theresa May annonce la création d’une cellule d’enquête indépendante

 
Une bonne nouvelle cependant, l’actuelle secrétaire d’Etat Theresa May a annoncé la création d’une cellule d’enquête indépendante du gouvernement pour aller enquêter jusqu’au tréfonds de ces affaires de pédophilie. Elle a en outre promis que si des pédophiles étaient retrouvés, ils seraient conduits devant la justice.