« Profondément stupide », la proposition de changer la discipline de la communion : le P. Hunwicke, ancien anglican témoigne

Hunwicke ancien anglican changer discipline communion
 
« Et voilà que refait surface la suggestion profondément stupide que la discipline actuelle de l’Eglise refusant la communion aux “divorcés remariés” puisse être remplacée (évidemment sur le seul plan individuel), par (cela va sans dire) une période très dure de discipline pénitentielle, suivie de la réadmission » : l’ironie du P. John Hunwicke, ancien anglican, n’est pas seulement d’apparence. Il explique sur son blog que l’Eglise anglicane a parcouru ce chemin. « Ennuyeux ». Et extrêmement mal avisé. Son témoignage est capital par les temps qui courent, où de nombreux pères synodaux remettent l’idée sur la table des discussions.
 
Le P. Hunwicke est un ancien professeur de latin, de grec et de littérature à Lancing College ; il était également chef des études de théologie dans ce prestigieux pensionnat anglican, et chapelain assistant. Il a exercé en paroisse et chargé de recherche à Oxford. Une « tête »… Converti, il est aujourd’hui incardiné dans l’Ordinariat personnel de Notre-Dame de Walsingham. Son blog, dit-il, exprime ses opinions personnelles, mais il s’efforce de s’exprimer de manière conforme au magistère, et prie à cette fin.
 

Le P. Hunwicke a vu l’Eglise anglicans changer la discipline de la communion

 
Dans sa note du 6 octobre, il s’exprime précisément en faveur du magistère pérenne par une mise en garde vécue.
 
« Nous avons essayé de mettre en place tout cela dans l’Eglise d’Angleterre. Je me souviens qu’à l’époque j’ai été ordonné à la prêtrise dans les années 1960, ceux qui étaient impliqués dans un “second mariage” où l’un des partenaires avait déjà validement épousé quelqu’un d’autre, étaient censés faire l’objet d’une exclusion disciplinaire de la sainte communion pendant six mois.
 
« C’est resté lettre morte. Ni les évêques ni le clergé de paroisse n’étaient prêts à prendre le risque de la fureur… pardon, la Blessure… de ceux qui étaient invités à se soumettre à une telle discipline.
 
« Croyez-moi : nous avons essayé de mettre en œuvre ces idées dans l’Eglise d’Angleterre et elles se sont révélées n’être qu’une petite étape préliminaire vers l’acceptation automatique de toutes les unions de facto. »
 

L’ancien anglican témoigne que tout cela a abouti à accepter toutes les unions “de facto”

 
Comme le note le bloggeur Bruno M. sur Infocatolica, « les Propositions Nouvelles et Innovantes® » brandies pour « toucher les personne » ne sont ni « nouvelles » ni « innovantes » : il ne s’agit que d’un « ennuyeux recyclage des mesures prises par les anglicans il y a des dizaines d’années ». « Outres cassées pour un vin transforme en vinaigre »…
 
Le P. Hunwicke écrit :
 
« Nous avons désormais une Eglise d’Angleterre où un évêque “catholique”, l’un des chefs de file de la ruée Forward in Faith (“Avançons dans la foi”) qui est restée dans cette Eglise, qui, lui-même divorcé, a “épousé” une femme divorcée d’un prêtre. Et il reste à son poste, assurant son ministère auprès de ceux qui sont censés avoir obtenu un bon “deal” qui leur permet de rester dans l’Eglise d’Angleterre et d’y “fleurir” dans la pleine intégrité “catholique”. »
 
L’Eglise d’Angleterre, faut-il le rappeler, prétend être restée dans la fidélité à la foi catholique…
 

« Profondément stupides » ? Ou malfaisants…

 
Le P. Hunwicke poursuit :
 
« Avec une bonne dose d’aide de la part du vieil Adversaire, cette bonne vieille Eglise d’Angleterre a atteint, il y a des décennies, l’endroit exact où vous prétendez conduire l’Eglise catholique. Je suis d’accord pour dire que c’est drôlement sensé de votre part de suivre l’exemple et l’enseignement de l’Eglise d’Angleterre si c’est bien là que – avec la même aide auguste – vous êtes déterminé à aller.
 
« Mais vous me semblez être : 1. d’une naïveté consternante en ne vous rendant pas compte de la destination vers laquelle, de fait, vous vous dirigez ; 2. d’une arrogance antipathique dans la mesure où vous imaginez que vous êtes les premiers à jamais avoir eu ces Brillantes Nouvelles Idées ; 3. totalement bornés en ce que vous n’avez pas remarqué qui les a façonnées, et où. »
 
Le P. Hunwicke, qui est donc prêtre de l’Eglise catholique, se révèle quant à lui d’une remarquable charité dans ce dernier paragraphe. Car la naïveté, l’arrogance et le manque de discernement qu’il leur attribue impliqueraient une course inconsciente vers le précipice. Plût à Dieu qu’il en fût ici, mais ils ne sont tout de même pas nés de la dernière pluie.
 

Anne Dolhein