J.O. de Rio : Semenya, athlète « intersexué », court avec les femmes

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Un athlète « intersexué », le Sud-africain Caster Semenya, a été autorisé à courir avec les femmes aux J.O. de Rio. Sans utérus ni ovaires, il a des testicules internes mais le comité olympique n’a pas voulu aller contre sa perception de « genre ». C’est le triomphe de la volonté politiquement correcte.
 
Caster Semenya est devenu « championne » du monde du huit cent mètres à Berlin en 2009 le jour de ses dix-huit ans en une minute cinquante cinq secondes et quarante cinq centièmes. Une bonne performance pour les femmes, un temps d’amateur chez les hommes, dont le record du monde est à ce jour de 1 minute 40 secondes 91 centièmes. Or, si on regarde la vidéo de l’événement, tout, sa silhouette, son visage, sa musculature, désignait Caster Semenya comme un mâle. Son taux de testostérone, l’hormone mâle, mesuré, était d’ailleurs trois fois supérieur à la moyenne chez les femmes. Et quand il a suivi une cure d’hormones femelles pour continuer à concourir chez les femmes, ses performances ont baissé.
 

Semenya sauveur des J.O. de Rio ?

 
Pourquoi donc le comité olympique l’a-t-il autorisé à concourir avec les femmes aux J.O. de Rio ? Par simple conformisme politiquement correct, et peut-être aussi pour se rabibocher avec les médias. Avec les ratés du village olympique, la lagune pleine d’eaux usées, les diverses affaires de dopage, dont celle des Russes, les J.O de Rio étaient mal partis, du point de vue de la communication. Une diversion positive côté droit de l’homme, avec application de la théorie du gender et compassion pour les états d’âme d’un athlète « intersexué » leur sauve la mise. La presse salue la chose. La grande agence Associated Press (AP) écrit, sous la plume de Gerald Imray : « Personne ne peut dicter à Semenya de quel genre elle est ».
 
Belle déclaration de principe, mais sans application en matière de sport. Même si l’on accordait à la théorie du genre une valeur scientifique qu’elle n’a pas, l’athlétisme ne compare pas de prétendues constructions sociales, mais définit deux grandes catégories dans ses compétitions, à savoir celle des hommes et celles des femmes : il n’y est pas question du sentiment qu’un individu a son identité, mais de chromosomes, pas question de genre, mais de sexe.
 

Athlète intersexué ou dopage chez les femmes ?

 
On n’a pas fait, ou pas publié, de test génétique sur Caster Semenya, mais son aspect, l’absence d’ovaires, la présence de testicules, même non descendues, indiquent que cet « intersexué », malgré le manque de pénis, est au fond un homme. D’ailleurs, ironie, tout en se déclarant femme, Caster Semenya aime les femmes, et a une compagne. Pour en revenir au sport, chacun sachant que les hommes ont des performances supérieures à celles des femmes pour des raisons purement physiques, l’inscription d’un corps masculin dans une compétition féminine est donc une escroquerie. On a d’ailleurs assez critiqué les nageuses est-allemandes qui se faisaient des épaules de déménageurs à coup de stéroïdes et d’anabolisants. Sa masculinité fournit à Semenya, lorsqu’elle court chez les femmes, un dopage naturel. Son drame d’intersexué est d’être en quelque sorte un homme atténué, qui n’aurait aucune chance dans une compétition masculine, et ne peut prétendre vaincre que chez les femmes. Un drame sportif limité, convenons-en, qui ne justifie pas le bouleversement du règlement et la véritable imposture à laquelle le comité d’organisation s’est livré pour les J.O. de Rio. Mais cela fait longtemps que plus personne ne parle d’éthique sportive sans rire.
 

Pauline Mille