La loi Macron à l’épreuve de l’Assemblée

La loi Macron à l’épreuve de l’Assemblée
 
Une commission spéciale de l’Assemblée nationale a entamé lundi l’examen du projet de loi sur la croissance et l’activité – désormais plus connu sous le nom de projet de loi Macron – au moyen duquel le gouvernement prétend démontrer sa volonté de réformer l’économie. Cependant, compte tenu des oppositions qu’il a générées au sein même de la majorité, son passage devant le Parlement pourrait bien être, pour l’équipe Valls, une nouvelle épreuve…
 
Pas moins de 1.758 amendements ont ainsi été déposés sur les 106 articles du texte, qui traite tout à la fois du transport en autocar et de l’ouverture des professions juridiques réglementées, du permis de conduire et de la justice prud’homale. Et bien sûr du travail dominical, dont l’idée demeure très critiquée à gauche, et notamment dans les syndicats.
 

L’épreuve de l’opposition de gauche

 
Mais si cette dernière mesure est la plus emblématique du projet de loi, ce n’est pas le seul point de friction au sein de la majorité de gauche. Ainsi, l’ouverture du capital des aéroports de Lyon et Nice pose également problème, notamment depuis l’arrivée des Chinois dans le capital de l’aéroport de Toulouse à la fin de l’année dernière…
 
Aussi le ministre a-t-il retroussé ses manches pour défendre son projet, affirmant que son ambition était de donner plus de vitalité à notre économie : « L’esprit de cette loi, c’est d’ouvrir, ce n’est pas de donner de l’argent, c’est de déverrouiller de manière très concrète dans tous les secteurs. »
 
La majorité n’est pas, pour le gouvernement, la seule difficulté – loin s’en faut. Les parlementaires s’inquiètent en effet, et ils ne sont pas les seuls, de ce que ce texte constitue un alignement sur les directives données à la France par la Commission européenne et quelques autres organisations internationales. Et ce d’autant plus que Bruxelles n’a pas ménagé, ces derniers mois, ses critiques à l’endroit de notre pays.
 

La loi Macron face à l’Assemblée… et à l’Union européenne

 
La Commission a d’ailleurs clairement manifesté que, des réformes envisagées (et appliquées…) dans ce projet de loi, dépendrait pour bonne partie le verdict qu’elle doit rendre début mars sur le non-respect par Paris des règles budgétaires communes. Et, évidemment, les sanctions afférentes…
 
Pour François Hollande et Manuel Valls, la situation est encore compliquée par la tenue, ce même mois de mars, des élections départementales et, au mois de juin, du congrès du Parti socialiste. La période pourrait, qui plus est, être emmaillée de manifestations et de grèves lancées par certaines professions qui craignent que la loi Macron constitue pour eux une régression sociale et économique.
 
De nouvelles difficultés, comme de nouvelles défaites, pourraient peser fort lourd sur la fin du quinquennat…