Le JT du 28 mars 2014
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Au sommaire :

  • Ianoukovitch fusillé du regard
  • Charles Blé Goudé prend la CPI de haut
  • Microsoft sur un nuage unique
  • Fin du secret d’Etat en Turquie

 
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Ianoukovitch fusillé du regard

Pour discréditer l’ancien président ukrainien, on expose à Kiev dans un café à la mode l’image de son corps gros, laid, et mou, sensé révéler sa personnalité. Une méthode vieille comme l’Empire romain poussée à l’extrême : Ianoukovitch fusillé du regard n’a plus besoin de l’être en vrai.

Cette bobo commerciale a l’intention lourde : en mettant le tyran à nu, ce sont ses propres intentions qu’elle dévoile. Etaler les secrets de l’adversaire pour l’abaisser, confondre le public et le privé, se fait depuis toujours. S’attaquer à son corps nu est déjà plus rare : la populace romaine l’avait fait pour Vitellius, goinfre indolent qui avait la corpulence de Ianoukovitch, sur l’escalier des Gémonies, mais il était déjà mort.

Un monde féminin sans agressivité

Quand les forces spéciales américaines ont tiré Saddam de sa cache, ils l’ont immédiatement exhibé en slip en lui faisant un prélèvement d’ADN buccal, pour bien l’humilier. On ne l’a pendu qu’après. Cette fois, ce ne sont plus les services qui opèrent, mais les branchouilles de la culture. Une fois Ianoukovitch fusillé du regard, sa mort médiatique suffira. Dans un monde où réel et irréel s’interpénètrent, son image aura disparu. La demoiselle explique pourquoi elle lui a fait un tout petit pénis, et ses camarades pouffent : une castration bien symbolique de l’ancien mâle dominant qui faisait si peur. Après les Femen et les Pussy Riot, voilà de nouvelles femmes lancées aux trousses de l’ours russe. Avec les armes du nouveau pouvoir, qui jamais ne doivent paraître agressives. En Ukraine, depuis les tresses de Timochenko, tout finit par des images.
 
 

Charles Blé Goudé prend la CPI de haut

L’Ivoirien Charles Blé Goudé, proche de Laurent Gbagbo, est accusé par la Cour internationale de la Haye de crimes contre l’humanité. Il a rappelé la présomption d’innocence à la CPI et proclamé son attachement à son patron. Un nouvel épisode de la lutte entre les gouvernements nationaux et les juges.

L’ancien responsable des jeunesses pro-Gbagbo a donc pris de haut la présidente avec la solennité d’un rhéteur à la tribune afin de mettre un peu de clarté dans une affaire qui n’a jamais été bien expliquée. On ne sait pas vraiment pourquoi la France a choisi dans l’imbroglio ivoirien le musulman ivoirien Alassane Ouattara contre les chrétiens du Sud.

Enième ingérence

Affaire interne au parti socialiste, dont Gbagbo fut l’un des pontes de l’Internationale, ou interne à la maçonnerie africaine ? En tout cas des exactions avaient été commises des deux côtés et le procès d’aujourd’hui ressemble à la justification juridique a posteriori d’un choix politique passé. Et manifeste la nième ingérence de l’ONU dans les affaires intérieures d’une nation souveraine – comme en a commise une hier encore à New York Paula Schreier la secrétaire d’Etat américaine à propos de la guérilla Tamoul, avant de se faire vertement remettre à sa place par le délégué du Sri Lanka. Quand un Charles Blé Goudé remet à sa place un magistrat international, c’est un peu l’honneur de tous les peuples qu’il défend.