Le Mot : « Déraille »

Le Mot Déraille
 

Rien ne va plus du côté du réchauffement climatique. L’océan Atlantique refroidit, plus que jamais, et les scientifiques ne comprennent pas pourquoi. Avec ses 323.600.000 kilomètres carrés, il pèse lourd dans le climat de la terre, par comparaison aux 148 millions de kilomètres carrés de l’ensemble des terres émergées. C’est pourquoi les médias se penchent souvent sur la circulation des courants dans son sein, et l’éventualité de la fin du Gulf Stream, afin de nous persuader que nous sommes menacés. Or, selon le New Scientist, « au cours des trois derniers mois, le passage des températures chaudes aux températures froides dans l’océan Atlantique équatorial s’est produit à une vitesse record ». Pour la NOAA américaine, l’eau à sa surface serait d’un degré plus froide que la moyenne. Et cela avant les alizés qui refroidissent d’habitude l’océan. Selon l’océanographe Franz Philip Tuchen, on ne voit pas de raison à cela : « Nous avons parcouru la liste des mécanismes possibles, et rien ne correspond jusqu’à présent. »

A vrai dire, Aristote, Shakespeare et quelques autres savaient qu’il y a plus de choses sous le soleil que ne peut en comprendre notre philosophie, et n’importe quel scientifique sait qu’il faut laisser tomber ses préjugés pour lancer de nouvelles hypothèses face à un phénomène nouveau. En outre, pour un monde obsédé par le réchauffement décrit comme catastrophique de la planète, ce devrait être présenté comme une excellente nouvelle, un peu de répit dans la fournaise. Mais pas du tout. Un autre océanographe, Michaël McPhaden, s’épanche dans le New Scientist : « C’est le dernier épisode d’une longue série dans un système climatique qui déraille depuis plusieurs années. » Le terme choisi, déraille, dit que quelque chose ne va pas. Et le laps de temps choisi, plusieurs années, indique que ce n’est pas nouveau, mais relativement récent, suggérant ainsi que l’homme en est responsable. Autrement dit, une indication surnuméraire que le réchauffement que l’on a constaté depuis 1850 n’a pas l’activité humaine pour cause, est retourné au profit de la propagande réchauffiste ! C’est proprement fabuleux. La vérité est que le climat ne « déraille » pas : il varie, depuis toujours, dans des proportions elles-mêmes variables, et sous l’effet de causes où l’homme n’a qu’une part infime. Au lieu de parler, les climatologues feraient mieux d’observer et de réfléchir.