Le mini-sommet de Macron a confié le tri des « vrais » migrants demandeurs d’asile… à l’ONU

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« C’est un problème qui nous concerne tous et qui ne peut être résolu que par nous tous » : fort de ce raisonnement cher aux mondialistes, Emmanuel Macron a tenté, avec sept autres dirigeants lundi à Paris, de trouver des solutions à la submersion migratoire de l’Europe en provenance d’Afrique, en confiant au HCR, donc à l’ONU, le tri des « vrais » demandeurs d’asile. Etaient présents au mini-sommet de l’Elysée sur les migrants l’Allemande Angela Merkel, l’Italien Paolo Gentiloni, l’Espagnol Mariano Rajoy et la commissaire européenne aux Affaires étrangères Federica Mogherini d’une part ; les présidents du Niger, Mahamadou Issoufou, du Tchad, Idriss Deby, et le Premier ministre du gouvernement d’Accord national en Libye, Fayez Mustafa al-Sarraj, pour l’Afrique.
 

Macron voulait créer « dès cet été » des « hotspots » en Libye, pays en plein chaos

 
Plus de 120.000 immigrés clandestins sont entré en Europe de janvier à fin août, chiffre considérable quoiqu’en baisse par rapport au pic de la même période de 2016 (261.000), selon les chiffres de l’Organisation internationale des migrants (qui dénombre 2.400 morts cette année). Niger, Tchad et Libye sont leurs pays de transit avant qu’ils ne débarquent, souvent aidés par des ONG occidentales en complicité avec les passeurs, sur les côtes italiennes ou espagnoles. Le président français Macron pensait pouvoir apporter une solution à cette vague, favorisée par la politique d’ouverture tous azimuts d’Angela Merkel voici deux ans, en prônant en juillet la création « dès cet été » de « hotspots », sites permettant de faire le tri des « vrais » demandeurs d’asile. Mais sa proposition d’installer ces sites en Libye avait suscité un scepticisme consterné, le pays étant en proie à une guerre civile sans fin depuis 2011. Au demeurant, rien ne s’est passé depuis, d’où ce mini-sommet qui éclaire la vanité du bavardage macronien.
 

C’est le HCR, donc l’ONU, qui fera le tri en vérifiant la légitimité des demandes « d’asile »

 
A Paris lundi, les dirigeants ont donc adopté une « nouvelle approche » pour étudier dès l’Afrique les demandes d’asile des migrants, et non dans leurs pays de destination, à supposer qu’ils en aient un précis. En général, leur objectif est de s’installer en Europe, dans un pays jugé « riche », fournissant emploi et protection sociale. Emmanuel Macron, dont la modestie n’est pas la principale qualité, a qualifié ce sommet du « plus efficace » sur le sujet. S’il a réitéré sa proposition de hotspots, ce sera cette fois « au Niger et au Tchad ». Surtout, on y identifiera, sous contrôle du HCR (Haut comité de l’Onu aux réfugiés), « les ressortissants algériens (sic, au lieu d’africains) qui ont droit à l’asile selon les règles actuelles » pour « pouvoir les mettre en sécurité le plus rapidement ». C’est-à-dire les transporter vers l’Europe. Macron a qualifié « d’intolérable » l’action de « certains groupes de trafiquants qui sont des trafiquants d’armes, de vies humaines, de drogue et des groupes liées au terrorisme », se gardant de qualifier de dernier « d’islamique ».
 
Mme Merkel a nuancé en affirmant que « l’on essaiera de donner un avenir à ces réfugiés » mais que « cela n’est possible que si l’on arrive à distinguer clairement les personnes qui sont réfugiées pour des raisons économiques des réfugiés authentiques ». Souhaitant modifier son image « bras ouverts », Angela Merkel a qualifié de « très, très important » le fait de lier les possibilités d’accueil en Europe à « l’interruption de l’immigration illégale ». La question est centrale : à l’heure où les réfugiés syriens commencent à rentrer chez eux, le flux en Libye est constitué massivement d’Africains.
 

L’Europe priée d’accueillir les « migrants particulièrement vulnérables » triés sur critères de l’ONU

 
Il n’en reste pas moins que l’accord trouvé à l’Elysée engage les parties à installer en Europe les « migrants particulièrement vulnérables » une fois identifiés côté africain. Le processus permettra d’autoriser ces personnes à immigrer légalement dans l’UE s’ils figurent sur la « liste d’éligibilité » fournie par l’agence des réfugiés de l’ONU et les agences de migration. C’est donc l’ONU, organe globaliste et multiculturaliste patenté, qui aura principalement la haute main sur les critères d’admission en Europe. Les Etats membres de l’Union européenne, désormais soumis à ce « gouvernement mondial », seront priés de s’exécuter, aux quelques nuances près apportées par leurs « agences de migration ». Mieux : ces hotspots seront financés par les contribuables européens, a reconnu un diplomate français. Les présidents africains ont d’ailleurs profité de l’occasion pour demander de l’argent, affirmant que la lutte contre la pauvreté était l’axe de toute stratégie sur les migrations. Alors qu’ils ont la charge de leurs peuples, ils ont même demandé à l’Europe « d’aider les passeurs » à trouver « des moyens légaux » de gagner leur vie.
 

Le Nigérien Issoufou et le Libyen Serraj exigent des aides financières, l’Europe paiera

 
Le Nigérien Issoufou, dont le pays possède la deuxième ressource d’uranium au monde, du charbon et un peu de pétrole, estime que « c’est la pauvreté » qui motive les migrants et leurs passeurs. La question de l’aide au rétablissement de l’ordre en Libye a aussi été évoquée lundi et Serraj a demandé l’aide européenne pour combattre le trafic d’êtres humains et surveiller la frontière méridionale, et pour aider à la conclusion d’un accord de paix interne.
 
Financement des millions d’immigrés illégaux déjà installés en Europe ; impact économique du terrorisme islamique importé ; financement de hotspots en Afrique ; charge des futurs immigrés « légaux » envoyés sur décision de l’ONU ; aide supplémentaire à l’économie subsaharienne ; financement de la protection des frontières libyennes… Les Européens paieront. Et sont priés d’accueillir leurs nouveaux voisins avec le sourire.
 

Matthieu Lenoir