Maurice Chevalier : Quia pulvis es
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Les affaires personnelles de Maurice Chevalier, quatre cents lots d’affiches, de lettres, de photos, d’objets divers dont son piano, son fameux canotier, sa Mercédès 1967, viennent d’être vendus aux enchères Salle Drouot. Cela n’a fait que modérément recette : la mémoire des vedettes est une chose mondialement orientée.

Longtemps Maurice Chevalier fut une star internationale de première grandeur, sur les cinq continents et en particulier des deux côtés de l’Atlantique. En 1970 encore, deux ans avant sa mort, Walt Disney lui demandait de chanter la bande originale de son dessin animé Les Aristochats. Mais la gloire du monde passe, et plus personne aujourd’hui ne fait grand cas des étoiles d’hier, nul musée n’a voulu de ses collections d’objet.

Nouvel homme vs ringard

Malgré la bonne volonté de ceux qui s’intéressent à lui, tout cela sentait un peu la poussière. Sans doute aussi le type d’homme et de civilisation qu’il incarnait a-t-il passé : Paris, la gouaille, le charme qui ne se prend pas au sérieux, le Français démerdard. Prosper et Ma Pomme, c’est fini. L’heure est à la tristesse et au sérieux. Et l’homme moderne donné en exemple, c’est Mandela, c’est Dilma Roussef, les Femen. Tous les médias mondiaux se conjuguent pour nous en faire souvenir. L’amnésie des nations est la condition de la focalisation hypermnésique sur certains sujets. La mémoire politiquement orientée élimine les ringards aussi bien que les mal-pensants.