Immigration, stop ou encore ? Quelle cohérence pour Merkel et Conte ?

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Merkel et Conte dirigent des coalitions sans cohérence visible : la Groko en Allemagne, l’attelage Ligue Cinq étoiles en Italie. L’un a failli ne pas former son gouvernement, l’autre ne tient plus le sien. La question que ne veut pas trancher l’Europe les rattrape : Immigration, stop ou encore ?
 
Pendant plusieurs mois, Angela Merkel a failli ne pas redevenir chancelière. A première vue, elle pouvait facilement faire alliance avec les Libéraux et les Verts, mais, hélas pour elle, les deux ne s’entendaient pas sur l’immigration. Alors elle a dû se rabattre sur son vieux complice, le SPD, dans ce qu’on appelle la Groko, grosse koalition des carpes socialistes et des lapins conservateurs. Martin Schulz, le patron du SPD, avait pourtant promis qu’il ne ferait plus jamais alliance avec la CDU de Mme Merkel, il a mangé son chapeau. Le hic, c’est que les électeurs allemands venaient de rejeter massivement la Groko : le peuple venait de crier stop, les élites péniblement rabibochées dirent : encore.
 

Immigration : l’Allemagne dit stop, Merkel dit, encore

 
Ici, la cohérence, quoique faible, était bien visible : elle a pour nom volonté mondialiste farouche de submerger démographiquement l’Europe et la chrétienté pour obéir aux véritables commanditaires qui haïssent les peuples, et peur d’une correction plus sévère encore. Si d’aventure les partis traditionnels étaient repartis aux urnes dans les circonstances actuelles, avec une immigration qui croît sans cesse et dont les Allemands ne veulent plus, c’était la victoire assurée de l’AfD (Alterntiv für Deutschland).
 
C’est d’ailleurs sur l’immigration qu’Angela Merkel achoppe aujourd’hui. Les innombrables viols et meurtres dont se rendent coupables certains migrants en Allemagne ont fini par saturer l’opinion qui dit : stop. Les prochaines élections régionales menacent d’être encore une catastrophe et pour la droite et pour la gauche. La CSU, l’alliée bavaroise de Merkel, réellement conservatrice, jugeait dès le départ que la chancelière penchait trop à gauche et s’éloignait de son électorat. Elle a fait ses comptes et décidé d’imposer sa manière de voir. Le ministre de l’intérieur, Horst Seehofer, a décidé de fermer les frontières alors que Merkel demande une réponse européenne à l’immigration. Comment et à quel prix résoudre cette contradiction ?
 

La cohérence de Donald Trump : semer le trouble ?

 
Survient sur ces entrefaites Donald Trump. L’immonde et délirant M. Trump. On se demande ce qu’il vient faire là, mais il déplore que l’Allemagne et l’Europe accueillent sur leur sol tant de gens différents du point de vue « culturel ». Culturel, dans un tweet de Donald Trump, le mot tire l’œil. Il a parfaitement raison, mais son rôle semble être celui de M. Le Pen naguère : discréditer des paroles de bon sens par le seul fait qu’il les prononce.
 
Le public européen et bien-pensant est amené ainsi à croire que c’est une bonne chose de faire entrer sur son territoire des millions d’allogènes qui ne partagent rien avec les populations forcées de les accueillir. Cela suggère que les demandes populistes en matière d’immigration n’ont pas de base rationnelle solide. Un nouvel argument vient au secours de cette suggestion. On commence à lire que M.Seehofer, en fermant unilatéralement ses frontières à l’immigration clandestine, veut exactement l’inverse de ce que souhaite M. Salvini qui demande la répartition de la charge d’immigrés entre les divers membres de l’Union européenne. Autrement dit, l’incohérence des populistes est flagrante.
 

La Kolossale finesse de Salvini

 
La constatation est juste mais la corde un peu grosse. En l’espèce, l’erreur vient de Matteo Salvini, qui, soit trahison, soit colossale et maladroite finesse, a repris, pour faire passer le refus de l’Aquarius par l’Italie, la thèse de Bruxelles : il faut que chaque Etat membre prenne sa part du fardeau. La différence, sans doute, est que Salvini souhaite une politique de quotas négociée, et, si ça se trouve, des quotas zéro. La cohérence profonde des populistes existe bien, ils ne veulent plus d’immigration en Europe, par quelque moyen que ce soit. Mais il est toujours dangereux de reprendre, même pour un usage purement tactique, la logique de l’ennemi : on se met facilement en contradiction avec soi-même.
 

Quelle cohérence pour le contorsionniste Conte ?

 
Il faudrait que quelqu’un qui le connaît bien se penche sur Matteo Salvini, son passé, sa cohérence interne. L’opération est tout aussi urgente pour l’étrange Giuseppe Conte. Voilà un béjaune qui n’a jamais fait de politique et qui est bombardé président du conseil italien par deux partis coalisés que rien ne rassemble en dehors de la haine du personnel politique italien et de ses pratiques. D’où sort-il ? Qui l’a trouvé ? La ligue ou Cinq étoiles ? Comment concilie-t-il les volontés de ses commanditaires ? Et voilà que ce néophyte entre en conflit grave, sur le choix d’un ministre, avec l’un des plus vieux routiers de la combinazzione, par ailleurs président de la république, Mattarella ; il fait une fausse sortie, il revient, c’est réglé, le gouvernement est là. Qu’a-t-il promis à qui ? Et voilà que dans l’affaire de l’Aquarius, les sœurs latines sont au bord de s’étriper. Excuses, pas excuses ? Retiens-moi ou je fais un malheur ! Le lendemain, c’est mamours avec Macron et ciel bleu layette. Conte n’est pas un homme, c’est un contorsionniste, un élevage de carpes et de lapins à lui tout seul. Qui connaîtrait sa cohérence profonde saurait le sens de la partie de poker en train de se jouer en Europe.
 

Basta immigration contre Forza immigration

 
Côté mondialiste, au moins, c’est clair. Depuis le Brexit et l’élection de Trump, les élites politiquement correctes ont eu chaud aux fesses. Elles s’efforcent de reprendre la main en douceur, en entortillant l’adversaire, en donnant un peu de mou pour le reprendre ensuite. C’est en bonne voie côté Brexit. Côté immigration, c’est plus dur, car les yeux de Schmidt et Durand sont ouverts, et qu’à la propagande mondialiste antiraciste primaire s’opposent d’autres propagandes, anti-islamiste, pro-choc des civilisations. Or, il ne faut pas se tromper. Si, chronologiquement et intellectuellement, la révolution spirituelle et l’inversion morale, le bouleversement des us, lois et croyances, sont premiers, sur le terrain, le grand combat est ethnique et démographique. La question est : stop ou encore. La réponse détermine des camps ennemis. La cohérence des partisans du mondialisme est Forza immigration, celle des populistes Basta immigration.
 

Pauline Mille