Migrants : le Congrès américain suspend l’accueil de réfugiés syriens et irakiens

Migrants réfugiés syriens Congrès américain
 
Obama voulait davantage de migrants, il n’en aura pas du tout – du moins pour l’instant… La réponse du Congrès américain aux attentats de Paris ne s’est pas fait attendre : la Chambre des représentants, à majorité républicaine, a suspendu, jeudi, l’accueil des réfugiés syriens et irakiens, malgré les menaces de veto du président. Un miroir de l’opinion populaire face à la volonté immigrationniste de l’administration…
 

Des terroristes parmi les migrants ? La réaction américaine

 
Jeudi, la Maison-Blanche s’est empressée d’envoyer au Congrès son chef de cabinet et le secrétaire à la Sécurité intérieure pour tenter une ultime fois de convaincre le clan démocrate, furieusement tenté par le projet républicain. Sans succès… Le texte a été adopté par 289 voix contre 137 et 8 absents. Les congressistes veulent « marquer une pause ».
 
Certes, le projet de loi doit encore passer par le Sénat. Et puis la Maison Blanche l’a directement menacé, mercredi, d’un veto présidentiel qui l’obligerait à supporter un nouveau vote à une majorité de deux tiers, soit 290 voix à la Chambre avec la participation de tous les élus.
 
Mais enfin, il est là, auréolé de sa fraîche victoire. Le président républicain de la Chambre des représentants, Paul Ryan, a été très clair : « Nous ne pouvons pas laisser des terroristes profiter de notre compassion. C’est un moment où il vaut mieux être en sécurité que devoir s’excuser ».
 

Le « Safe » qui peut du Congrès américain

 
Le nom de la loi parle à lui tout seul : « American Security Against Foreign Enemies » ou SAFE… Concrètement, elle obligerait le directeur du FBI, le secrétaire à la Sécurité intérieure et le directeur du Renseignement national à certifier personnellement que chaque réfugié ne pose pas de menace sécuritaire, en somme une vérification très approfondie de tous ses antécédents… pour un risque le plus proche de zéro.
 
Les plus conservateurs ne se cachent pas : ils réclament carrément un filtrage des réfugiés chrétiens, les plus persécutés. « Pouvez-vous me nommer ou identifier un seul terroriste kamikaze qui ne soit pas musulman » a tout de go questionné l’un d’entre eux ?!
 
La France est loin de pareilles sorties en plein hémicycle… Comme elle est loin de la procédure américaine déjà fortement rigoureuse d’admission de ces réfugiés. Seulement un peu plus de 2.000 réfugiés syriens ont été acceptés à ce jour depuis le début de la guerre civile en 2011 ; et pour chacun, plusieurs bases de données militaires, diplomatiques, criminelles et de renseignement sont consultées pendant 18 à 24 mois.
 
On en rêverait ! Manuel Valls présente, lui le paradoxe de vouloir contrôler davantage avec un afflux non diminué. Une logique très européenne, très mondialiste.
 

Plus de la moitié des gouverneurs refusent les réfugiés syriens

 
Ce vote des représentants du peuple est à l’image du rejet brutal engendré dans tout le pays, par les attentats de Paris commis, entre autres, par des terroristes ayant profité de la vague migratoire. Trente-et-un gouverneurs sur cinquante ont fait sécession, à ce jour, en refusant d’accueillir tout réfugié syrien – trente Républicains et un seul Démocrate.
 
Bien que cette admission ne puisse relever que de l’autorité fédérale, leur refus de coopérer pourrait rendre le processus d’installation beaucoup plus difficile. Et le ton est donné à l’accueil de la population locale – en tout état de cause, 53 % des adultes américains disent déjà non aux 10.000 réfugiés syriens ordonnés par l’administration Obama.
 
Le thème de l’immigration entache de plus en plus fortement la campagne présidentielle. Jeudi, Hillary Clinton affirmait que « l’Islam [n’était] pas notre adversaire » : « les musulmans sont des gens pacifiques et tolérants et n’ont absolument rien à voir avec le terrorisme » – elle n’a pas été gênée de parler deux minutes plus tard d’« islamisme radical »…
 
Donald Trump, lui, le favori des républicains, arguait qu’Obama ne s’arrêterait pas à une poignée de réfugiés, qu’il chercherait à en faire venir bien plus, à terme, que simplement 10.000. Le président l’a confirmé, mercredi, sur Twitter, à mots couverts : « Claquer la porte au nez des réfugiés serait trahir nos valeurs les plus profondes. Ce n’est pas ce que nous sommes. Et ce n’est pas ce que nous allons faire ».
 

Clémentine Jallais