Un millier et demi de médecins s’opposent au principal syndicat médical britannique qui réclame le maintien des bloqueurs de puberté pour les mineurs

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La British Medical Association (BMA) avait-elle déjà essuyé un tel vent de contestation ? Depuis que le syndicat médical britannique a annoncé à la fin juillet qu’il rejetait le rapport Cass et appelait à maintenir la prescription des bloqueurs de puberté expérimentaux aux mineurs qui s’identifient comme transgenres, c’est une avalanche de protestations. Parmi le gros millier de médecins qui ont signé une lettre ouverte, ils sont nombreux à avoir tout bonnement démissionné de cet organisme censé défendre les intérêts de la profession médicale et non pas ceux d’un lobby activiste.

Selon une journaliste du Telegraph, « la BMA, qui a été confisquée par des militants, a trahi la médecine. Le syndicat des médecins place l’idéologie trans avant les preuves cliniques et les intérêts de ses membres ». La bonne nouvelle est que, professionnellement et socialement, ça réagit et que ça n’a pas écorné le moins du monde les bonnes résolutions du National Health Service sur le sujet.

 

La BMA vote pour les bloqueurs de puberté chez les mineurs

Sans consulter aucun de ses 195.000 membres, après une réunion qualifiée de « secrète et opaque », la direction de la BMA avait déclaré le 31 juillet qu’elle était « critique à l’égard des propositions visant à interdire la prescription de bloqueurs de puberté aux enfants et aux jeunes atteints de dysphorie de genre ». Et qu’elle procéderait à sa propre évaluation de l’examen Cass, recommandant une pause dans l’application de ses recommandations.

Rappelons que le rapport historique, très étayé, du Dr Hillary Cass réclamé par le gouvernement a tiré la sonnette d’alarme en avril dernier, en avertissant que les enfants ne devaient pas être précipités dans un traitement qu’ils pourraient regretter. Ce que le NHS britannique avait parfaitement admis et appliqué.

Mais l’idéologie est plus forte que tout, et la BMA a choisi d’ignorer ces données scientifiques pourtant établies par quatre années de travail. C’est précisément ce qui a scandalisé le corps médical et plus particulièrement ses adhérents. Plus de 1.400 médecins, dont 900 membres de la BMA, ont signé une lettre ouverte demandant au syndicat d’accepter les conclusions de l’examen, « le plus complet jamais réalisé sur les soins de santé pour les enfants souffrant de détresse liée au genre ».

Signée par des personnalités de premier plan, dont près de 70 professeurs et 23 anciens ou actuels présidents de collèges royaux de médecine, la lettre affirme que les dirigeants du syndicat, « en faisant pression contre les meilleures preuves dont nous disposons, vont à l’encontre des principes de la médecine fondée sur les preuves et de la pratique éthique ».

 

Des médecins catastrophés par les dégâts de l’idéologie transgenre

Mieux, des médecins affichant jusqu’à 42 ans d’appartenance au syndicat ont déchiré leur carte et présenté leur démission à la BMA. Les uns dénoncent la prise de contrôle par des militants, leur soumission à un activisme transgenre éhonté, la domination d’une direction « de plus en plus folle et idéologique ». Comme le faisait remarquer l’article du Telegraph, la BMA ne se prive pas de déclarations sur des sujets aussi éloignés de la médecine comme le conflit à Gaza, le meurtre de George Floyd ou la protection des communautés contre les fascistes dans les rues britanniques…

Pour LifeSiteNews, face à une révolte aussi significative, la crédibilité de la BMA prend un coup sévère : « son emprise sur le récit a été brisée ». Surtout lorsqu’on la voit publier il y a quelques jours un grand rapport sur le méfait du vapotage chez les jeunes et l’urgence d’y remédier… Elle préfère apparemment, pour eux, les mutilations et autres changements irréversibles.

Pour Helen Joyce, journaliste, auteur et directrice de l’organisation de défense Sex Matters, « il est à peine croyable que le syndicat des médecins ait voté en faveur d’une motion faisant des allégations sans fondement sur les faiblesses méthodologiques de l’étude Cass. Le fait que cette motion n’ait pas été rejetée d’emblée montre à quel point les idées marginales sur “l’identité sexuelle” ont progressé en médecine. Le secrétaire d’Etat à la Santé devrait rester ferme et continuer à mettre en œuvre l’étude Cass dans son intégralité ».

Espérons-le. Comme il faut espérer que la suite du travail du Dr Hilary Cass soit lui aussi entendu. Alertée par des médecins inquiets, elle a envoyé au NHS, en mai dernier, une lettre accablante sur les cliniques spécialisées dans le genre pour adulte, dénonçant des mauvais traitements réguliers sur des patients ayant des antécédents complexes de santé mentale. Les services, ont-ils déclaré, sont motivés par l’idéologie et les cliniciens sont mis sous pression pour prescrire rapidement, en ignorant ces distinctions. Et les patients sont sous l’emprise de cette « pensée magique » qu’on peut les faire basculer complètement d’un sexe à l’autre – ce qui est un immense mensonge.

L’idéologie ne pouvait pas seulement prévaloir chez les mineurs.

 

Clémentine Jallais