Budget : Moscovici donne un répit à la France

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La Commission européenne présidée par Jean-Claude Juncker n’étant officiellement entrée en fonction que le 3 novembre dernier, elle a décidé de se donner une semaine de plus pour rendre son verdict sur le projet de budget français. L’avis devait être rendu ce mercredi 12 novembre.
 

Moscovici jauge le budget de la France

 
De passage par Paris, Pierre Moscovici a donné, du haut de sa nouvelle autorité, avis de ce répit à ses anciens collègues.
 
Si cela est vrai de tous les dossiers, il va de soi que l’ancien ministre de l’Economie était plus spécialement attendu sur le dossier français. D’autant plus d’ailleurs que, la semaine dernière, son successeur à Bercy, Emmanuel Macron, se disait « totalement sûr qu’il n’y aura[it] pas d’avis négatif de la Commission » sur le projet français de loi de finances. S’il s’est voulu rassurant – « sanctionner, c’est un échec » –, Pierre Moscovici s’est néanmoins refusé à exposer, de son côté, des certitudes. « Il ne faut préjuger du verdict de la Commission ni dans un sens ni dans l’autre », a lancé le Commissaire européen dont on ignorait, jusqu’ici, les origines normandes.
 

Un répit accordé à la France… sans espoir

 
Bref ! l’ancien ministre prétend osciller entre les règles et les flexibilités. Même s’il reconnaît que les prévisions sur lesquelles reposait sa confiance quand il lui revenait de défendre le dossier français ne sont plus suffisantes : « C’est acté, la France ne fera pas 3% de déficit public en 2015. »
 
Pour autant, Pierre Moscovici ne suivra pas Michel Sapin et Emmanuel Macron, qu’il a rencontrés la semaine dernière, sur le thème des « circonstances exceptionnelles ». Bien au contraire ! « La Commission européenne n’estime pas que nous sommes en déflation, explique-t-il. Le risque est celui d’une faible inflation, d’une faible croissance et d’un chômage élevé, c’est un risque qui se suffit à lui-même. »
 

… et sans illusions

 
En clair, si la Commission européenne a reporté son avis d’une semaine sur le projet de budget français, il ne faut surtout pas que ses anciens camarades nourrissent trop d’illusions. Il est vrai que Bruxelles a déjà beaucoup à faire en matière fiscale avec l’arriéré luxembourgeois de Jean-Claude Juncker…