En anglais, il peut se traduire par humanity, mais surtout par mankind, le genre humain. Un mot classique et sans ambiguïté. C’est ce que croyait naïvement Cailin Jeffers, étudiante à l’université de l’Arizona du Nord. Ayant écrit le mot mankind dans une dissertation, elle a reçu un courriel de son professeur avertissant que cela lui faisait perdre un point pour « usage de mot non neutre en matière de genre ». En effet mankind comprend man, qui signifie l’homme, mais aussi le mâle, le mari. L’étudiante aurait dû écrire humankind. Le premier réflexe de Cailin Jeffers a été de ne pas « croire que c’était sérieux ». On lui avait fourni une liste de choses à faire et à ne pas faire lors de la rédaction d’une dissertation, comme « s’assurer que les pages sont numérotées », mais elle ne pensait pas que la surveillance du langage irait à ce point. Elle avait tort. Les féministes, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît : cela commence par dire la ministre et l’écrivaine, cela finit par oublier que le mot homme peut avoir plusieurs sens.