Nouvelle hausse du chômage en avril

Nouvelle hausse du chômage en avril
 
Le nombre de « demandeurs d’emploi » en France a de nouveau augmenté au mois d’avril, toutes catégories d’âge confondues, selon les chiffres publiés lundi par le ministère du Travail. Cette nouvelle hausse du chômage marque, semble-t-il, la faillite, et donc le changement, d’une politique. Excepté en Hollandie…
 
Le nombre de « demandeurs d’emploi »… Arrêtons-nous un instant sur cette terminologie qui n’est pas anodine. Un « demandeur d’emploi », ce n’est pas exactement un chômeur. C’est un chômeur qui entame une démarche officielle auprès de l’organisme appelé aujourd’hui Pôle Emploi, pour retrouver du travail.
 
On doit donc considérer qu’il y a des chômeurs qui ne sont pas inscrits à Pôle Emploi, soit parce qu’ils trouvent un autre moyen pour retrouver du travail, soit parce qu’ils n’en cherchent pas.
 
Dès lors, calculer le nombre de chômeurs à partir du nombre de « demandeurs d’emploi », c’est fausser la réalité. Mais cette considération sémantique, compliquée encore par toute une série de considérations, est bien pratique. Que serait-ce sinon…
 

Nouvelle hausse du chômage en avril

 
Donc, le nombre de « demandeurs d’emploi » de catégorie A (à savoir sans activité aucune) a progressé de 0,7 % en avril, soit de 26.200 personnes, pour s’inscrire à 3.536.000, ce qui constitue un nouveau record. On me permettra ici une autre considération sémantique. Le terme de « record » sert à indiquer quelque chose qui est mémorable, et, depuis toujours, on l’a employé, notamment dans le domaine sportif, pour indiquer un exploit positif, et saluer la prouesse d’un champion. Il n’y a sans doute qu’en politique qu’on l’utilise de façon négative. Sans doute parce que, depuis des décennies pour ne pas dire plus, nos dirigeants nous ont habitué à être des lanternes rouges, et qu’il devient difficile de se souvenir d’autre chose.
 
Passons aux catégories B et C (c’est-à-dire aux personnes ayant exercé une activité réduite). Ils sont en hausse de 1 %, pour un total de 5.344.600 en métropole, et 5.645.000 en incluant les départements d’Outre-mer.
 
Ces 54.100 « demandeurs d’emploi » supplémentaires recensés en avril dans les catégories A, B et C constituent la progression la plus forte depuis janvier 2013.
 

Le « record » de François Hollande

 
On pourrait reproduire tous les chiffres publiés par le ministère, sans grand intérêt. Ce qui est sûr, c’est que, en s’en tenant aux chiffres officiels sur ces trois catégories, on approche insensiblement des six millions officiels. Si François Hollande continue à ce rythme d’échec continu, il s’en faudra de peu qu’il n’y parvienne, malgré toutes ses rodomontades, avant la fin de l’année.
 
Car le ministre du Travail François Rebsamen a trouvé une explication à ces mauvais chiffres : « Il faut toutefois un délai de plusieurs mois avant que la reprise de l’activité ne se traduise par des embauches. »
 
Oh ! bien sûr, il peut s’appuyer, par exemple, sur les déclarations du patron de Total pour se satisfaire de sa politique. Il n’empêche que, trois ans d’échec, c’est un très long « délai de plusieurs mois ». Et, au cas où les socialistes ne l’auraient pas remarqué, un quinquennat ne dure que… cinq ans – heureusement !
 
Ce n’est pas grave ! François Rebsamen nous ressort les mêmes discours, à savoir que les entreprises n’embauchent pas assez vite, et que la hausse, si elle est bien réelle, est moins rapide qu’auparavant.
 

Fausse soustraction

 
Et puis il nous assure que tout va s’améliorer grâce à la création de nouveaux contrats aidés. A très court terme, effectivement, un contrat aidé permet de retirer un « demandeur d’emploi » des chiffres officiels. Mais il est aidé par la création de davantage d’impôts – vieille recette socialiste – qui, à terme, produisent plus de chômage. Car, prises entre un fiscalisme écrasant, la concurrence des pays à bas coût de main d’œuvre et le carcan des règlementations, les entreprises n’en peuvent plus. Et la boucle est bouclée : le chômage continuera d’augmenter.
 
Mais le ministre ne voit pas si loin. Il gère la question comme un problème de soustraction en maternelle. Aujourd’hui (enfin bientôt), c’est moins 100.000 contrats aidés.
 
Pour peu, François Hollande lui donnerait un bon point…
 

François le Luc