Accords de libre-échange : les Démocrates du Sénat bloquent le TPA d’Obama malgré le soutien républicain

Accords de libre-échange : les Démocrates du Sénat bloquent le TPA d’Obama malgré le soutien républicain
 
Ce sont les Démocrates du Sénat américain qui se sont opposés mardi aux ambitions de « leur » président, Barack Obama. Ils ont bloqué l’examen d’une loi réclamée par le président Obama, la « Trade Promotion Authority » ou TPA, pour négocier plus facilement des accords de libre-échange. Le vote aurait dû n’être une simple procédure visant à lancer le débat sur la question devant le Congrès : les Démocrates l’ont stoppé net, au grand dam des Républicains favorables au libre-échangisme qui lui ont apporté leur soutien.
 
L’apparente opposition entre gauche et droite a pris un nouveau coup : le soutien massif des Républicains à la proposition du trotskiste Obama montrent que les vraies lignes de partage sont souvent ailleurs, voire n’existent pas. Ils n’ont pu contourner l’obstruction de la minorité démocrate qui a utilisé le pouvoir de blocage que lui donne le procédé du « filibuster » qui consiste à utiliser les règles traditionnelles de la chambre haute du Congrès pour créer une obstruction parlementaire.
 
Le vote n’était pas décisif, mais il révèle l’ampleur de l’opposition apparemment non négociable des Démocrates à la libéralisation des échanges que le président Obama voudrait signer d’ici à la fin de son mandat avec 11 autres pays de la région Asie-Pacifique, dans le cadre de l’accord transpacifique (TPP). La Trade Promotion Authority doit permettre à Obama de le négocier dans le secret, le vote du Congrès se bornant à rejeter ou adopter en bloc les traités soumis à leur approbation.
 

Les Démocrates du Sénat s’opposent à la politique libérale d’Obama, soutenue par les Républicains

 
Les Républicains s’en sont offusqués : « C’est le parti du président, c’est incroyable qu’ils infligent ça au président » a lancé le républicain Orrin Hatch, co-auteur de la mesure.
 
Barack Obama souhaitait mettre en place grâce à la TPA cette procédure parlementaire express qui pourrait lui donner un pouvoir accru, en empêchant le Congrès de remettre en cause des années de négociations commerciales multilatérales. Mais la résistance au sein de son propre parti, combinée à celle des grands syndicats, a contraint le président Obama à multiplier les interventions publiques et privées, les réunions et les coups de fils aux élus pour tenter de convaincre, pour l’instant sans succès auprès des siens.
 
Officiellement, les Démocrates ont fait obstruction pour obtenir des garanties sur l’adoption d’autres lois liées au commerce international, notamment le renouvellement d’un programme de formations et d’aides pour les travailleurs américains affectés par les accords de libre-échange.
 
Signe du malaise à gauche, la prudente candidate à la Maison Blanche Hillary Clinton ne s’est pas prononcée sur le partenariat transpacifique.
 

Des Démocrates bloquent les accords de libre-échange et la TPA – dont le vrai objectif est le mondialisme

 
Les sceptiques critiquent l’absence de clause contre les manipulations monétaires par certains pays, et ils craignent que la baisse des taxes douanières ne nuise à l’industrie américaine. Ils dénoncent également le secret entourant les négociations multilatérales.
 
« Le président nous demande de voter pour faciliter un accord commercial qui est presque complètement négocié, mais qui reste secret », a ainsi déclaré la sénatrice Elizabeth Warren, figure de la gauche du parti. Pour lire des informations sur le TPP, « je dois aller dans une pièce spéciale et sécurisée, où je ne peux avoir aucun appareil électronique, pas d’ordinateur, pas d’iPhone », a-t-elle poursuivi.
 
Du côté républicain, le soutien n’est pas unanime : plusieurs dizaines de Républicains, notamment parmi ceux du « Tea Party », refusent de donner plus de pouvoirs à Barack Obama.
 
On n’a pas affaire ici à une confrontation de la « droite » et la « gauche ». Cette affaire montre que le trotskyste Barack Obama peut parfaitement, et selon ses propres critères, mener une politique « libérale », quitte à mécontenter des élus de gauche, tant qu’elle est service de la cause mondialiste partagée par des figures de la « droite » comme de la « gauche » qui y concourent ensemble.
 

Béatrice Romée