Le pape François renouvelle son appel à la « conversion écologique » au nom de la « Terre mère »

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Mosaïculture : « Terre-Mère » (Montréal)

 
En s’adressant lundi aux membres de l’Académie pontificale des sciences (PAS) à Rome, le pape François a adressé un nouvel appel aux politiques afin qu’ils se dépêchent de mettre en œuvre les accords de la COP 21 en opérant une véritable « conversion écologique ». C’est dans la droite ligne de Laudato si’ qu’il a plaidé pour la coopération en vue de la sauvegarde de la « maison commune » et même de la « Terre mère » chère aux animistes, réclamant une réduction des émissions de dioxyde de carbone pour éviter le « collapsus écologique ».
 
L’Académie pontificale des sciences s’est distinguée ces dernières années en ouvrant largement ses portes aux non chrétiens, voire aux athées, et elle a organisé divers colloques en vue de la COP 21 auxquels participaient des personnalités favorables au contrôle de la population.
 
Lors de sa courte allocution, le pape François a déclaré : « Il n’y a jamais eu une nécessité si évidente de voir la science se mettre au service d’un nouvel équilibre écologique global. Dans le même temps, nous sommes témoins d’un partenariat renouvelé entre la communauté scientifique et la communauté chrétienne, qui constatent la convergence de leurs différentes approches par rapport à la réalité dans le but commun de la protection de notre maison commune, menacée qu’elle est par le collapsus écologique et l’augmentation subséquente de la pauvreté et de l’exclusion sociale. »
 

Devant l’Académie pontificale des sciences, un nouvel appel à la « conversion écologique »

 
Il a félicité les membres de la PAS pour leur sens de « la solidarité à l’égard de l’humanité d’aujourd’hui et de demain, signe d’une grande préoccupation envers la Terre mère » et de l’engagement pour « la pleine promotion du développement humain intégral ».
 
Dénonçant la tendance moderne à considérer la nature comme une source de richesses à piller, par la « soumission de la matière inanimée à nos caprices », le pape attend une « conversion écologique capable de soutenir et de promouvoir le développement durable » notamment pour « renverser un système immoral qui produit la misère, l’inégalité et l’exclusion ».
 
Comme si c’étaient là les principaux maux de notre temps, dont le premier péché est de s’être détourné de Dieu et de sa loi…
 
Le pape affiche une confiance démesurée dans la science : « Très brièvement, je dirais qu’il appartient aux scientifiques, qui œuvrent en toute liberté par rapport aux intérêts politiques, économiques ou idéologiques, de développer un modèle culturel qui puisse affronter la crise du changement climatique et de ses conséquences sociales, de telle sorte que le vaste potentiel de productivité ne soit pas réservé au petit nombre. »
 
Les scientifiques indépendants du pouvoir, capables de dessiner ce que sera la société de demain ? On nage en plein dénis de la réalité, en pleine utopie – et c’est une utopie dangereuse. D’autant plus étonnante de la bouche d’un pape que la science précisément refuse trop souvent les limites de la morale. Rabelais le savait déjà : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. »
 

Où le pape François reparle de la Terre mère et de la maison commune

 
Donc, selon le pape François, c’est à la communauté scientifique de proposer un « leadership qui fournisse des solutions générales et particulières aux problèmes » sur lesquels s’apprêtait à se pencher l’assemblée de l’Académie pontificale des sciences. L’eau, énergie renouvelable, la sécurité alimentaire…
 
« Il est devenu aujourd’hui essentiel de créer, avec votre coopération, un système normatif assorti de limites inviolables, et qui assure la protection des écosystèmes, avant que les nouvelles formes de pouvoir dérivant du modèle techno-économique ne causent des dommages irréversibles non seulement à l’environnement, mais aussi à nos sociétés, à la démocratie, à la justice et à la liberté », a déclaré le pape François.
 
Ce système normatif, synarchique et maçonnique, on le connaît, il s’agit de toutes les restrictions et de tous les bouleversements imposés de manière globale, et si possible moyennant des impôts globaux, pour restreindre la production de gaz à effet de serre. Oubliés, les Dix commandements ?
 

Pape François : une conversion qui passe par moins de CO2 ?

 
Le pape François a déploré qu’hormis quelques exceptions louables, la politique internationale réagit pour l’heure de manière « faible en ce qui concerne la volonté concrète de rechercher le bien communs et les biens universels ». « La soumission de la politique a une technologie et à une économie qui recherchent le profit par-dessus tout, est démontrée par la “distraction” ou le retard à mettre en œuvre des accords globaux sur l’environnement, et les guerres de domination qui continuent, camouflées sous des revendications qui se veulent justes, infligeant des dommages toujours plus grands à l’environnement et à la richesse morale et culturelle des peuples », a-t-il déclaré.
 
Qu’il soit nécessaire que les peuples retrouvent leurs valeurs morales et culturelles – les vraies, celles qui correspondent justement à la loi naturelle – cela ne fait pas de doute. Mais expliquer les désordres qui se multiplient principalement par l’appât du gain et prétendre y mettre fin par la réduction du CO2, c’est pour le moins étrange, lorsqu’on y voit surtout la révolte primordiale : « Non serviam ». Et inquiétant, dans la mesure où le pape a bien souvent manifesté son intérêt pour l’indigénisme, dans une démarche qui relève beaucoup plus de la « libération des peuples » que de l’appel à les convertir à la vraie foi.
 

Anne Dolhein