Pirelli passe sous pavillon chinois

Pirelli passe sous pavillon chinois
 
Le groupe chinois China National Chemical Corp (ChemChina) a annoncé dimanche avoir racheté le fabricant italien de pneumatiques Pirelli, l’un des fleurons de l’industrie de la péninsule, et cinquième fabricant mondial, pour 7,1 milliards d’euros. La Chine continue donc à implanter, avec force, son pavillon en Europe, et ce au moment où la faiblesse de l’euro lui permet d’opérer ce genre de transaction à moindre coût.
 
Ce n’est d’ailleurs pas le premier groupe italien à céder aux sirènes chinoises. Parmi les précédentes acquisitions chinoises en Italie, on note, entre autres, des prises de participation dans les sociétés de transport de l’électricité Terra et Snam, dans le fabricant de turbines Ansaldo, et dans le fabricant de yachts Ferretti.
 

Le pavillon chinois de plus en plus visible en Europe

 
Mais, en s’emparant de Pirelli, ChemChina met la main sur un fabricant de pneumatiques haut de gamme, qui parvient à dégager, bon an mal an, des marges confortables. En échange, si l’on peut ainsi dire, l’entreprise italienne, dont le siège devrait demeurer en Italie, pourra profiter d’un accès privilégié au marché chinois. Peu importe, puisqu’en réalité il s’agit désormais, du point de vue légal et économique, d’une entreprise chinoise…
 
Pékin, qui a déjà, en rachetant de nombreuses sociétés européennes, développé ses secteurs de télécommunication, opère de même dans le secteur automobile. En se dotant de Pirelli, la Chine peut répondre à la concurrence de groupes tels que Michelin et Continental qui cherchent à développer leur présence en Asie.
 
Depuis vendredi, les rumeurs d’un rachat de Pirelli ont fait s’envoler le titre du groupe italien à la Bourse de Milan où il a dépassé les 15 euros l’action.
 

Pirelli demeurera en Italie…

 
Les nouveaux propriétaires chinois de Pirelli choisiront logiquement un nouveau président. Mais Marco Tronchetti Provera, qui a rejoint Pirelli en 1986 après avoir épousé une fille de la famille italienne fondatrice de la société, restera administrateur délégué. Un poste qu’il est assuré de garder au moins jusqu’en 2021.
 
La Chine a également tenté de calmer certaines inquiétudes locales : « Le siège et le savoir-faire de Pirelli seront maintenus en Italie », assurent les propriétaires chinois. Pour combien de temps ?