La police interdisait aux victimes des viols de Rotherham de mentionner l’origine ethnique de leurs assaillants pakistanais

Police viols Rotherham pakistanais
 
Dimanche, l’une des survivantes des gangs de violeurs de Rotherham témoignait à la BBC. Violée à partir de l’âge de 12 ans, et après pendant plusieurs années, elle rapporte encore une fois l’inaction flagrante et assumée des services sociaux et de police. Pire, elle révèle qu’ils lui interdisaient de mentionner l’origine ethnique des assaillants… pakistanais.
 
La suspicion de racisme prévaut à tout dommage, si profond et dramatique soit-il. Sans compter les arrangements électoralistes : le succès du Parti travailliste à Rotherham dépend depuis longtemps du vote « asiatique », comme on dit au Royaume-Uni – entendez d’Asie centrale…
 

« Spécifiquement invitée à ne pas commenter » le fait qu’ils étaient pakistanais…

 
Emma a raconté son calvaire dans cette émission de la BBC. On peine à croire tant d’horreur, surtout qu’il fut le même et qu’il l’est encore pour un nombre affolant de toute jeunes filles : le rapport du professeur Alexis Jay révélait déjà en 2014 qu’au moins 1.400 filles, majoritairement blanches de 11 à 16 ans ont été torturées et exploitées sexuellement à Rotherham entre 1997 et 2013, par ces immigrés pakistanais.
 
Et dans cette ancienne ville minière du nord de l’Angleterre, l’impératif des forces de sécurité n’était pas la préservation des habitants, mais la sauvegarde de l’impératif politiquement correct : interdit de mentionner l’origine ethnique des supposés assaillants, des supposés violeurs, des supposés criminels… ! Emma a rapporté à la BBC qu’elle y avait été « spécifiquement invitée ».
 
« J’ai effectivement signalé ces abus il y a 14 ans. Je suis allé aux autorités, mes parents l’ont fait. Je me suis assise et j’ai donné des interviews vidéo avec la police, j’étais prête à travailler avec eux. Mais aussitôt que j’ai dit les noms, c’était comme si j’étais raciste et que c’était moi qui étais le problème. » A plusieurs reprises, on l’engage fermement à ne pas mentionner leur race. « Je savais que je n’étais pas raciste, mais j’avais l’impression que cela servait à me faire taire »
 

Les milliers de viols de Rotherham

 
Souvenons-nous, même Andrew Norfolk, le journaliste du Times qui, dès 2011, a dévoilé l’affaire, a été accusé de viser injustement la minorité pakistanaise.
 
Idem pour l’investigatrice en lien avec la cellule d’aide aux victimes d’exploitation sexuelle « Risky Business », envoyée pour cette affaire au Conseil municipal de Rotherham par le ministère de l’Intérieur en 2002 : elle a raconté de façon anonyme sur BBC Panorama qu’elle avait été sommée de ne « jamais » mentionner le fait que l’immense majorité des agresseurs étaient des hommes « Asian », c’est-à-dire d’Asie centrale.
 
Le Conseil municipal a essayé de lui faire modifier les écrits de son rapport et menacé en vain de la limoger. Des policiers lui ont même promis de communiquer son adresse aux agresseurs… On l’invita à suivre des cours de sensibilisation à la diversité…
 

La police complice d’un crime politiquement correct ?

 
Vraisemblablement, il faut davantage écouter la voix du procureur Nazir Afzal, magistrat de la Couronne, musulman et plus haut magistrat d’origine… pakistanaise du royaume. Qui déclarait au Guardian : « On ne devrait pas stigmatiser une communauté tout entière à cause de quelques dizaines de criminels issus de cette communauté, dans son ensemble respectueuse des lois ».
 
Il affirme que le vrai problème est celui de la domination masculine. Il a en ce point parfaitement raison, sauf que ce machisme paroxystique est particulièrement lié en l’occurrence, non pas à une race, mais bien à une religion et une culture, les deux se mêlant…
 
Le témoignage du plus jeune frère de l’un des tortionnaires dans une interview récente à la BBC, est à ce titre emblématique : « Mon frère n’est pas un monstre. Ces jeunes filles, habillées en minijupes, vont en boîtes de nuit (…), et le lendemain matin, elles se réveillent en criant au viol ou à la manipulation psychique ». Traduisez : ce sont des blanches de culture occidentale et elles se plaignent de se faire violer.
 

Le phénomène du « grooming » : de Mohammed à Asif…

 
« Ce sont des choses qui arrivent », avait répondu la police à la mère de Lizzie qui avait découvert sa fille en train de se faire violer sur un terrain de sport… Emma, elle, avait 13 ans lors de son premier viol, par ce « prince » de 20 ans passés qu’elle trouvait beau et gentil, qui lui offrait des cadeaux. Chaque semaine, il revenait à la charge, puis ce furent les tournantes, avec l’alcool et la drogue, les menaces, les chantages… Un schéma désormais classique, appelé « grooming » par les psychiatres : « Je ne pouvais pas m’enfuir ».
 
Les jugements ont fini heureusement par se succéder. 18 personnes ont été emprisonnées pour des infractions sexuelles infantiles entre 1999 et 2001, avec des peines totalisant plus de 280 ans. Et les noms sont sortis, de Mohammed à Asif…
 
L’Agence nationale pour la criminalité (NCA) a repris aujourd’hui toutes les enquêtes – des centaines de personnes sont encore potentiellement suspectes. Car tout continue, « Je l’ai constaté moi-même » disait l’avocat David Greenwood, qui défend aujourd’hui trente-quatre des victimes. De plus, « J’ai une forte présomption de relations corrompues entre police et agresseurs. Par ailleurs, j’ai entendu dire que le succès du Parti travailliste à Rotherham, aux élections, dépend du vote « asiatique ». Beaucoup, ici, pensent que les criminels sont ou étaient liés à des politiciens locaux »…
 

Clémentine Jallais