Racisme anti-Blancs contre des Polonais en Grande-Bretagne et retours en Pologne

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L’heure des retours d’Angleterre ?, demandait le titre d’un article de l’hebdomadaire polonais Sieci à la fin du mois dernier. Avec un million d’immigrés polonais en Grande-Bretagne, dont quelque 800.000 dans la seule agglomération londonienne, la Pologne était passée ces dernières années en tête des pays de naissance des immigrés vivant outre-Manche, devant l’Inde. L’inversion des flux migratoires entre le Royaume-Uni et la Pologne va donc forcément avoir une influence sur le marché du travail britannique et polonais, le chômage étant au plus bas dans les deux pays. C’est d’autant plus vrai pour la Grande-Bretagne que le solde de l’immigration nette a désormais cessé d’être positif non seulement pour la Pologne mais aussi pour sept autres pays de l’ex-Europe de l’Est. L’hebdomadaire Sieci ne s’est pas tant intéressé à l’échelle du phénomène, difficile à déterminer, qu’aux motivations de ces Polonais qui décident de quitter la Grande-Bretagne pour revenir dans leur pays. Ce sont certaines de ces motivations, en particulier la peur du terrorisme et le racisme anti-Blanc, qui ont attiré l’attention de l’édition londonienne du site d’information conservateur américain Breitbart, car elles en disent long sur l’évolution du Royaume-Uni en particulier et de l’ouest du continent européen en général, de moins en moins attractifs pour les habitants d’Europe centrale et orientale.
 

Le racisme anti-Blancs en Grande-Bretagne, raison du retour évoquée par des Polonais

 
C’est ainsi que le père jésuite Mateusz Konopiński, aumônier depuis trois ans de la communauté polonaise de Londres, et Tomasz Kania, londonien depuis 2005 et co-créateur de la radio catholique polonaise Radio Londyn, reconnaissent que Londres n’est pas une ville sûre, notamment en raison du risque terroriste. Lorsqu’elle vivait dans à Milton Keynes, ville de la province anglaise, la Polonaise Ewa Pastuła se sentait plus en sécurité que dans la capitale. Mais, explique-t-elle à l’hebdomadaire polonais, c’est seulement quand elle est rentrée au pays avec son mari et ses enfants qu’elle a compris ce que c’était que de se sentir vraiment en sécurité. En dehors de la question de la criminalité et du terrorisme, cette Polonaise se plaint de l’hostilité rencontrée chez une partie de la population anglaise à l’égard des Polonais, perçus comme responsables du manque de travail ou des queues trop longues chez le médecin, mais c’est au sein de la population noire de Grande-Bretagne que les immigrés blancs de l’ex-Europe de l’Est éveillerait selon ses observations les pires ressentiments. Et Breitbart de citer plusieurs attaques racistes récentes perpétrées contre des Polonais par des membres des minorités ethniques.
 
Une autre motivation au retour donnée en exemple par le journaliste de Sieci qui a enquêté en Grande-Bretagne, c’est l’éducation des enfants et l’environnement scolaire. « Sur la trentaine d’enfants dans la classe, seuls quelques-uns avaient une maman et un papa », a raconté Mme Pastuła au journaliste polonais. Cette catholique polonaise et son mari s’inquiétaient de voir les enfants de leurs amis mener un mode de vie complètement laïcisé, en passant leur temps à chercher à satisfaire leurs moindres désirs, et c’est en définitive ce qui les a poussés à rentrer en Pologne où la dimension spirituelle reste très présente dans la vie de beaucoup de gens.
 

En Pologne même, le solde de l’immigration est désormais positif

 
Selon les statistiques du leader polonais des déménagements internationaux Clicktrans, 74 % des déménagements de Polonais entre la Pologne et la Grande-Bretagne étaient dans le sens du retour en 2017, contre 64 % en 2016, 56 % en 2015 et 49 % en 2014. Selon les données de l’office polonais de la statistique GUS, au moins 62.000 émigrés polonais, dont 15.000 mineurs, se sont réinstallés en Pologne en 2016 (les données pour 2017 ne sont pas encore disponibles), ce qui est le chiffre le plus important depuis que le GUS a commencé à étudier le phénomène des retours au pays en 2008.
 

Olivier Bault