A Sarajevo, le pape François appelle à la paix

A Sarajevo, le pape François appelle à la paix
 
A l’occasion d’un voyage-éclair à Sarajevo, le pape François a demandé samedi aux habitants de Bosnie de rechercher la paix et l’harmonie alors que leur pays est toujours en proie aux divisions ethniques et religieuses, vingt ans après la fin de la guerre civile.
 
« Le cri des gens de Dieu monte une fois de plus de cette ville, le cri de tous les hommes et femmes de bonne volonté : plus jamais la guerre », a déclaré le Saint-Père lors d’une messe au stade Kosevo de Sarajevo, capitale de la Bosnie-Herzégovine, à laquelle assistaient quelque 65.000 personnes. Evoquant les douleurs les souffrances qui traversent le monde, il a rappelé l’expérience bosniaque : « Vous connaissez bien cela, en ayant fait l’expérience ici : tant de souffrances, tant de destruction, tant de douleur ! »
 
Contre « un climat de guerre », contre la « barbarie », contre tout un état d’esprit « attisé délibérément par ceux qui cherchent l’affrontement entre cultures et civilisations », François a appelé à la paix, au nom de « l’humanité commune ».
 

Le pape François à Sarajevo

 
Dans l’avion qui l’amenait de Rome, le pape avait auparavant souligné qu’il faisait ce voyage pour rendre hommage aux morts de la guerre civile, soulignant que Sarajevo avait « beaucoup souffert ». « Maintenant, a-t-il poursuivi, elle est sur un beau chemin de paix. Je fais ce voyage pour parler de tout cela, comme un signe de paix et une prière pour la paix »
 
A son arrivée, le pape était attendu à la présidence de Bosnie, où il déclaré que les initiatives de paix entre Croates, Serbes et Bosniaques montraient que « même les blessures les plus profondes peuvent être guéries en purifiant les mémoires et en ancrant fermement les espoirs dans l’avenir ». Et il a tenu à préciser : « Je vois cet espoir aujourd’hui dans les enfants qui m’ont accueilli à l’aéroport. Musulmans, orthodoxes, juifs, catholiques et autres minorités ensemble et pleins de joie. C’est ça l’espoir. Parions sur cet espoir. »
 
Mais que signifie cet « ensemble » ? Le pape François envisage-t-il que toutes les religions puissent se tendre la main en dépassant la vérité dont il est, ici-bas, le messager, le représentant ?
 

L’appel à la… paix

 
Ignore-t-il que cet espoir dont il salue les prémices paraît peu réaliste, tant Bosniaques, Serbes et Croates ne forment – toujours pas, parce qu’ils ne le veulent pas… – une réelle unité.
 
Et n’en a-t-il pas, en définitive, une certaine conscience, ce pape qui réutilise une formule qu’il a déjà employée à plusieurs reprises, affirmant que « c’est une sorte de Troisième Guerre mondiale livrée “par morceaux” » ?
 

François le Luc